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ensemble ce que l'on nomme notre Systême Pla nétaire. Les Etoiles fixes appartiennent à d'autres Systêmes, ainfi je n'en parlerai qu'après avoir expofé ce qui appartient au nôtre.

Les observations nous ont appris que c'est autour du Soleil que la Terre, ainfi que les autres Planètes, & même les Comètes font leurs révolutions.

Il paroît donc naturel de parler d'abord de cet Aftre, & de voir enfuite ce qui fe paffe autour de lui dans l'efpace.

ARTICLE PREMIER.

Du Soleil.

LE Soleil eft un corps fphérique & lumineux par lui-même, qui nous paroît stable au milieu de l'Univers. Je dis qu'il nous paroît, parce qu'en effet la théorie fait appercevoir qu'il doit éprouver un léger déplacement, par l'action des Planètes fur lui; & que d'ailleurs il eft probablement emporté dans l'efpace par un mouvement commun à tout notre fyftême. J'aurai occafion de revenir dans la fuite fur cet objet.

2o. En eftimant le diamètre du Soleil en lieues, il est évalué par les dernières obfervations, à 319397 lieues, comprenant chacune 2283 toises. Ce diamètre eft 111 fois & plus grand que celui de la Terre, d'où il fuit que le Soleil eft prefque 1 million 400 mille fois plus gros qu'elle, parce que les Sphères étant entre elles, comme les

cubes de leurs diamètres, le cube de 111 eft, en nombre rond, 1 million 400 mille.

3o. On a depuis plus d'un fiècle, découvert des taches fur la furface du Soleil: en les obfervant on eft parvenu à s'affurer que cet aftre a un mouvement de rotation fur lui-même, en 25 j. & 12 h. à-peu-près.

Son axe de rotation eft incliné d'environ 82 d 30', par rapport au plan de l'orbite de la

Terre.

4°. C'eft du Soleil, comme d'un foyer toujours fubfiftant, que nous vient la lumière dont nous jouiffons pendant le jour, ainfi que celle de la Lune & des Planètes que ces corps nous renvoient par réflection.

Cette lumière du Soleil ne nous parvient pas dans un feul inftant; elle emploie huit minutes environ à faire ce trajet; ainfi, dans cet intervalle de tems, elle parcourt 34,761,680 lieues. Nous verrons ci-après comment on s'eft affuré de la réalité & de la quantité de ce mouvement progreffif de la lumière.

Les rayons de lumière, tels qu'ils nous viennent du Soleil, font compofés d'une infinité de rayons homogènes de différentes couleurs. Ils fe décomposent à la furface de la Terre, par les réfractions & les réflections qu'ils éprouvent. Delà naît cette variété prodigieufe de couleurs répandue fur toute la nature; mais ce n'eft pas ici qu'il convient de traiter cet objet purement phyfique, ni d'entrer dans le détail des belles expériences, à l'aide defquelles Newton eft parvenu à ces grandes découvertes,

ARTICLE II.

Des Planètes.

POUR mettre plus d'ordre & de clarté dans ce que je dirai des Planètes, je vais le divifer en plufieurs Paragraphes au moyen defquels on en pourra fuivre les détails, fans perdre de vue l'ensemble.

S. I.

Des noms des Planètes & des figures par lesquelles on les défigne quelquefois.

Les Planètes (fig. 9), dans l'ordre de leur proximité au Soleil font:

Mercuré, .

Venus, q.

La Terre, .

Mars, 1.
Jupiter, 7.
Saturne, h.

J'ai mis à côté de ces différens noms l'espèce de figne fymbolique par lequel on défigne quelquefois les Planètes, au lieu de les nommer: & afin que l'on y attache une idée qui les fixe plus profondément dans la mémoire je vais mettre ici l'explication que l'on en donne ordinairement.

Le figne de Mercure, q, eft un caducée.

Celui de Vénus, Q, un miroir avec fon manche. Celui de la Terre,,ane boule furmontée d'une croix.

Celui de Mars, , une flèche avec un bouclier. Celui de Jupiter, T, un Z barré. Le Z eft la premiere lettre de Zeus (Zeus), nom de Jupiter en langue grecque.

Enfin celui de Saturne, 5, eft une faulx, emblême du tems, dont les Mythologues ont fuppofé que ce perfonnage étoit le Dieu.

On nomme Planètes inférieures celles qui font plus près que la Terre du Soleil ; & Planètes fupérieures, celles qui en font plus éloignées. S. II.

Diamètre des Planètes.

On fe tromperoit beaucoup fi l'on croyoit que la groffeur de chaque Planete eft relative à fon éloignement du Soleil, puifque la Terre qui en eft plus près que Jupiter, eft plus petite que lui; tandis qu'il eft plus gros que Saturne qui cependant est la Planète la plus éloignée du Soleil.

Il faut donc, autant qu'il eft poffible, retenir la grandeur de leurs différens diamètres, évalués en lieues. Je vais les préfenter ici en y joignant le diamètre du Soleil.

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Si, pour fe former une idée de la furface

refpective de ces Planètes, on vouloit tracer fur un papier des cercles qui en euffent les proportions, on pourroit partir du diamètre de la Terre, en l'eftimant d'une ligne: alors on auroit pour représenter

Le Soleil, un cercle de neuf pouces trois lignes de diamètre, ou, ce qui revient au même, de III lignes.

Mercure, un cercle d'un peu moins d'une demi

ligne.

Venus, un cercle de prefque une ligne.

La Terre, un cercle d'une ligne.

Mars, un cercle d'un peu plus d'une demi-ligne. Jupiter, un cercle de onze lignes.

Saturne, un cercle d'un peu moins de dix lignes.

S. III.

Des Orbites des Planètes en général, & des Elémens de ces Orbites.

Les Planètes décrivent autour du Soleil, non des Cercles, mais des Ellipfes on les appelle orbites des Planètes, (fig. 9).

Avant de parler de ce qui eft particulier à chacune de ces orbites, je vais expofer d'abord ce qui leur eft commun à toutes en général & définir ce que l'on nomme Elémens des orbites des Planètes.

Par Elémens des orbites des Planètes on entend les lignes & les points principaux de ces orbites, qui en déterminent la nature.

Excentricité.

Le Soleil n'occupe pas le centre (fig. 5) C de l'Ellipfe B AMN que décrit une Planète

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