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utile, non-feulement dans l'éducation de la Jeuneffe, mais encore aux Gens du monde, en mettant à leur portée les grandes vérités de la Phyfique céleste. Le titre de cet Ouvrage pourroit me faire foupçonner de ne répéter ici que ce que j'ai dit au commencement de ma Géographie comparée; mais la manière nouvelle & beaucoup plus étendue avec laquelle tout ce qui concerne l'Aftronomie eft traité dans cette Cofmographie, détruira jusqu'à l'idée de ce foupçon. D'ailleurs, en y joignant des Elémens de Géographie, j'ai eu en vue cette partie du Public pour laquelle l'acquisition d'un Ouvrage auffi étendu ma Géographie comparée, feroit trop difpendieufe.

que

On va voir ci-après le rapport qu'en ont fait MM. les Commissaires de l'Académie des Sciences.

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De l'Académie Royale des Sciences, du 16 Décembre 1780.

NOUS avons examiné, par ordre de l'Académie

MM. de Montigny, Bézout & moi (1), un Ouvrage de
M. MENTELLE, qui a pour titre: Cofmographie Elémen-

taire.

Cet Ouvrage eft divifé en deux parties; la première a pour objet le Syftême du Monde : voici le plan que l'Auteur a fuivi pour traiter cette matière intéreffante.

Dans le premier Chapitre, il expose le Systême diz Monde, tel qu'il eft en lui-même; il préfente avec beaucoup de précision & de clarté ce que les obfervations ont appris de plus remarquable fur le Soleil, les Planètes & leurs Satellites, les Comètes & les Etoiles.

Le fecond Chapitre a pour objet la caufe générale des phénomènes céleftes. L'Auteur parle d'abord de la pefanteur en général, & de fes principaux effets. Après avoir donné des notions très-juftes fur la pefanteur à la furface de la Terre, il prouve que c'eft elle qui retient la Lune dans fon orbite, & qu'elle diminue en raifon du carré dé la diftance au centre de la Terre. Il fait voir que c'eft en vertu de leur pefanteur vers le Soleil, que les Planètes & les Comètes fe meuvent dans des ellipfes, conformément aux loix de Képler; & il en conclut que la pefanteur a lieu généralement entre les plus petites parties de la matière, enforte qu'à la furface du globe le plus petit que l'on puiffe imaginer, il exifte, comme à la furface de la Terre, une forte de pefanteur proportionnelle à fa maffe, & qui diminue en raifon du carré des distances à fon centre. De cette loi générale de la Nature, il déduit les rapports des maffes du Soleil, de la Terre, de Jupiter, de Saturne, & les principaux phénomènes de la pefanteur à leur furface. Il confidère enfuite les perturbations que les Planètes, leurs Satellites & les Comètes éprouvent en vertu de leur action mu

(1) M. Du Séjour.

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tuelle; &, à cette occafion, il parle de la diminution de l'obliquité de l'Ecliptique, & de l'inégalité des périodes des Comères.

Les effets dont nous venons de parler, dépendent des attractions des Corps céleftes confidérés en maffe; il en existe plufieurs qui tiennent à la différence des attractions de leurs parties. Leur explication termine ce fecond Chapitre. L'Auteur y fait voir comment la pefanteur fe forme des attractions de toutes les parties de la Terre: il préfente, autant qu'il eft poffible de le faire fans calcul, les principaux résultats de la Théorie de Newton fur la figure de la Terre, fur la préceffion des Equinoxes & la Nutation de l'axe terreftre, & fur le flux & le reflux de la mer.

Dans le troifième Chapitre, l'Auteur traite des apparences que les Corps céleftes préfentent à un Obfervateur placé fur la furface de la Terre; ces apparences font de deux efpèces. Les unes fe rapportent au mouvement des Corps céleftes, & les autres à leur lumière. En confidérant ces premières, l'Auteur explique avec beaucoup de clarté tout ce qui eft relatif au mouvement diurne des Corps céleftes, à l'inégalité des Saifons, aux rétrogradations des Planètes, & à l'aberration des Etoiles. Il donne des idées très-exactes fur la longitude & la latitude des lieux de la Terre, fur les différentes manières de les obtenir, fur la parallaxe, &c. La confidération des apparences relatives à la lumière des Corps céleftes le conduit à parler des Phafes de la Lune, de celles de Vénus, des Eclipfes, des paffages de Vénus & de Mercure fur le Soleil, & des apparences de l'anneau de Saturné. Enfin il termine çe Chapitre en parlant des Atmofphères du Soleil & des Planètes, & en particulier de celle de la Terre & de fes réfractions.

On voit, par cet expofé, que l'Auteur n'a rien omis de tout ce que l'Aftronomie offre de plus intéreffant; la Méthode qu'il a fuivie eft très-fimple: les différens objets qu'il traite nous ont paru préfentés avec beaucoup d'exactitude, de clarté, & de maniere à être facilement entendus de ceux même qui n'ont pas des notions bien étendues en Mathématiques. Pour ne rien laiffer à defirer fur une matière auffi importante, M. MENTELLE

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expofe dans un Precis hiftorique fur l'Aftronomie, les progrès de cette Science, & les obligations dont elle eft redevable aux grands Hommes qui l'ont cultivée dans les différens fiècles: enfin il donne la defcription de quefques machines dont on fait ufage pour expliquer les phénomènes célestes.

La feconde partie de l'Ouvrage eft deftinée à la Géographie; l'Auteur y donne les notions générales de la Géographie; il décrit avec méthode les principales parties de la furface du Globe, en indiquant les montagnes & les fleuves de chaque Pays, la nature de leur Gouvernement, fes villes les plus confidérables. Il termine cette Partie par une Description de la France.

Cette Cofmographie, faite avec foin, fera très-utile à l'éducation de la Jeuneffe & pour les Gens du Monde, en leur donnant des notions parfaitement juftes fur les grandes découvertes que l'on a faites en Aftronomie. La manière fimple, élégante & précise avec laquelle elles font exposées dans cet Ouvrage, doit le faire lire avec intérêt; & il nous paroît très-propre à répandre des vérités importantes qui ne font pas encore fuffifamment connues. Nous croyons en conféquence qu'il mérite l'approbation de l'Académie.

FAIT au Louvre le 16 Décembre 1780.

DE MONTIGNY, BEZOUT, DIONIS DU SÉJOUR.

Je certifie le préfent Extrait conforme à l'Original & au Jugement de l'Académie. Ce 16 Décembre 1780.

Le Marquis DE CONDORCET

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