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les Parallèles auront leur plus grande partie dans l'ombre, & leur plus petite dans la furface éclairée, & qu'ainfi les jours feront plus courts que les nuits;

3°. Qu'à l'Equateur les jours feront égaux aux nuits, & qu'en s'avançant vers le Pôle antarctique N, les Parallèles ayant leur plus grande partie dans la furface éclairée les jours feront, relativement à eux, plus longs que les nuits. Les peuples fitués fur ces Parallèles auront ainfi leur Eté, tandis que nous aurons notre Hiver ;

4°. Enfin que depuis le Cercle polaire antarctique jufqu'au Pôle N, il n'y aura point de

nuit.

Le rayon SZ tombant perpendiculairement du Soleil fur la furface de la Terre, tracera, par la révolution de cette Planète, un Cercle ZX parallèle à l'Equateur, fitué vers le Pôle antarctique, & éloigné de l'Equateur de 23d: c'eft le Tropique du Capricorne.

Ce cercle eft le terme du plus grand éloignement du Soleil au-delà de l'Equateur, & par conféquent de la plus petite hauteur méridienne de cet aftre fur notre horizon. Et comme le Soleil ne s'en éloigne que d'une manière prefque infenfible pendant plufieurs jours, on nomme cette pofition du Soleil Solftice d'Hiver: elle a lieu le 22 de Décembre.

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S. V.

Retour de la Terre à l'Équinoxe du Printems.

Enfin la Terre, pendant les trois derniers mois de l'année, revient, à très-peu de chose près, au point du Signe de la Balance d'où elle étoit partie, & croit voir le Soleil entrer dans le Signe du Bélier. La Ligne des Equinoxes out de la Section de l'Ecliptique & de l'Equateur paffe de nouveau par le Soleil, & c'est le commencement d'un nouveau printems. C'est ce retour de la Terre au même Equinoxe, que l'on nomme Année Tropique, qui, comme je l'ai dit dans le premier Chapitre, diffère un peu de l'année fidérale, à caufe du petit mouvement rétrograde de la Ligne des Equinoxes.

ARTICLE IV.

Remarques fur les effets de la chaleur du Soleil, & fur l'inégalité des Saifons.

APRÈS avoir expofé en général la cause de la variété des Saifons, je vais placer ici quelques remarques curieufes & importantes fur les circonftances qui les accompagnent.

S. I.

Sur les effets de la chaleur du Soleil, & fur la Chaleur centrale.

J'obferverai d'abord que le Soleil reftant plus long-tems en Eté qu'en Hiver fur notre horizon, nous jouiffons plus long-tems de fa chaleur; de plus, les hauteurs méridiennes de cet aftre étant plus grandes, fes rayons tombent plus perpendiculairement fur nous, au lieu qu'en Hiver ils tombent plus obliquement en raison peu d'élévation du Soleil. Ils traversent par conféquent une plus grande étendue de l'athmofphère de la Terre, qui en intercepte une partie confidérable. On voit ainfi quelle eft la caufe principale des grandes chaleurs de l'Eté & des grands froids de l'Hiver,

du

J'obferverai enfuite que, quoiqu'en Hiver le Soleil s'élève peu fur notre horizon, il eft cependant plus près de la Terre qu'en Eté. On doit fe rappeller que la Terre fe meut dans une Ellipfe, telle que ACBEA (fig. 21) dont le Soleil occupe un des foyers S, & qu'elle eft le plus près poffible de cet aftre lorfqu'elle paffe par fon Périhélie A, c'est-à-dire par l'extrémité du grand axe de fon orbite, la plus voifine du Soleil. Ce paffage arrive dans ce fiècle le 2 Janvier; la Terre eft donc à cette époque moins éloignée du Soleil que dans tout autre point de fon orbite. Elle paffe au contraire en Eté, c'eft-à-dire vers le premier de Juillet, à fon Aphélie B; & alors elle eft le plus loin qu'il eft poffible du Soleil, A la vérité, la différence entre

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ces deux distances Aphélie & Périhélie n'eft pas confidérable : elle eft d'environ un trentième de la diftance de la Terre au Soleil. Malgré cela elle doit influer fur la température de l'Hiver & de l'Eté. Elle adoucit un peu la rigueur du froid de nos Hivers, & modère la chaleur de nos Etés. C'eft, fans doute, une des raifons pour lefquelles on a obfervé de plus grands froids à pareille diftance de l'Equateur vers le Pôle antarctique, que vers le Pôle arctique; parce qu'en même tems que l'Hiver a lieu pour les peuples fitués vers le Pôle antarctique, le Soleil • eft le plus éloigné poffible de la Terre.

En parlant des effets de la chaleur du Soleil dans les différentes faifons de l'année, je ne puis me refufer au plaifir d'expofer en peu de mots l'idée la plus naturelle que l'on puiffe fe former de la chaleur centrale, fur laquelle on a tant écrit dans ces derniers tems.

C'est un fait qui paroît certain, qu'en portant un Thermomètre à différentes profondeurs confidérables, il indiquera toujours le même degré de température: ce degré eft le dixième audeffus de la glace dans le Thermomètre de Réaumur; & c'eft celui auquel un Thermomètre fe foutient conftamment dans les caves de l'Obfervatoire, dont la profondeur eft de 80 pieds. D'où il fuit que dans nos climats, les grandes chaleurs de l'Été & le froid rigoureux de l'Hiver ne pénètrent pas à cette profondeur. Les Thermomètres que l'on a defcendus dans des mines beaucoup plus profondes, ont toujours indiqué ce même degré de température. On peut donc en conclure, avec une très-grande vraifem

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blance, que depuis 80 ou 100 pieds de profondeur jufqu'au centre de la Terre, la température eft conftante & égale à 10 degrés du Thermomètre de Réaumur. Mais quelle eft la caufe de cette chaleur centrale ? C'est ce que je vais tâcher d'expliquer d'après quelques Savans qu'une fage philofophie a fu affranchir du joug des anciens préjugés, & garantir de la féduction des opinions nouvelles.

Pour cela j'obferverai que la chaleur du Soleil qui agit fans ceffe fur la furface de la Terre, & principalement dans la Zone Torride, doit fe communiquer infenfiblement dans tout fon intérieur, & que depuis long-tems elle a dû parvenir jufqu'au centre de cette Planète. Cette chaleur augmenteroit fans ceffe, & finiroit par embrâfer la Terre, s'il ne s'en faifoit pas une déperdition continuelle. Il y a donc eu un terme où la chaleur de la Terre, occafionnée par le Soleil, a ceffé d'augmenter : & c'est celui où ce qui s'en diffipoit à chaque inftant, s'eft trouvé parfaitement égal à l'accroiffement qu'elle recevoit de la part du Soleil. Une fois parvenue à ce terme, cette chaleur a dû refter ftationnaire; & tant que la distance de la Terre au Soleil ne changera pas, elle fe foutiendra constamment au même degré. On voit d'ailleurs clairement qu'à la furface de la Terre où la chaleur des corps peut fe diffiper & la chaleur du Soleil fe communiquer avec facilité, il doit y avoir de grandes viciffitudes de froid & de chaud; mais qu'à une certaine profondeur on ne doit plus fentir que la chaleur permanente du Globe Terreftre; cela pofé, n'eft-il pas naturel de regar

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