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miffent leur vie à couvert par une prompte fuite; mais Fredegonde qui ne fe portoit jamais qu'à des refolutions violentes, lui dit qu'il n'y avoit point d'autre parti à prendre que de tuer le Roy, lorfqu'il reviendroit de la chaffe. Elle lui fit voir l'execution de ce deflein fi facile, que Landry y confentit, & donna fur le champ tous les ordres neceffaires pour le faire réufir.Il choi fit des gens les plus determinez, & les ayant mis en embuscade, ils affaffinerent ce malheureux Prince, lorfqu'il defcendit de cheval dans la cour de fon Pa lais, & puis fe fauverent dans une ferme voifine.

Fredegonde fe retira auffi-tôt à Paris, & fe mit fous la protec tion de l'Evêque: Elle envoys enfuite offrir la Regence du Royaume, & l'éducation de font O

fils à Gontran, qui l'accepta, & défendit l'un & l'autre contre Childebert & fa mere Brunehaut, qui vouloient s'emparer du Royaume de Soiffons & de la perfonne du jeune Clotaire.. Fredegonde se voyant independante, continua fa vie licentieuse avec tant de fcandale, que Pretextat Archevêque de Rouen, ne put s'empêcher de lui en faire quelques remontrances; mais cette Princeffe qui ne pouvoit fouffrir qu'on eût la hardieffe de blâmer fa conduite, le fit affaffiner pendant qu'il celebroit la Meffe.

Gontran étant mort quelque tems après, Fredegonde eur affez de crédit pour faire élire à fa place Landry, Regent du Royaume de Soiffons; ce qui obligea Childebert de porter la guerre dans les Etats du jeune Clotaire, mais

la Reine s'étant mife à la tête des troupes avec fon fils, qu'elle fit porter de rang en rang pour animer les foldats au combat, vainquit entierement les Auftra fiens. Quelque temps après Fredegonde entra avec une armée dans l'Auftrafie, dont Brunehaut s'étoit fait declarer Regente, pendant la minorité de fes petits fils Theodebert & Theodoric, & défit les troupes de cette Princeffe. Mais une fievre maligne l'empêcha de profiter de fa victoire, & mit fin à fa vie & à íes crimes.

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LES AVANTURES

GALANTES

DE DAGOBERT.

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AGOBERT fils de Clo. taire, étoit un Prince des plus galans & des mieux faits du monde. Il avoit épousé du vivant de fon pere Gomertrude,. du fang de Clodion, fecond Roy de France. Il y eut toûjours entre eux une antipathie qu'ils ne purent furmonter, foit qu'il n'y eût aucun rapport dans leurs humeurs, ou qu'ils fuiviffent les fentimens de leur race; les Princes du fang de Merouée ayant toûjours été ennemis de ceuxde la branche de Clodion,

Comme chacun a fes inclinations, Dagobert en avoit trois qu'il ne pouvoit abandonner; Pamour, la chaffe & la mufique étoient les principaux de les plaifirs. Un jour étant allé à la chaffe aux environs de l'Abbaye de Romilli près de Paris, & ayant appris qu'il y avoit dans ce Ćonvent une Religieufe qui avoit la plus belle voix du monde, & qu'on alloit chanter Vêpres, la curiofité l'obligea d'entrer dans l'Eglife, efperant d'entendre cette belle voix. En effet l'ayant entendu, il en fut charme. Après que l'Office fut achevé, il entra dans le Convent, & demanda à voir la Religieufe qui avoit fi bien chanté. L'Abbeffe la lui prefenta,& lui dit qu'elle fe nommoir Nantilde. Le Roy ne fur pas moins touché de fa beauté que de fa voix, & l'ayant tirée

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