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AN.1254.

I. Alexandre IV. pape.

Anonym. ap. rgbeil.

Papeb.conat.

LIVRE LXXX IV.

Es cardinaux & toute la cour de
fi

Létoient épouvantes de la victoire de Main

1254.

froi, qu'ils vouloient quitter Naples & retourner en Campanie. Mais le marquis Berthold les raffu10. 9. p. 803. ra, & les preffa tant de s'affembler & de faire un pape, que le jour de Noël ils élurent le cardinal Rainald évêque d'Oftie, qui prit le nom d'Alexandre IV. & fut couroné le dimanche fuivant jour de faint Jean l'évangelifte vingt- feptiéme de Decembre Il étoit de la famille des comtes de Segni, fils de Philippe frere du pape Gregoire IX. né au château de Jenne dépendant de l'abbaïe de Sublac au diocese d'Agnani, où il demeura long-temps & fut chanoine de la cathedrale. Le pape fon oncle le fit premierement cardinal diacre du titre de faint Matth. Parif. Euftache, puis évêque d'Oftie en 1231. Il étoit pieux, appliqué à la priere, & pratiquant l'abstinence; mais il paffoit pour trop facile à écouter les flateurs. Dés le dernier jour de Decembre, il écrivit felon la coûtume, une lettre circulaire à tous les évêques, pour leur doner part de fa promotion, & leur demander le fecours de leurs prieres.

Rainald. to. 2. init. Ughell. to. 1. p. 83.

8.771.

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Vading.8255.

22.13.

Ses premiers foins furent d'arrêter les progrés de Mainfroi; & pour cet effetil dona la legation du roïaume de Sicile, à Octavien Ubaldin, cardinal diacre du titre de fainte Marie in via lata, qui fit fon vicaire general, un frere Mineur nommé Rufin chapelain & penitencier du pape, homme de

AN.12556

grande réputation pour fon industrie. Et comme
Mainfroi n'envoyoit point au pape le complimen-
ter fuivant la coûtume des princes fur fon avene-
ment au pontificat: le pape envoya un évêque le
citer à comparoître en fa cour à la Purification de
Nôtre-Dame, pour répondre fur le meurtre de Bu-
rel d'Anglone, & fur l'injure qu'il avoit faite au faint
fiege, en chaffant de Poüille le legat Guillaume &
l'armée de l'églife. A cette citation Mainfroi répon
dit par lettres, qu'il n'avoit point fait d'injure à l'é-
glife Romaine, en foûtenant fon droit & celui de
fon neveu. Toutefois enfuite il fe laiffa perfuader 2.807
d'envoyer au pape deux de fes fecretaires,
pour
traiter de la paix, fans interrompre le progrés de fes
conqueftes.

II.

Eglife du

I. ep.342. äßi

La religion faifoit du progrés en Livonie, & le pape Innocent IV. avoit permis à l'archevêque de Nort. fixer fon fiege en telle cathedrale de fa dépendance qu'il jugeroit à propos; c'eft pourquoi le fiege de Riga étant venu à vaquer, l'archevêque choifit cette église pour fa metropolitaine, & le pape Alexandre confirma ce choix, par fa bulle du vingtiéme de Janvier 1255. Riga fut donc dés lors la metropole de Livonie, d'Estonie & de Pruffe. Peu de Rain. n. 64temps après le pape ordona à cet archevêque d'établir, s'il le jugeoit à propos, un nouvel évêché en faveur des payens du voifinage, que deux freres nobles Otton de Lunebourg & Tyderic de Kivel avoient attirés à la religion Chretienne. Le tout fans préjudice du droit des chevaliers Teutoniques. La lettre eft du dix-neuviéme de Mars. Peu auparavant le pape avoit accordé à Mendog,

ep. 294. K

n. 632

n. 43.

Rain. an.

roi de Lituanie la faculté de faire couroner roi fon AN.1255 fils, fils, par tel évêque Latin qu'il lui plairoit; & lui Sup. liv. LXXXIII. avoit doné les terres qu'il pourroit conquerir sur les payens de Ruffie. Mais cette même année 1255. 1253.2. 37. Mendog tourna fes armes contre les Chrétiens, brûla la ville de Lublin en Pologne, & emmena plufieurs esclaves en Lituanie. Auffi fa prétenduë converfion n'avoit rien de folide ; & fes fucceffeurs demeurerent païens encore cent trente ans.

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Dubourg. Chr. Pruf. p. 173 Dubrav. lib. 17. p. 137.

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Dés la fin de l'année precedente une grande armée de croifés vint au secours des Chrétiens de Pruffe. Elle étoit conduite par Ottocar nouveau roi de Boheme avec Otton marquis de Brandebourg fon neveu, qui fut fon marêchal en cette entreprife: le duc d'Autriche, le marquis de Moravie Henri archevêque de Cologne, Anfelme évêque d'Olmuts furent de ce voyage, & un fi grand nombre de croifés de toute l'Allemagne qu'ils montoient à foixante mille combattans. Ils arriverent l'hiver; & épargnant les terres des Chrétiens ils brûlerent & faccagerent celles des infideles. Aprés un combat où les Pruffiens furent défaits & grand nombre pris prisoniers : le roi Ottocar dona la vie à tous ceux qui fe firent baptifer, ou qui revinrent à l'églife aprés avoir apoftafié: tous les autres furent paffés au fil de l'épée. Les deux chefs des Pruffiens s'étoient enfermés dans une ville, où manquant de provifions, ils ne pouvoient foûtenir un fiege: ils demanderent confeil aux habitans, qui répondirent: Nous avons déja réfolu d'embraffer la religion Chrétiene; plûtôt que de perir avec nos enfans & nos biens. Et nous auffi dirent les

capitaines nous y donnons les mains, puisque nous voïons clairement que nous combattons en vain contre Dieu.

Ils envoïerent au roi Ottocar des députez, offrant de fe rendre le lendemain à discretion: il les receut & dés le matin les deux capitaines des Pruffiens furent baptifez par l'évêque d'Olmuts: le roi fut parrain de l'un, le marquis Otton de l'autre, & ils leur donerent chacun leur nom : le roi les revêtit l'un & l'autre d'une robe de foïe blanche mêlée d'or & les appella ses amis. Ensuite le reste des païens, non feulement du lieu, mais de toute la Prusse, s'empressa à recevoir le baptême; & le roi aïant pouffé fa conqueste jusques à la mer Baltique, dona les ordres neceffaires pour y bâtir une ville, qui fut nommée Conisberg, c'est-à-dire Montroïal; & fes ordres furent executez par les chevaliers Teutoniques. L'évêque d'Olmuts par la permiffion du roi fonda auffi une ville qu'il nomma Brunsberg de fon nom, & où Albert évêque de Varmie, fit quelque temps fa refidence; mais la Dissert. Prufsa nouvelle ville aïant été brûlée par les Pruffiens, il se retira à Elbing où il mourut dans une grande De epifc. Olm vieillesse. Brumon évêque d'Olmuts étoit Saxon & p. 181. Fren comte de Stheumberg: il enrichit extrêmement son églife, lui acquit plufieurs terres, & fortifia ses places: il fit plufieurs fondations dans les églises,& érigea plufieurs fiefs;en forte qu'il marchoit accompagné d'un grand nombre de chevaliers, au lieu que fes predeceffeurs n'avoient à leur fuite que quelque peu d'ecclefiaftiques. Voilà de quoi on loüoit alors. Ïes évêques.

p. 213.

cher.

III. Bulle en fa

veur des reli

gieux Mandians.

ap. Vading.

append. 10. 2. p. 18.

Duboulai. p.

2730

Sup. liv.

Le pape Alexandre fut tres-favorable aux reliAN. 1255. gieux mandians, comme il le témoigna dés l'entrée de fon pontificat par une bulle adreffée à tous les évêques & en general à tous les ecclefiaftiques, qui commence ainfi: Il n'eft pas extraordinaire d'examiner plus attentivement ce qui a été fait par prévention ou avec precipitation. Puis ayant rapporté le contenu de la bulle d'Innocent IV. du vingtuniéme de Novembre 1254. commençant, Et fi animarum, qui reftraignoit les privileges des religieux mandians, il ajoûte: Parce que nous nous propofons de déliberer plus foigneufement fur cette matiere, defirant principalement la paix & le repos des églifes: nous avons jugé à propos de revoquer abfolument ces lettres & toutes les autres qui pourroient avoir été donées fur le même fujet, contre les mêmes religieux, ce qui auroit été fait en confequence : vous défendant de les mettre à execution. La bulle eft datée du dernier jour de Decembre 1254. cinq jours feulement depuis le couronement d'Alexandre.

LxxxII. n.

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Duboulai. p.

.282. Vading, an. 7253.7. I.

p. 781.

Trois mois aprés il publia une grande bulle pour terminer les differens entre les docteurs de Paris & les freres Prescheurs, & fervir de reglement à l'uMatth. Parif. niverfité. Elle commence ainfi : L'école de Paris eft comme l'arbre de vie dans le paradis terreftre, ou comme la lampe allumée dans la maifon du Seigneur. Et aprés s'être étendu fur les loüanges de cette école, il raconte l'origine du different entre les docteurs feculiers & les freres Prefcheurs, & comme deux de ceux-cy frere Bonhomme & frere Elie LXXXIII. refuferent de fe foûmettre à quelques ordonances

Sup. liv.

2.48.

de

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