Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bations la théorie de la Gravitation univerfelle, les inégalités que l'on avoit tirées de la comparaison des observations se font non-feulement trouvées conformes aux résultats de cette théorie, mais elle les a fait connoître encore d'une manière beaucoup plus précife.

ARTICLE VIII.

Du mouvement des Etoiles fixes. L'ATTRACTION du Soleil s'étendant à l'infini dans l'efpace, agit fur les Etoiles qui agiffent également fur lui. Tous ces grands corps s'attirent réciproquement fuivant la même loi que les corps de notre fyftême Planétaire. Mais en même tems que leur diftance prodigieufe diminue l'effet de leur attraction, elle le rend beaucoup moins fenfible pour nous. Cependant les mouvemens obfervés dans Arcturus & dans quelques autres Etoiles de la première grandeur, ne permettent pas de douter qu'elles ne décrivent des courbes très-compofées & dépendantes des attractions que chacune d'elles éprouve de la part des autres. Mais ce ne fera que dans un grand nombre de fiècles & par une longue fuite d'obfervations très - précifes, que l'on pourra parvenir à favoir quelque chofe fur la nature & la loi de ces mouvemens.

SECTION

SECTION TROISIEME.

SECTION

Des effets de la Pefanteur de toutes les parties des Corps célestes.

LES

Es phénomènes que je viens d'expliquer réfultent de l'attraction des Corps céleftes confidérés en maffes; mais il en exifte plufieurs qui dépendent de la différence de l'attraction de leurs parties, & qui prouvent que la loi de l'attraction a lieu, non-feulement entre les Corps céleftes, mais encore entre leurs plus petites molécules: c'eft ce que je vais confidérer dans les articles fuivans.

ARTICLE PREMIER.

De la manière dont fe forme la Pefanteur à la Jurface des Corps célestes.

[ocr errors]

I l'on fuppofe une maffe de matière homogène & de figure fphérique, dont toutes les parties foient douées d'une force attractive proportionnelle à leur maffe & réciproque au carré de leur diftance, il eft clair que la Pefanteur à fa furface fera le réfultat des attractions de toutes fes parties. Un Corps attiré vers chacune d'elles, tendant à obéir à toutes ces attractions, prendra une tendance moyenne qui, s'il eft abandonné à lui-même, le portera perpendiculairement à la furface de cette fphère. C'est * F

exactement ainfi qu'à la furface de la Terre & à celle de tous les autres Corps céleftes, la Pefanteur fe forme des attractions de toutes leurs molécules.

On voit facilement que les molécules de la Terre les plus voifines du Corps pefant, l'attirent plus fortement que celles qui font au centre mais les parties les plus éloignées l'attirent plus foiblement. Or on démontre qu'en fuppofant la Terre fphérique, il fe fait une compenfation entre les attractions les plus fortes & les plus foibles; de manière que l'attraction totale eft la même que fi toutes les parties de la Terre étoient réunies à fon centre. C'est la raifon pour laquelle tous les Corps céleftes s'attirent mutuellement, à très-peu de chose près, comme s'il exiftoit au centre de leurs maffes, des forces attractives proportionnelles à ces maffes & réciproques au carré des distances de leurs centres.

La Terre n'ayant pas une forme parfaitement fphérique, fon attraction n'eft pas exactement en raifon inverse du carré des diftances à fon centre. Mais la différence est bien peu fenfible, & le devient d'autant moins, que les diftances font plus confidérables; parce que la différence de fa figure à celle d'une fphère eft peu confidérable, & d'autant moins fenfible" que l'on s'éloigne davantage du centre de la Terre.

ARTICLE II.

De la diminution de la Pefanteur aux différentes profondeurs de la Terre.

SI,

༤༨.,

au lieu d'élever un corps au-deffus de la furface de la Terre, on l'abaiffoit au-deffous à différentes profondeurs, il femble qu'en s'approchant davantage du centre de la Terre, fa Pefanteur devroit être plus confidérable : mais ce feroit tout le contraire. Les parties de la Terre qui feroient au-deffus de lui, l'attirant en fens contraire & tendant à l'éloigner du centre, diminueroient fa Pefanteur vers ce centre. Or,. on trouve par le calcul que fi la Terre étoit une fphère de matière homogène (1), la Pefanteur diminueroit depuis la furface jufqu'au centre, en même raifon que les diftances à ce centre; enforte qu'à ce point la Pefanteur feroit nulle: ce qui d'ailleurs eft vifible, puifqu'un corps y feroit également attiré de toutes parts.

SI toutes

ARTICLE III.

De la figure de la Terre.

I toutes les parties de la Terre étoient inimobiles, ou n'avoient qu'un mouvement commun de tranflation autour du Soleil, la Figure de la Terre

(1) Homogène, c'est-à-dire, de même nature. Ce mot vient du grecos, femblable; & de yevos, espèce.

feroit celle d'une fphère, puifqu'il n'y auroit aucune raifon pour laquelle elle, feroit plus applatie dans un fens que dans les autres. Mais la Terre ayant un mouvement de rotation fur elle-même, ce mouvement doit altérer fa Figure & la changer en celle d'un fphéroïde. Examinons ce qu'elle devient alors.

Pour cela, fuppofons que la Terre foit une maffe fluide homogène dont toutes les parties foient en équilibre. Il eft évident que les parties qui font à l'équateur décrivent de plus grands cercles dans le même tems & font par conféquent de plus grands efforts pour s'éloigner du centre de la Terre, comme on le démontre en Méchanique. Si cet effort étoit affez grand pour vaincre la Pefanteur qui les retient, elles fe détacheroient de la Terre: mais comme il eft environ 289 fois plus foible, il ne fait que diminuer la Pefanteur de cette même quantité.

Si donc on imagine une colonne d'eau fous l'Equateur, qui vienne aboutir au centre de la Terre, fa Pefanteur fera diminuée par le mouvement de rotation de cette Planète. Si l'on conçoit de même une feconde colonne d'eau, qui du Pôle aboutiffe au centre de la Terre & communique avec la première, fa Pefanteur ne recevra aucune altération de ce mouvement, puifqu'elle ne le partage point. Donc, pour qu'il y ait équilibre entre le poids de ces deux colonnes, il est néceffaire que la première soit un peu plus longue que la feconde, afin que, par l'excès de fa longueur, elle compenfe la diminution qu'elle éprouve dans fa pefanteur. Or on trouve par le calcul, qu'en n'ayant égard

« AnteriorContinuar »