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de celle qui vous avez donnée par le traité de Madrid, selon qu'il appert par escriptures, signées de vostre main, que retourneriez en ma puissance comme prisonnier de bonne guerre, en cas que n'accomplissiez ce que par ledit traité m'avez promis; mais que j'aye dit, comme audit cartel dictes que sur icelle, & outre vostre promesse, vous estiez allé & parti de mes mains & de ma puissance, ce sont motz que oncques ne dis, car jamais n'ai prétendu d'avoir vostre foy de non partir, mais bien celle de retourner en la forme traictée; & si l'eusiez ainsi, n'eusiez failli à vos enfants ny à l'acquit de votre honneur ; & à ce que dictes, que pour deffendre vostredit honneur, lequel en ce cas seroit trop chargé contre vérité vous avez bien voulu envoyer vostre cartel, par lequel dictes que encoires que tout homme gardé ne puisse avoir obligation de foi, que cela vous fust excuse assez suffisante, ce nonobstant, veuillant satisfaire à un chacun, & à vostre dit honneur lequel dictes vouloir garder & que garderez, si Dieu plaît, jusques à la mort, me faictes entendre que si vous ay voulu ou veulx charger, non pas de vostre foy, & délivrance seulement, mais que vous ayez fait chose que ung gentilhomme aymant son honneur ne doyve faire, dictes que j'ai menty par la gorge; & que autant de fois que le diray, que mentiray, estant délibéré de deffendre vostre honneur

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jusques au dernier bout de vostre vye ; je vous res‐ ponds que en suivant la forme traictée, vostre excuse d'avoir esté gardé, ne peut avoir lieu ; & puisque tant peu estimez vostre honneur ne m'est merveille que nyés estre obligé d'accomplir vostre promesse, vos paroles ne suffisent pour satisfaire à vostredit honneur ; car j'ay dit & diray sans mantir que vous avez fait laschement & meschamment de non m'avoir gardé la foy & promesse que j'ay de vous, selon ledit traicté de Madrid; & en ce disant, je ne vous charge de choses secrettes & non possibles de prouver, puis qu'il en appert par escriptures, signées de vostre main, desquelles ne pouvez excuser ni les nyer; & si vous voulez affirmer le contraire puis seulement, en ce cas, je vous tiens habilité pour combattre ; je vous dis que pour le bien de la chrétienté, & éviter effusion de sang, & met-¬ tre par ce fin à ceste guerre, & pour deffendre ma juste querelle, je maintiendrai ce que dit est de ma personne à la vostre estre véritable & ne veux user envers vous de tels mots que vous faictes, veu que vos œuvres mesmes sont celles sans ce que je ne aultre le dye, que vous desmantent; & aussi que chacun peut user de tels propos plus scheurement de loing que de près, à ce que dites que puis contre vérité vous ay voulu charger doresnavant, ne vous escrive aucune chose, mais je vous asseure le camp &

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vous me porterés les armes; il vous fault avoir patience que l'on dye ce que vous faictes, & que je vous escrive ceste response, par laquelle je vous dis que je accepte de vous livrer le camp, & suis content pour ma part & vous assurer par tous les moyens raisonnables que sur ce seront advisés; & à cest effet, & pour plus prompt expédient, je vous nomme dès maintenant le heu dudit combat, sur la riviere qui passe entre Fontarabie & Andaya, en tel endroit & de la manière que de commun consentement sera advisé plus scheur & plus convenable, & me semble que par raison ne le pouvez aucunement refuser, ne dire non estre bien asseuré, puisque y fus tes délivré & en recevant vos enfans pour hostaiges; & moyennant vostre foy par avant baillée pour vostre retour, comme dit est ; & vu aussi que sur la même riviere fiastes vostre personne & celle de vos enfans, pourrés bien fier la vostre seule, puisque je y mettrai la mienne, & que nonobstant la situation dudit lieu, se trouvera 'bon moyen qu'il n'y aura avantaige plus à l'ung que à l'autre, & à l'effect que dessus : & pour appoincter sur l'élection des armes, que je prétends me appartenir, & non à vous ; & afin qu'il n'y ait ni longueur ni dilacion en la conclusion, pourrons envoyer sur ledit lieu gentilshommes de chacun cousté, avec souffisant pour où d'adviser & conclure, tant de la scheureté égale du

dit camp, que de l'élection desdites armes, jour dudit combat, & du surplus touchant à ce cas. Et si dans quarante jours après la présentation de ceste, ne me respondés & ne me advisés de vostre intention sur ce, l'on pourra bien veoir que le délai du combat sera vostre, que vous sera imputé, & adjoinct avec la faulte de non avoir accomply ce que promistes à Madrid; & quant à ce que protestés que si après votre déclaration en autres lieux, je dis ou escrips parolles qui sont contre vostre honneur, que la honte du délai du combat sera mienne, veu que venant audit combat, est la fin de toute escriptures. Mont vers la fin de Juillet, avec une partie de ses troupes, & marcha vers l'Astesan, où il devoit être joint par le reste de son armée; lorsqu'elle fut toute rassamblée, elle se trouva composée d'environ mille hommes d'armes & de vingtsix mille fantassins, sçavoir six mille Lansquenets, commandés par le comte de Vau demont; six mille garscons, sous les ordres de Pierre Navarre; quatre mille françois, sous le sieur de Burie, & dix mille suisses. Un train d'artillerie considérable marchoit sous la conduite de Mondragon, gentilhomme gascon.

Votredite protestation est chose bien excusée; car ce n'est à vous me garder que ne dye vérité, en cours qui vous griesve, & aussi je suis bien scheur que par raison ne puis recepvoir

honte

honte du délai du combat, puisque tout le monde peut cognoistre l'affection que j'ay d'en vecir l'effect. Donné à Mouson, en mon royaulme d'Arragon, le XXIV. jour du mois de Jung, l'an mil cinq cens vingt-huit.

Copie conforme à la minute collationnée par moi, soussigné, secretaire de sa majesté la reine de Hongrie & de Boheme, DIRIX. 1746.

Nos. V & VI.

LETTRE du pape à Henri VIII, aux vénérables frères archevêques & évêques, & aux fils bien aimés abbés, nobles, ducs, marquis, comtes, barons, militaires & docteurs du parlement d'An gleterre,

CLÉMENT VII, Pape.

FRERES vénérables, & fils bien-aimés, salut & bénédiction apostolique. Vos lettres du 13 Juillet, qui nous ont été remises dernièrement, contiennent plusieurs choses que nous aurions supportées avec plus de peine, si nous ne croyions pas devoir les pardonner à votre affection & à votre zèle pour notre très-cher fils en Jésus-Christ, votre souverain. Ainsi nous répondrons à ces lettres dans un esprit calme, seulement pour vous montrer combien vos plaintes sont peu fondées, & en même-temps

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