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AN.1256.

dict. 21. c. 2.

p. 26.

p. 47.

48. 49.

que favans & quelque faints qu'ils foient; quand même ils feroient des miracles. Or il n'y a dans l'église de miffion legitime, que celle des évêques & des curez : les évêques tiennent la place des apôr tres, les prêtres des foixante & douze difciples. On dira que pour prêcher il fuffit d'avoir l'autorité du pape ou de l'évêque diocefain; mais file pape accorde à quelques perfonnes le pouvoir de prêcher par tout, il faut l'entendre des lieux où ils y feront invitez, puisque les évêques mêmes ne peuvent qu'en ce cas faire aucune fonction hors de leurs diocefes. Le pape fe feroit tort à lui-même s'il troubloit les droits de fes freres les êvêques, & il n'eft vrai-femblable qu'il accorde à une multitude indefinie de perfones la faculté de prêcher aux peuples, autrement ce feroit comme une infinité d'évêques univerfaux; & puifque la fubfiftance est deuë à ceux qui prêchent avec autorité legitime, ce feroit impofer aux peuples une charge insupportable..

pas

peu

Si les prélats veulent arrêter la prédication des faux apôtres, le moïen le plus court eft d'empê cher qu'ils ne reçoivent leur fubfistance; car fi ce fecours leur manquait ils ne prêcheroient pas longtemps. Or ils n'ont point droit de vivre de l'évan, gile comme les vrais apôtres, n'aïant point de ple qui leur foit foûmis. Si on demande quel mal ib ya de demander fon neceffaire: je répons que ceux qui veulent vivre par la mandicité, deviennent flateurs, médifans, menteurs. Et fi on dit que c'est une pratique de perfection de tout quitter pour JESUS-CHRIST & de mandier enfuite: je foûtiens

que

p.so. SI

que la perfection confifte à tout quitter & suivre Jesus-Chrift en l'imitant dans la pratique des bon- AN.1256. nes œuvres, c'est à-dire en travaillant, & non pas en mandiant. Celui donc qui afpire à la perfection doit aprés avoir tout quitté, vivre du travail de fes mains, ou entrer dans un monaftere qui lui fourniffe les neceffitez de la vie. On ne trouve nulle e part que Jesus-Chrift ou fes apôtres aïent mandié; & quoiqu'ils euffent droit de fe faire nourrir par les peuples qu'ils inftruifoient avec miffion legitime, ils travailloient de leurs mains pour fubfifter. Les loix humaines mêmes condamnent les mandians Mend. valid. valides. Il eft vrai que l'églife permet, ou du moins tolere depuis long-temps la mandicité en quelques reguliers; mais il ne s'enfuit pas qu'on la doive toûjours permettre, contre l'autorité de saint Paul; & fi l'églife l'a accordée par erreur elle devroit revoquer fa conceffion aprés avoir reconnu la ve

rité.

L. un. cod. de

Entre les fignes des faux apôtres & des feducteurs, l'auteur marque les fuivans. Ils feignent d'avoir plus de zele pour le falut des ames que les paf. p. 61. 62. 66. teurs ordinaires; fe vantant d'avoir éclairé l'église & d'en avoir banni le peché. Ils flatent les hommes

interest & demeurent volontiers aux cours des par princes. Ils ufent d'artifice pour se faire donner des biens temporels, foit pendant la vie, foit à·la mort : p. 63: ils crient contre les veritez qui les choquent, & travaillent à les fupprimer. Ils plaident pour fe faire recevoir, ne veulent rien fouffrir, fe fâchent p. 67. 694 quand on ne leur fait pas bonne chere, ou quand on veut les examiner : ils perfecutent ceux qui l'en

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caris.

XXXI.

Rain. n. 48.

61.

Cependant le pape Alexandre envoïa l'évêque AN.1256. d'Orviete en qualité de legat au nouvel empereur Grec Theodore, pour renoüer la negociation com- Legation à mencée avec Jean Vatace fon pere touchant l'u- Theod. Lafnion des églises. Or l'inftruction que le pape donna à ce legat contenoit premierement les articles 2. ep. 325. ap. que Vatace avoit fait proposer au pape Innocent Vading. n. IV. savoir. Reconnoiffance de la primauté du saint fiege & du pape au deffus de tous les autres patriar ches, avec la préfeance dans les conciles: liberté d'appeller à l'églife Romaine de la part des ecclefiaftiques Grecs, qui fe croiront vexés par leurs fuperieurs ; & recours à elle pour les queftions qui s'éleveront entre eux, particulierement les queftions de foi. Obéïssance au pape & foûmiffion à ses decrets, pourveu qu'ils ne foient contraires, ni aux maximes de l'évangile, ni aux canons des conciles. Les Grecs de leur côté demandoient la reftitution de la ville de C. P. pour l'empereur Theodore & pour les patriarches Grecs celles de leurs fieges, en forte que l'empereur Baudouin & les patriarches Latins s'en retiraffent, excepté le patriarche d'Antioche, qui y feroit toleré fa vie durant. Le pape Innocent avoit accepté ces propofitions de l'avis des cardinaux.

Toutefois quant à la reftitution de l'empire il répondit, qu'il n'en pouvoit rien decider fans appeller l'empereur Latin; mais il offroit fa mediation pour le faire convenir amiablement avec Theodore: ou en cas qu'ils ne puffent convenir, il mettoit de rendre à Theodore bonne juftice. A l'égard des patriarches il répondit, qu'ils devoient

pro

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