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times nonobftant le vice de fa naissance.

AN.1247°

En effet le vingt- neuviéme de Juillet 1247. jour de Marth. Parif. S. Olaf roi de Norvege & martyr, Haquin fut couro- p. 643. né folemnellement à Bergue ville épifcopale de fon roïaume par l'évêque de Sabine legat. En reconnoiffance de ce bienfait le roi compta au pape quinze mil le marcs de sterlins; & le legat outre les grands prefens qu'il receut, leva cinq cens marcs fur les églifes du roïaume. Auffi le roi Haquin s'étant croifé obtint du pape pour les frais de fon voïage le tiers des revenus ecclefiaftiques de Norvege, Ce fut donc à ce roi que S. Louis propofa de s'affocier au voïage d'outremer; & il chargea de cette negociation le moine Anglois Matthieu Paris, qui a écrit l'hiftoire du tems. Le roi Haquin ayant lû la lettre de S. Louis, dit à Matthieu en qui il avoit confiance: Je rends beaucoup de graces à ce pieux roi, mais je conois un peu le naturel des François, mes gens font impetueux, indiscrets & ne peuvent rien fouffrir. S'ils prennent querelle avec une nation hautaine, nous en fouffrirons l'un & l'autre un dommage irreparable, c'eft pourquoi il vaut mieux que nous allions chacun à part. Il demanda feulement la permiffion d'aborder aux ports de France en cas de befoin, & y prendre des vivres, ce que S. Louis lui accorda de bonne grace. Ce roi de Norvege, dit Matthieu Paris, eft un homme fage, modeste & bien lettré.

LVIII. Guillaume de

· En Allemagne le legat Pierre Capoche assembla prés de Cologne à la S. Michel un concile des évêques Hollande roi qu'il put ramaffer; & le jeudi fuivant troifiéme d'Oc des Romains. tobre Guillaume frere du comte de Hollande fut élû roi des Romains à Nuis par quelques évêques & quel

Alb.Stad.an.

AN.1247.

M. Par. p. 636.640.

epift. ap

Rain. a. s. 6.

c.

LIX. Frideric afficge Parme,

Mon. Pad.

ep. 49.

ques comtes. C'étoit un jeune homme d'environ vingt ans, bienfait de sa persone & foûtenu par de grandes alliances. Il avoit pour lui le duc de Brabant son oncle, les comtes de Gueldres & de Los, l'archevêque & la ville de Cologne, l'archevêque de Maïence, & celui de Brême, avec leurs fuffragans : les évêques de Virsbourg, de Strasbourg, de Munster & de Spire, comme témoignent plufieurs lettres du pape adreffées à ces princes & dattées du vingtiéme de Novembre. Il écrivit auffi à fon legat & aux freres Prescheurs d'exhorter à la croifade qu'il avoit déja publiée contre Frideric. Mais plufieurs princes d'Allemagne le reconnoiffoient toûjours pour empereur; favoir le duc de Saxe, le duc de Baviere, le marquis de Mifnie, la noblesse d'Austriche & de Stirie : l'archevêque de Magdebourg, les évêques de Paffau & de Frifingue; & tout ce que pût faire le pape, fut d'ordonner à fon legat de citer ces prélats pour venir à Lion comparoître devant lui, & d'emploïer les cenfures contre les laïques.

Cependant Frideric au mois de Mai de cette année 1247. vint de Poüille en Lombardic avec une grande armée, & s'avança jufques à Turin. Il vouloit Petr. Vin.11. aller à Lion, afin, difoit il, de plaider lui-même fa cause en presence du pape, & en faire connoître la juf tice aux nations de deça les Alpes; & il prétendoit repaffer auffi tôt en Allemagne, pour en appaiser les troubles. Ce voïage caufa une terrible allarme au pape & à toute fa cour; & on craignit que & on craignit que Frideric ne vînt avec de fi grandes forces à deffein de leur faire violence. Mais le pape fut raffuré par l'offre que lui fit S. Louis, d'aller inceffamment à fon fecours avec les

M. Parif. 1.640.

Rain. n. Iza

trois princes fes freres, & une puiffante armée. Le pa- AN.1247. pe l'en remercia trés-affectueusement, & toutefois il IV. ep. cur. le pria de ne point marcher qu'il ne l'en avertît. La 114. lettre eft du dix-feptiéme de Juin. Peut-être le pape favoit-il déja ce qui fe paffoit en Lombardie. Car les parens & fes amis qui avoient été chaffez de Parme, profitant de l'absence de Frideric s'assemblerent, & aïant intelligence avec les habitans y entrerent à la mi-Juin; & aïant tué le Podesta, en chafferent les partisans de Frideric. Gregoire de Montelongo depuis long-tems legat du pape en Lombardie amena du fecours à Parme, auffi-bien que le cardinal Octa- Petr. Vin.11. vien que le pape venoit d'y envoyer au mois d'Avril: 37. Raine ainfi Parme fe prépara à se bien défendre. Frideric fut averti de fa revolte comme il se mettoit en chemin pour marcher à Lion; & transporté de colere il retourna fur les pas avec fon armée, & vint affieger Parme. Pour montrer qu'il ne vouloit point en partir qu'il ne l'eût prife, il fit bâtir fon camp en forme de ville qu'il nomma Victoire, & où il passa l'hiver, se p. 643. tenant fi affuré de prendre la ville, qu'il refusa de la recevoir à difcretion.

2. 17.

Matth. Pari

recon

Long.hift. Po

Le pape Innocent travailloit cependant à ramener LX. divers fchifmatiques. Dés l'année precedente Daniel Daniel duc de duc de Ruffie envoïa en Pologne Opizon abbé de noît le pape. Meffine, qui étoit legat du pape, lui demander le ti- lon.lib.7. tre de roi, promettant de fe foûmettre à l'églife Romaine, & de joindre fes forces à celles des autres princes catholiques, pour repouffer les Tartares, Les Ruf fes avoient embraffé le chriftianifme deux cens cinquante ans auparavant; mais ils fuivoient le rit Grec Sap.liv. comme ils font encore,& fe trouvoient engagez dans 11, n. 17.

le fchifme. Le legat Opizon voulut profiter de cette AN.1247• occafion de les ramener à l'églife Romaine, & no

Rain. 1246.

2.2.8.

2.28.

nobstant l'oppofition des Polonois, il donna à Daniel les ornemens roïaux, aprés lui avoir fait prêter ferment de reconnoître lui & les fiens l'autorité du faint fiege.

Le pape Innocent en aïant eu avis, envoïa pour legat en Ruffie l'archevêque de Pruffe, j'entens celui de Gnefne, dont dépendoient la plupart des êvêques de Pruffe. La lettre par laquelle il le recommande à la nation des Ruffes eft du troifiéme de Mai 1246. Le pape ordonna auffi à l'archevêque legat de donner pour évêques aux Ruffes des hommes choifis pour leur science & pour leur vertu, foit entre les prêtres feculiers, foit entre les freres Prescheurs ou les Mineurs ; & il accorda au nouveau roi Daniel d'avoir à fa cour un frere Prescheur nommé Alexis avec fon compaRain. 1147. gnon. Daniel envoïa des ambassadeurs au pape avec des lettres où il demandoit d'être réuni à l'églife; & le pape accorda aux prêtres Ruffiens de pouvoir confacrer en pain levé, & garder le refte de leurs rites, qui n'avoient rien de contraire à la foi catholique: la lettre eft du vingt-feptiéme d'Août 1247. Mais Daniel aïant obtenu ce qu'il défiroit ne demeura pas Rain. 1257• long-temps fous l'obéiffance du pape, comme on voit par les reproches que lui en fit Alexandre IV. dans la bulle du treiziéme de Fevrier 1257. & par les ordres qu'il donna aux êvêques d'Olmuts & de Breslau d'employer contre lui les cenfures ecclefiaftiques & le fecours du bras feculier. Telles font les converfions intereffées.

n. a6.

D'un autre côté le pape donna commiffion de le

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LXI. Miffions chez

8.

gat à Laurent de l'ordre des freres mineurs fon peni- AN.1247.
tencier, pour aller en Armenie, à Icone & en Tur-
quie, en Grece, au roïaume de Babilone, c'eft-à-di- les Arme-
re en Egypte; & pour exercer ses pouvoirs fur tous les biens, &c.
Grecs des patriarcats d'Antioche, de Jerufalem & du ding. 1247.,
roïaume de Chipre, fur les Jacobites, les Maronites
& les Neftoriens. Le but de cette commiffion étoit
principalement de proteger les Grecs contre les vexa-
tions des Latins. La date eft du cinquiéme de Juin. Le
patriarche de Jerufalem fe plaignit au pape, que les
Grecs qui lui étoient foûmis prenoient pretexte de la
commiffion de frere Laurent pour se souftraire entie-
rement de fa jurisdiction; mais le pape déclara au le-
gat que ce n'étoit pas fon intention, & lui défendit de
reftraindre la jurisdiction du patriarche.

Frere Laurent travailloit aufli à la réunion du pa-
triarche des Grecs & de fes fuffragans; ce que le pape
ayant appris, il lui manda de prendre garde que les
prélats Grecs qui avoient été foûmis aux patriarches
Latins d'Antioche ou de Jerufalem ne leur fuffent
point fouftraits à cette occafion. Vous exhorterez
ajoûte-t-il, le patriarche des Grecs à venir au S. fiege
pour être receu à fon unité & fa grace entiere: que s'il
ne peut venir vers nous en perfone, qu'il nous envoïe
pour lui & pour fes fuffragans des hommes munis de
pouvoirs suffisans. Et s'ils n'ont pas de quoi faire le
voyage, vous en fournirez les frais aux dépens de nô-
tre chambre. On voit par-là que ce religieux avoit
quelque fonds entre les mains pour l'exercice de fa le-
gation. La lettre eft du feptiéme d'Août.

Le pape avoit auffi envoyé au Catholique des Ar- Rain. 2. 33. meniens un religieux nommé André, qui lui en ra

Vading.n.10.

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