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Bullar. Alex.

IV. conft. I.

Rain, n. 65.

66.

liers de l'hôpital des lepreux de faint Lazare à JeAN.1:55 rufalem, fous la regle de faint Auguftin par une bulle donnée à Naples le onzième d'Avril 1255. Sur Rain n. 73. la fin de la même année, il fit patriarche de Jerufalem, Jacques Pantaleon, qui aprés avoir été archidiacre de Liege pendant plufieurs années, avoir été pourvû de l'évêché de Verdun en 1252. & envoïe legat en Pomeranie, d'où étant revenu, le pape l'envoïa à la terre-fainte, en qualité de patriarche de Jerufalem & de legat dans la province & dans l'armée Chrétiene, qui s'y trouveroit. La bulle eft du feptiéme de Decembre 1255. Le pape Alexandre confirma auffi les pouvoirs de legat au patriarche Latin de C. P. C'étoit Pantaleon Juftinien noble Venitien, qui le pape Innocent IV. avoit donné cette dignité deux ans auparavant. Il y avoit joint la legation dans tout l'empire de C.P. mais à la charge de ceder au legat à latere, s'il en venoit un fur les lieux. Il lui ordonnoit aufli d'emprunter jusques à mille marcs de sterlins pour le fecours de l'empire, & d'engager pour cet effet les biens des églifes. Car les affaires des Latins déperiffoient de jour en jour en Romanie comme en Palestine.

Id. 1asz.n. ult.

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L'empereur Grec Jean Ducas Vatace aïant été frappé d'apoplexie dés la fin de Fevrier 1234. en mourut le trentiéme d'Octobre prés de Nymphée, aprés avoir vêcu foixante & deux ans, & en avoir regné trente trois. Son fils Theodore Lascaris lui fucceda âgé de trente-trois ans : car il étoit né en même temps que le pere fut reconu empereur. Le fiege patriarcal étoit vacant par le

decés

Allat.de conf.
II. c. 14. n. 5.

Sup. liv.

LXXX. n.

17.

Acrop. p. 57.

decés de Manuel, mort un peu avant l'empereur. AN. 1255. Il avoit fuccedé à Methodius fucceffeur de Germain, qui étoit entré en negociation avec le pape Gregoire IX. pour la réunion des églifes. Or le Spli nouvel empereur étoit preffé de fe faire couroner, pour aller à la guerre contre les Bulgares, & il ne pouvoit être couroné que par le patriarche. Il jetta d'abord les yeux fur Nicephore Blemmide qu'il aimoit & en étoit aimé ; car ce prince qui étoit fort favant avoit été fon difciple; mais Nicephore avoit peu d'empreffement d'être patriarche, & l'empereur lui-même n'étoit pas fâché qu'il le refusât. Car les princes veulent des patriarches foûmis & complaisans, tels que font plûtôt les ignorans, qui n'ont pas de confiance en leurs raifons: au lieu que les favans font plus roides & refiftent aux volontés des maîtres. Ce font les paroles de l'historien George Acropolite. L'empereur Theodore choifit donc un moine nommé Arfene, qui n'avoit étudié qu'un peu de grammaire, & n'étoit point dans les ordres facrés; & l'ayant fait venir de fon monaftere, il le fit ordonner par les évêques avec tant de diligence qu'en une femaine ils le firent diacre, prêtre, & patriarche de C. P.

XIV. Suite des

troubles de

l'Univerfité

Duboulai. to.

En France la bulle Quafi lignum vita aïant été apportée aux docteurs de Paris, & les évêques d'Orleans & d'Auxerre commis par le pape pour de Paris. cet effet leur aïant enjoint de l'executer: ils refuferent d'obéir, difant qu'ils ne pouvoient recevoir dans leur corps des religieux d'un genre de vie differente du leur, & qu'on ne pouvoit les y

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3.p.87.

AN. 1255.

p. 288.

p. 289.

forcer. Les deux évêques fans avoir égard à leurs remontrances, & même à l'appel qu'ils interjetterent au pape, prononcerent fentence d'excommunication contre toute l'univerfité, qui toutefois perfifta dans fon refus de recevoir les freres Prefcheurs. C'étoit vers le temps des vacances, & ces disputes furent cause que plufieurs maîtres & plufieurs écoliers fortirent de Paris avant le temps, on croïoit même qu'ils n'y reviendroient pas; & en effet plufieurs s'établirent ailleurs, jugeant que ce different ne feroit pas fi-toft terminé. Aprés la faint Remi ceux qui étoient reftez à Paris, s'affemblerent & réfolurent d'écrire au pape, & de lui envoyer des deputez,pour lui dire: qu'il n'y avoit plus de societé entre eux, ni de corps d'université à Paris, & qu'ils avoient renoncé à tous leurs privileges. La lettre dattée du fecond jour d'Octobre 1255. eft au nom des docteurs & des écoliers particuliers qui demeurent à Paris, & elle contient en fubstance.

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Il y a prés de trois ans que les freres Prescheurs perfecutent nôtre école, tant par les procés qu'ils nous fufcitent, que par la terreur de la puiffance feculiere; & depuis peu par leurs importunitez, ils ont obtenu de vôtre clemence une lettre subreptice Quafi lignum vita, qui trouble l'ancien ordre de nôtre école, jufques à la ruïner entierement. Nous fommes une multitude défarmée d'étrangers, à qui les gens du païs font souvent des infultes atroces ; & nous n'avons autre remede à. y oppofer, que de fufpendre nos leçons, jusques à ce que le prince foit excité à nous fecourir. Or

fi

vôtre lettre nous ôte cette unique remede, en nous défendant de nous engager à ceffer nos leçons, 1 non du confentement des deux tiers des maîtres de chaque faculté. Car plus du tiers des docteurs, du moins en theologie, font des chanoines de l'église de Paris, & des religieux des autres communautez, à qui on ne pourroit perfuader une ceffation generale des leçons, comme nous l'avons experimenté, par la crainte qu'ils auroient de la translation de l'univerfité, ou de la retraite des écoliers.

Cependant voïant que vous avez jugé à propos de rétablir par vôtre pleine puiffance dans le corps de l'univerfité frere Bonhomme & frere Elie que nous en avions exclus pour leur rebellion : nous n'avons pas crû devoir resister à leur rétablisse. ment, parce que nous ne pouvons vaquer à des procés, principalement contre des gens qui les aiment. Mais nous avons trouvé qu'il nous feroit moins fâcheux de nous priver des avantages de l'univerfité, que de fouffrir plus longtemps la focieté de ces religieux, que nous avons éprouvé nous être préjudiciable, & que nous craignons qui ne foit dangereufe à toute l'églife. Nous avons auffi confidere que la focieté fe forme d'ordinaire par amitié & non par force; & que fuivant la regle de droit on ne peut obliger perfonne à entrer ou à demeurer en focieté malgré lui. Nous nous fommes donc feparés du corps de l'univerfité, renonçant à ses avantages & à fes privileges; & ainfi nous avons évité la focieté de ces religieux, fans contrevenir à vôtre mandement.

Toutefois ils ont tellement féduit les évêques

AN. 1255.

d'Orleans & d'Auxerre, que ces prélats excedant AN.1255. les termes de leur commiffion, ont prononcé ex

p.290.

communication contre tous les maîtres & les écoliers, qui dans vingt jours ne recevroient pas les deux freres Prescheurs & leurs disciples, sans distinguer ceux qui pouvoient & devoient les admettre, étant du même corps, & ceux qui ne le pouvoient n'en étant plus. Ce qui nous a obligé d'appeller de nouveau à vôtre pieté. Mais fans avoir égard à nôtre appel, ces freres ne ceffent. de nous inquiéter de tout leur pouvoir, quoique nous n'empêchions point qu'ils ayent autant d'écoles & d'écoliers qu'ils peuvent, & qu'eux & leurs difciples joüiffent de tous nos privileges. Nous ne voulons être, ni leurs fuperieurs, ni leurs inferieurs; & nous ne leur demandons autre chofe, finon qu'ils nous laiffent en paix dans un quartier de la ville, fans s'ingerer par force dans nos maisons, nos écoles, ou nos affemblées. De quoi nous les avons priés & leur avons défendu autant que nous l'avons pû de vive voix, fachant que par ordre du roi, ils ont toûjours à leur difpofition, une multitude de gens ar

mez.

Ces freres pouffez du malin efprit, ont encore inventé une calomnie contre maître Guillaume de faint Amour, homme venerable, nôtre chapelain & profeffeur en theologie, qui leur eft qdieux parce qu'il prend nôtre défenfe. Ils l'ont accufé fauffement d'avoir attaqué vôtre réputation, qui a toûjours été hors d'atteinte, & d'avoir lû plufieurs fois dans nos affemblées un libelle diffama

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