'les vainqueurs s'abandonnoient. On ajoutoit l'outrage & l'humiliation aux rigueurs de la captivité. Grands Dieux ! s'écrie Hector, fur le point de quitter fon époufe & fon fils pour retourner au combat, un Grec chargeroit Andromaque de fers, & l'emmeneroit fur fes vaiffeaux captive & défefpérée ! Efclave dans Argos, tu tournerois le fufeau fous les loix d'une Maîtreffe impérieufe, excédée de peine & de mifère, tu porterois l'eau des fontaines de Melleïs & d'Hypérée ! Qu'on ne regrette donc pas ces fiècles tant vantés, & que l'on reconnoiffe que moins les peuples font policés par les fciences & par les arts, plus, à parler en général, dans leur ftupide ignorance, ils font féroces, vicieux, & dépravés. Peut-être au refte l'état le plus défirable, pour les Nations comme pour les particuliers, fe trouve-t-il dans ce jufte milieu, qu'il eft, après tout, fi difficile de rencontrer, & auquel on s'arrête plus difficilement encore lorfqu'on y eft une fois parvenu. Quoi qu'il en foit, dans le choix de l'un des deux extrêmes, je veux dire de cet état prefque fauvage qui dévoue les peuples aux plus affreufes fuperftitions, aux mœurs les plus licencieuses, aux coutumes les plus barbares; ou de ce genre de civilifation, qui, par le progrès des arts, conduit à tous les raffinemens du luxe & de la molleffe; malgré tous les inconvéniens, malgré toutes les fuites funeftes de ce dernier état, quel efprit tant foit peu raisonnable préféreroit le premier (1) ? (1) Pour ne laiffer aucun doute à ce fujet, nous invitons à lire avec attention les relations que nos Miffionnaires nous ont laiffées des peuples fauvages, au milieu defquels ils ont paffé la plus grande partie de leur vie. Voyez en particulier le fixième volume des Lettres édifiantes & curieufes, nouvelle édition. Fin du fecond Volume. Dds TABLE DES LETTRES DU PREMIER VOLUME. AVERTISSEMEN VERTISSEMENT. Page ▾ LETTRE I. Etude de l'Hiftoire. Son utilité; écueils qu'on y rencontre; objet que l'Auteur fe propofe dans ces Lettres; méthode qu'il y doit fuivre. NOTES. 1 16 LETTRE II. Première Epoque. La Création. Systêmes des Philofophes; récits des anciens Hiftoriens; Moïfe; ouvrage des fix jours; veftiges des premières vérités; traditions. 'NOTES. 19 33 LETTRE III. La chute de l'homme. Sa défobéiffance; fa punition; promeffe du Rédempteur. NOTES. 45 19 LETTRE IV. Suite. Sortie du Paradis terreftre; Abel & Caïn; poftérité de Caïn; Seth & fes defcendans; dépra vation du genre humain; Chronologie du texte facré. 6.6 NOTES. Comparaifon des trois textes; préférence donnée au texte Samari tain. ΟΙ LETTRE V. Seconde Epoque. Le Déluge. 103 122 LETTRE VI. De l'état du genre humain au tems du déluge, & jufqu'à la dif perfion des peuples. Connoiffancesantédiluviennes; dépôt de la Religion; connoiffances aftronomiques; Arts; Agriculture; Ecriture; fecours de la tradition; genre de gouvernement, & police intérieure de la famille de Noé; tour de Babel; confufion des langues; traditions générales. NOTES. $45 -167 LETTRE VII. Troisième Epoque. La difperfion des peuples. 2642 ans avant Jefus-Chrift, & en nombre rond, 400 ans après le déluge. Premiers établiffemens des trois enfans de Noé, Sem, Cham, & Japhet, & de leur postéFité. 181 NOTES. 223 LETTRE VIII. Suite de la difperfion des peuples. Diftinction des grandes & des petites fociétés; formation des Empires; origine des Gouvernemens & des Loix. 227 NOTES. Etat de nature proprement dit. 238 LETTRE IX. Eclairciffemens néceffaires fur l'antiquité des peuples dont on a le plus vanté l'origine. Premiers Etats: Babyloniens, Allyriens; Empire d'Affyrie, antiquités Babyloniennes; Egyp‐ tiens, Ethiopiens, Syriens ou Araméens, Scythes, Celtes, Gomériens, Titans, Fhénic ens, Perfes ou Elamites, Indiens, Chinois, Atlantes. 241 NOTES Correfpondantes. 321 LETTRE X. Hiftoire particulière des plus anciens peuples, fous la troisième Epoque. Royaume d'Affyrie fondé par ALfur; Bélus Affyrien, plus de 400 ans après le Bélus Babylonien ou Nemrod; Royaume de Babylone, ayant pour Fon dateur Nemrod; Dynafties des Rois Babyloniens & des Rois Arabes, dont le dernier eft détrôné par Ninus, fils de Bélus Affyrien, un peu moins de 2200 ans avant Jésus-Christ. — Armé |