befoin des retraites faciles & affu ANNE'E 1626. &c. fées. & foumet me. LE Cardinal de Richelieu, avant les Grands que de rien entreprendre contre du Royau-les Etrangers, obligea la ReineMere à fortir du Royaume, & les Princes du Sang à fe contenter de leur Apanage: il fit couper la tête à quelques-uns des Grands, & arrêta les autres par la crainte du même traitement ; il réduifit les Parlemens à ne plus fe mêler d'autres Affaires que de celles des. particuliers; il enleva aux Calviniftes la Rochelle, & leurs autres. Fortereffes les plus confidérables; il envoya une Armée dans la Lorraine, pour fe rendre maître des principales Places de ce Duché ; & enfin il fit figner, à la Ducheffe Douairiere de Bouillon, un Traité par lequel elle promettoit de demeurer toujours attachée aux Intérêts du Roi, qui, de fon côté s'engageoit à prendre, fa Maison fous fa protection. 1630. TELLE étoit la fituation des AfTurenne faires de la France, lorsque la Du chef ANNE'S 16301. France; cheffe de Bouillon, ayant appris que le Cardinal de Richelieu, non content du Traité qu'il lui avoit fait figner, avoit deffein de lui demander, qu'elle reçût Garnifon envoyé en Françoife dans Sedan, elle jugea à propos d'envoyer le Vicomte de Turenne en France; afin qu'il fervît comme d'ôtage & de caution des engagemens qu'elle avoit contractez avec cette Couronne, & qu'on ne lui fit pas de nouvelles Propofitions au préjudice de la Souveraineté du Duc de Bouillon fon fils aîné: y Le Vicomte de Turenne étant y est trèsdonc allé à la Cour de France, il bien reçu & gratifié fut reçu du Roi, & du Cardinal d'un Régi de Richelieu, avec tous les hon-ment. neurs & toutes les careffes, que lui devoient attirer fa naissance & fon mérite perfonnel; & on lui donna un Régiment d'Infanterie à la tête duquel il fervit au Siege: de la Mothe: car, le Cardinal de Richelieu, ayant envoyé ordre au! Maréchal de la Force d'affiéger cette Ville, qui étoit la feule Pla ANNE' B 1634. Sert auSié ge de la Mothe ce confidérable, qui reftât au Due de Lorraine, le Régiment de Turenne fut du nombre de ceux qu'on deftina pour cette expédi tion. avec LA Mothe étoit une Fortereffe fituée fur le haut d'un Rocher, fort élevé, & d'une dureté à l'épreuve de la fape & de la mine. Lorfque le Maréchal de la Force eut avancé fes travaux d'une maniere à pouvoir attaquer un des Bastions de la Place, il y envoya le Mar- . quis de Tonneins fon fils, fon Régiment, qui y fut fi maltraité, qu'il fut contraint de venir se renfermer dans les Ligues. Le lendemain, le Vicomte de Turenne fut commandé avec fon Régiment, pour attaquer ce même Baftion Chacun avoit les yeux tournés fur ce jeune Colonel, & fa réputation naiffante rendoit toute l'Armée attentive à PEvenement de cette Entreprise. Les Affiegez faifoient non feulement un très-grand feu, mais ils tranfportoient encore fuc leurs remparts des Pierres d'une grof groffeur prodigieufe: ils les jettoient de deffus le Parapet; & ces Pierres, venant à donner fur les Pointes de la Roche, en tombant fe fendoient en piéces & en éclats, qui, volant de part & d'autre tuoi ent ou eftropioient par-tout les Affiégeans. Malgré tout cela, le Vicomte de Turenne s'avança d'un grand fang froid vers la Brêche : les foldats de fon Régiment, fiers de l'avoir à leur tête, ne furent arrêtez par aucun danger, quelque grand qu'il fût. Les Affiegés, animez par l'avantage qu'ils avoient eu le jour précédent, firent les derniers efforts, pour chaffer le Vicomte de Turenne, qui faifoit tout ensemble le devoir de Capitaine, & celui de Soldat ; attaquant les Ennemis avec vigueur, & donnant fes ordres avec beaucoup de préfence d'efprit, au milieu des morts & des bleffez, que le Canon, la Moufqueterie, & les Pierres, faifoient tomber à fes côtez, Auffi malgré les efforts des ennemis, qui fe battirent en defefperez, il lcs. chaf ANNE'E 1634. ANNE'E chaffa du Bastion, il y fit fon loge ne |