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ES Questions qui naiffent de la contrarieté des Loix & des Coutumes, & que nous appellons communément au Palais Questions mixtes, n'ont jamais été plus universellement discutées que de nos jours, & nous en avons l'obligation à M. Froland, ancien Avocat au Parlement.'q

Il y a environ 13 à 14 ans que nous nous affemblions un grand nombre de Confreres tous les Samedis dans la Bibliotheque leguée par M. de Riparfond, à l'ordre des Avocats, & l'un de Meffieurs les Gens du Roy avoit coûtume de s'y trouver; on y éxaminoit, & difcutoit certaipes difficultez de Jurifprudence; mais plus ordinairement on mettoit en concurrence une Coutume avec une Cou! tume; l'ufage d'un Parlement avec l'usage contraire d'un autré Parlement ;& M. Froland nous apprend dans les Préfaces de fes Livres qu'il avoit fourni un gros Cahier, &mê+ me grand nombre de Cahiers fur ces fortes de Questions

En 1722. il nous donna fes Memoires fur le Senatus Confulte-Velleyen ; c'est une branche de la matiere vaste & étendue des Statuts personnels & réels ; & il s'engageoit dans la Préface de ce premier Volume de nous faire part dans la fuite, de fes autres Mémoires fur les Statuts en général.

J'attendois toûjours l'exécution d'une promeffe auffi fofemnelle, & je trouvois que M. Froland tardoit beaucoup. En 1727. je me déterminai de faire imprimer mes Questions fur les Démissions de Biens,dont j'avois obtenu le Privilege dès 1724. & la Question VI. contenoit une Differtation d'une centaine de pagès, qui renfermoit tous les grands principes des Statuts, mint

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Je ne prefentois pas cet Ouvrage d'un Volume si médiocre, & fur une matiere fi ample, pour un Traité com plet & entier ; cependant, & je ne sçai par quel motif, M. Froland veut que je lui aye fait un petit larcin de la primauté.

S'il eft vrai que je l'aye prévenu, & que j'aye parcouru avant lui une Terre qu'il n'auroit fait que nous montrer jusqu'alors, je n'avois pris que les grandes routes, & cellés qui font les plus frayées. Pour lui,il étudioit le Païs depuis long-tems, & je lui laiffois l'honneur de nous annoncer fes découvertes particulières ; de nous montrer les chemins les plus courts; de nous indiquer les voyes fecrettes ; de Hous faire appercevoir les dangers, & de nous mettre en poffeffion d'une terre, done tant d'habiles Capitaines

avant lui avoient tenté la conquête. Ces Arrefts en grand nombre, qu'un long ufage lui avoit fait tomber entre les mains, étoient de fûrs garands d'une victoire complette. Avec de telles espérances, comment pouvois-je me difpenser de ranimer le zele de M. Froland? Je le priai; je le conjurai ; je le sommai même fur la fin de ma Differtation de s'acquitter envers le Public, & de fatisfaire à l'impa

tience commune.

Ma voix s'eft fait entendre, & nous avons eû fon Ou vrage en 1729.

Il a pour Titre: Memoires fur la nature & la qualité des Statuts, concernans diverfes Questions mixtes de Droit, & de Coutume, & la plupart des Arrests qui les ont décidées. Cet Ouvrage eft en deux Volumes in-4°.

Dans la Préface du second, M. Froland y marque qu'il fe feroit fait un plaifir d'expliquer fingulierement plufieurs Queftions qui fe prefentent fouvent au Palais, & dont il fait le détail,mais il obferve que ce fecond Volume auroit été trop confidérable, & n'auroit plus eu de proportion avec le premier ; & dans la crainte de choquer la vûë, il déclare qu'il juge à propos de differer.

Quelque temps avant que cet Ouvrage parût, M. Fro land me propofa de faire des Conferences avec

laf

apparemment pour y agiter les Questions qu'il avoit differé ́d'expliquer, & il crût devoir m'ajoûter que M. Maillard fi connu par fon Commentaire fur la Coutume d'Artois, à qui il avoit fait la même propofition, l'avoit accepté de

bon cœur,

a iij

Nous nous fommes donc affemblez tous trois au commencement de 1729. avec quelques jeunes Confreres, que nous jugeâmes à propos d'inviter; le nombre s'en eft infenfiblement augmenté, & nos Conferences fe font enfin trouvé composées de Meffieurs ROUSSEAU, COCHU, COUSIN DE LA TOMBEL, DE LA LANDE DE QUEDEVILLE, LE SENECHAL, CARSILLIER, DE LAMBON, GUE A U DES REVERSEAUX, PHILIPPE AUX, PEZE D'ANGLINCOURT, DE SACHY DE BELLIVEUX, GARNISON, BOUCHER D'ARGIS, LAIDEGUIVE, & BEAUVAIN DUVAUDIER.

M. BLONDEAU, Confeiller en la Cour, nous a fait auffi l'honneur d'y affifter dès les commencements,& très-éxactement.

A chaque jour d'Affemblée, l'on convenoit de la Queftion pour la huitaine fuivante. Un ou deux de nos jeunes Confreres fe chargeoient alternativement d'en faire une étude particuliere, & l'on commençoit par la lecture de ce qu'ils avoient préparé par écrit,chacun enfuite difoit fon avis, qui n'étoit pas toujours conforme : mais c'est précisément ce qui excitoit l'émulation dans la Confé

rence.

Enfin, nous fommes parvenus aux Vaccations, & pour lors nous n'avions encore agité que 16 Questions, nos Conferences ayant été interrompuës pendant quelque

tems.

Avant de nous féparer, nous en diftribuâmes fix au

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