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AN.1254.

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6.17.

78.

blanc, & les femmes ne ferviront point à l'autel.

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Les Grecs peuvent garder leur coûtume de ne point jeûner les famedis de Carême. Les prêtres mariez peuvent administrer le facrement de penitence; mais les évêques peuvent en doner le pouvoir à d'autres qu'aux curez. C'est que les Grecs fe confeffent plus volontiers aux moines qu'aux prêtres mariez. On ne doit point douter que la fimple fornication ne foit un peché mortel. Nous ordonnons expreffement qu'à l'avenir les évêques Grecs conferent les fept ordres fuivant l'ufage de l'églife Romaine, mais on ne laiffera pas de tolerer ceux qui font ordonez autrement, à caufe de leur grande multitude. J'ai déja marqué que les Grecs ne 25. Mon. Or- conoiffoient point les trois ordres mineurs de portier, d'exorcifte & d'acolyte.

19.

Sup. liv.

LXXVI. n.

din. exerc.

XIV. c. 1.

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Les Grecs ne blâmeront point les fecondes ou les troifiémes nôces, permifes par l'apôtre; mais ils ne contracteront point de mariage au huitiéme dégré de parenté felon eux, qui eft le quatriéme felon nous.Nous permettons toutefois par difpenfe à ceux qui ont contracté dans ce dégré de demeurer enfemble. Puifque les Grecs croyent que les ames de ceux qui meurent fans avoir accompli la penitence qu'ils ont receuë,ou chargez de pechez veniels,font purgez aprés la mort & peuvent être aidez par les fuffrages de l'églife: nous voulons qu'ils nomment purgatoire comme nous le lieu de cette purgation, quoiqu'ils difent que leurs docteurs ne lui ont point doné de nom. Le pape ordone à l'évêque de Tusculum de faire expliquer aux évêques Grecs ce reglement & leur enjoindre de l'observer exactement.

Comme

Comme auffi d'ordoner à l'archevêque de Nicofie AN.12540

& à fes fuffragans Latins de ne point inquieter les Grecs au préjudice de ce reglement.

XLVIII.

Aprés que faint Louis fut embarqué pour son retour il demeura deux mois & demi fur la mer, pen- Retour de S. dant lefquels il dona de nouvelles marques de fa ce. pieté & de fa charité pour le prochain. Il ordona que dans le vaiffeau il y eût fermon trois fois la fe- Gauffr. c. 23 « maine; & quand la mer étoit calme, il vouloit qu'it y eut une inftruction particuliere pour les matelotstouchant les articles de foi & les pechez: confiderant que ces fortes de gens entendent fort rarement la parole de Dieu. Il voulut de plus qu'ils fe confeffaffent tous à des prêtres choifis exprés: il leur fit fur ce fujet une exhortation de fa bouche, leur reprefentant comme ils fe trouvoient fouvent en peril de mort, & leur dit entre autres chofes: Si pendant qu'un de vous fe confeffe le vaiffeau à befoin de for fervice, je veux bien moi-même y mettre la main, foit pour tirer un cable foit pour quel que autre manœuvre. Cette exhortation ne fut pas fans fruit, & plufieurs matelots fe confesserent qui ne l'avoient point fait depuis plufieurs années. Le faint roi avoit encore grand foin des malades, principalement de leur faire recevoir les facremens. La troifiéme nuit aprés qu'il fut parti d'Acre fon vaiffeau dona fur un banc de fable prés l'ifle de Chipre, enforte que tous fe crurent en grand peril. Le roi fe profterna en priere devant l'autel où étoit le S. facrement, & le jour venu il fit vifiter le vaiffeau, & on trouva que le choq avoit emporté environ trois Joinu.p. 112. toifes de la quille qui eft la piece fondamentale. Le

Tome XVII.

sff

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roi demanda aux mariniers ce qu'il y avoit à faire. Ils dirent qu'il falloit paffer dans un autre vaisseau, & qu'il étoit à craindre que ce bâtiment ainsi ébranlé ne pût foûtenir la haute mer. Le roi assembla fon confeil, qui fut d'avis de fuivre le fentiment des mariniers; mais le roi les appella encore, & leur dit: Sur la foi que vous me devez, fi le vaisseau étoit à vous & plein de marchandises en defcendriezvous? Non, répondirent-ils tous d'une voix, nous aimerions mieux hazarder nôtre vie, que de perdre un tel navire qui nous coûteroit quarante ou cinquante mille livres. Alors le roi dit: il y a dans ce vaiffeau cinq ou fix cens perfones qui en defcendront fi j'en defcends & demeureront dans l'ifle de Chipre, fans esperance de retourner dans leur païs: j'aime mieux mettre en la main de Dieu ma vie, celle de la reine & de nos trois enfans, que de caufer un tel dommage à un fi grand peuple. L'évenement fit voir la fageffe de ce confeil. Olivier de Termes le plus puiffant seigneur qui fut sur ce vaisfeau fut plus d'un an & demi avant que pouvoir rejoindre le roi.

Enfin le roi arriva fain & fauf en Provence avec toute fa flotte, & defcendit au port d'Hieres le famedi onzième de Juillet 1254. Il y entendit parler d'un cordelier nommé frere Hugues qui prêchoit dans le païs avec tant de réputation, qu'une grande quantité de peuple, d'hommes & femmes le fuivoient à pied. Le roi le fit prêcher devant lui, & fon premier fermon fut contre les religieux qu'il voïoit en grand nombre à la fuite du roi. Il difoit qu'ils n'étoient pas en voye de falut, parce qu'un reli

gieux ne peur conferver l'innocence hors de fon cloître, non plus que le poiffon vivre hors de l'eau. La bonne chere qu'ils font à la cour eft une tentation continuelle contre l'aufterité de leur profeffion. S'adreffant enfuite au roi, il l'exhorta à garder la justice, s'il vouloit vivre en paix & aimé de fon peuple. J'ai lû, difoit-il, la bible & les autres livres de l'écriture fainte, mais je n'ai point veu que foit entre les Chrétiens, foit entre les infideles les états ayent changé de maître, finon faute de rendre justice. On nommoit alors Ecriture fainte non feulement les livres canoniques, mais tous les livres des auteurs ecclefiaftiques. Le roi fit plufieurs fois prier ce bon cordelier de demeurer avec lui tandis qu'il féjourneroit en Provence, mais il n'y fut qu'un jour & se retira. Il mourut depuis à Marseille en odeur de fainteté.

AN.1254.

2.p.520.

D'Hieres le roi vint à Aix en Provence pour aller à la fainte Baume, où l'on croyoit avoir le corps de fainte Magdelaine, & on difoit même qu'elle y p. 118. avoit vêcu long-temps en folitude. C'est ce que dit le fire de Joinville qui accompagnoit faint Louis en ce voyage; & c'est le premier témoignage que Tilmont to. l'on trouve pour cette opinion que fainte Magdelaine foit en Provence. Vous avez veu qu'en 898. l'empereur Leon le philofophe fit apporter à C. P. Sup liv. le corps de cette fainte, & qu'en 1146. on croyoit l'avoir à Vezelai en Bourgogne, & vous verrez LXIX. 7. 14. bien-tôt qu'on le croyoit encore du temps de faint Louis. Il revint par le Languedoc & l'Auvergne, & Not. Joinv. p. étant arrivé à Paris il alla à faint Denis le dimanche treiziéme de Septembre, & y offrit des étoffes Duch. p. 362.

LIV. n. 34.

ΙΟΙ.

Sup. liv.

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