Imágenes de páginas
PDF
EPUB

AN.1240

P. 484.

clut rien pour lors, comme il paroit par la lettre de l'empereur du dix-huitiéme de Juillet 1240. Enfuite le pape envoya à l'empereur l'évêque de Bresse lui diMatth. Parif. re, que pour procurer la paix il vouloit convoquer un concile à Pâque prochain; & qu'afin que les feigneurs & les prélats y puffent venir en fureté, il falloit faire une tréve au moins jufques à ce terme où les Lombards même fuffent compris. L'empereur perfifta dans fon refus, mais le pape ne laiffa pas de faire expedier les lettres pour la convocation du concile.

XLII.

s'oppofe au
concile.

Petr. de Vin.
J. ep. 34.

a

Nous avons celle qu'il adreffa à l'archevêque de Sens par laquelle fans fpecifier autre chofe que les grandes affaires du S. fiege, il lui enjoint de fe rendre auprés de lui à la prochaine fête de Pâque; & d'ordonner aux chapitres de fa province, aux abbez & autres qui n'étoient pas appellez nommément, d'y envoyer des députez. Il écrivit en même tems au roi S. Loüis d'envoyer au concile ses ambassadeurs; & ces deux lettres font dattées du neuviéme d'Août. Il en envoya de semblables aux autres prélats, & aux autres princes.

L'empereur les ayant vûës écrivit au roi de France L'empereur & au roi d'Angleterre une lettre dattée du treiziéme de Septembre, où aprés avoir reconnu qu'il a demandé un concile univerfel, il raporte ce qui s'étoit paffé Math, Parif. l'efté precedent touchant la negociation de la tréve: Rain. 1240. puis il fe plaint que dans la convocation du concile le Geba. p. 335. pape ne fait aucune mention de la paix qui s'y devoit

p. 484.

n. 56. Nang.

traiter, mais feulement des grandes affaires de l'églife Romaine. Voyez, ajoûte-t-il, comme il prend fon tems. Aprés nous avoir refufé le concile, il veut le convoquer lorsque nous avons attaqué nos fujets re

3

AN.1240

belles. Confiderez les perfones qu'il appelle nommément. Ce ne font pas vos ambaffadeurs qui lui ont fait fi fouvent de votre part des propofitions de paix: c'est le comte de Provence, le duc de Venife, le marquis d'Efte & d'autres manifeftement revoltez contre nous, & qu'il a gagnez par argent, comme on le dit publiquement. Enfuite parlant du pape: Tant que cette divifion durera entre nous & lui, nous ne permettrons point qu'il affemble un concile: lui qui est ennemi declaré de l'empire. Veu principalement que nous jugeons trés-indécent pour nous, pour l'empire & pour tous les princes, de foûmettre au tribunal de l'églife, ou au jugement d'un concile une cause où il s'agit de nôtre puiffance feculiere. Nous ne donnerons donc aucune feureté dans les terres de nôtre obéïffance à ceux qui font appellez à ce concile, ni pour leur perfonne, ni pour leurs biens; & nous vous prions de faire publier dans vôtre royau- Ric. S. Germ. me, qu'aucun prélat ne s'achemine à ce concile, dans la confiance d'avoir feureté de nôtre part. La lettre eft datée au camp devant Faïence le treiziéme de Septembre, indiction quatorziéme, c'est-a-dire l'an 1240. L'empereur affiegeoit cette ville dés le mois d'Août.

P. 1035.

Or voici les raifons qu'on alleguoit de fa part pour Matth. Parif. refuser le concile aprés l'avoir demandé lui-même, P. 485. outre celles qui viennent d'être raportées. Le terme, difoit-il, eft trop court, & je n'y ai jamais confenti. Le Cardinal Otton legat en Angleterre & le roi m'ont fait excommunier dans le royaume pour me couvrir d'infamie, & l'ont épuifé d'argent pour contribuer à ma perte. C'est pourquoi j'ai fujet de regarder tous les prélats d'Angleterre comme mes ennemis: & de

AN. 1239

458.

les recufer pour juges: d'autant plus que ces prélats & leur roi même ont prêté ferment de fidelité au pape, & non à moi ni à l'empire. Le pape attend l'argent qu'il prétend tirer de France & principalement d'Angleterre, & il a promis de le donner à mes ennemis, ce qui les rend plus fiers. Enfin ils auront le tems de respirer pendant la durée du concile, qui sera peut-être longue; & de se fortifier par la protection du pape.

En même tems Frideric fit publier une lettre fans nom par forme d'avis charitable pour détourner les Baluz. Mif prélats d'aller au concile. Vous devez, dit-il, conficell. Fo. 1. P. derer les perils dont vous êtes menacez fur terre & fur mer, & à Rome même quand vous y feriez arrivez. Je ne parle point des perils de terre où la mort eft comme certaine & le paffage impoffible: mais confiderez ceux de la mer. Là-deffus l'auteur de la lettre s'étend fur un grand lieu commun, qui prouvant trop ne prouve rien, puisqu'il tend à détourner en general de toute navigation. Puis il ajoûte parlant de Frideric: Ce cruel tyran puiffant fur terre & fur mer a fait publier un édit, portant que fi quelqu'un fe met en chemin contre fa défense il ne fera en feureté ni de fa vie ni de ses biens. Qui ofera donc s'expofer à la fureur de cet homme fans mifericorde & fans foi, ce fecond Herode en cruauté, cet autre Neron en impieté: maître de tous les ports d'Italie hormis de Genes, prêt à raffembler quantité de galeres montées d'une multitude de pirates? & s'il vous prend une fois, comment vous épargneroit-il, lui qui retient fon propre fils en prifon? L'auteur reprefente enfuite les perils du féjour de Rome; la divifion des citoiens

P. 462.

& leurs vices, la chaleur, le mauvais air, les maladies: la difficulté du retour auffi grande que celle du premier voïage, au lieu que le pape qui les appelle demeure toûjours chez lui fans courir aucun danger. Puis il vient à la caufe de la convocation, Le pape 'dit que

AN.1240

c'est pour les affaires importantes de l'églife, & perfonne n'ignore que c'eft pour fon different avec l'empereur: mais comme il a excité cette tempête fans vous confulter, il peut l'appaifer de même, ou s'il a p. 466.befoin de votre confeil, il peut le demander par lettre ou par un legat, fans vous expofer à tant de perils. On voit bien que voulant pouffer à bout ce prince, le dépofer & mettre un autre empereur à fa place, il veut que vous foyez les inftrumens de fa vengeance, & que vous entriez en part des grandes dépenses neceffaires pour l'exécution. Or c'eft ce qui n'eft pas raisonable, puifque vous n'avez point eu de part au commencement de l'entreprise; & ce feroit fous pretexte d'obéiffance vous engager à une perpetuelle fervitude.

17.to x1.cone.

P. 350.

Le pape Gregoire craignant l'effet de cette oppo- ap. Rain. n. fition de Frideric, écrivit une lettre circulaire à tous les évêques par laquelle il leur ordonne de ne point avoir égard à ces menaces, de préferer Dieu à l'homme, & se rendre à Rome au terme prescrit malgré toutes les difficultez : promettant de pourvoir à tout ce qui feroit neceffaire pour l'execution de cette grande affaire. La lettre eft dattée de Rome le quinziéme d'Octobre. Les prélats de France obéirent au pape & p. 335. se mirent en chemin avec le legat Jacques cardinal évêque de Palestrine; mais étant arrivez à Vienne en Daufiné, ils n'y trouverent ni barque pour les

Nang. Gefta.

AN.1240

XLIII.

to. XI. conc. p.

572.

C. 2.

c. 5.

c. 69

de

transporter, ni escorte les garentir des
pour
gens
l'empereur qui gardoient tous les paffages par terre
& par mer. C'est pourquoi plufieurs s'en revinrent:
favoir l'archevêque de Tours, celui de Bourges,
l'évêque de Chartres & grand nombre de deputez:
les autres plus hardis s'embarquerent.

a

En Angleterre Gautier de Chanteloup évêque de Synode de Vorcheftre tint fon fynode diocefain le lendemain Vorcheftre de la faint Jacques, c'est-à-dire le vingt fixiéme de Juillet 1240. où il publia des conftitutions contenant quelques articles remarquables. En défendant aux laïques de fe tenir dans le chœur des églises, on excepte les patrons & les perfones relevées. On ordone de baptizer fous condition en cas de doute, mais toûjours avec les trois immerfions; & qu'il y ait au moins deux parrains pouf les garçons & deux marraines pour les filles. Les parrains prefenteront leurs enfans à l'é vêque pour être confirmez dans l'an de leur naissance, fous peine d'être fufpendu de l'entrée de l'églife. v. Martenne On n'attendoit donc pas encore l'âge de raison, mais on gardoit l'ancien ufage de confirmer le plûtôt qu'il fe pouvoit aprés le baptême. Défenfe de dire la Meffe qu'aprés avoir dit prime. Les fiançailles ne fe feront qu'à jeûn, & on n'obfervera pour les mariages, ni les jours ni les mois. Si quelqu'un veut se confesser à un autre qu'à fon propre prêtre, il lui en demandera la permiffion, qui étant demandée modestement ne fera pas refufée.

de ant.rit. lib.

C. 12.

c. 14, IS.

6. 16.

1.23.

c. 25.

Défense aux clercs de porter des armes, fi ce n'eft pour la neceffité de se défendre. Je ne vois pas que cette exception fût admise dans la bonne antiquité. Défense aux archidiacres de rien exiger dans leurs visites.

Ni

« AnteriorContinuar »