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gageant à défendre fi bien ce Pofte, ANNE'E que les Ennemis ne pouvoient em1639. pêcher le Paffage de l'Armée.

Met en fui

LE Comte d'Harcourt, ravi de te le Prince cette offre, lui donna les deux Thomas; mille hommes qu'il demandoit. Le Vicomte de Turenne marcha avec tant de diligence, qu'il prévint le Prince Thomas; &, étant arrivé avant lui au Pont, il s'en faifit ainfi que de tous les Poftes des environs d'où l'on pouvoit favorifer le paffage de notre Armée. Le Prince Thomas y arriva peu de tems après avec neuf à dix mille hommes, & vint fondre fur le Vicom-: te de Turenne, qui, après avoir foutenu le premier choc des Ennemis, les fit charger à fon tour avec tant de vigueur, qu'il rompit leurs trois Lignes, & les mena battant l'efpace de plus d'un mille. Le Prince Thomas fut renverfé deux fois dans un foffé; & il auroit infailliblement été pris, fans l'obscurité de la nuit, qui fit qu'on ne put le reconnoître; & que, malgré une

dér

déroute fi générale, la plus grande ANNE'Z partie de fon Armée fe fauva par 1639.

la fuite.

PENDANT que le Vicomte de Facilite leTurenne étoit aux mains avec le paffage du

Prince Thomas le Marquis de Comte

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d'Harcourt

Léganez étoit defcendu de Poirin, à Cari& étoit venu avec fes Efpagnols gnan. attaquer le Comte d'Harcourt, qui de fon côté étoit auffi demeuré victorieux des Ennemis : mais comme ils ne laiffoient pas de l'inquiéter encore, il n'ofoit s'avancer plus près de la Riviere, craignant que le Prince Thomas ne fe fût rendu maître des paffages. Le Vicomte de Turenne lui envoya dire alors, qu'il n'avoit rien à crain. dre, qu'il pouvoit faire avancer l'Armée en affurance, qu'il fe chargeoit de faire l'Arriere-Garde, & qu'il lui répondoit de tout. Le Comte d'Harcourt s'avança fur fa parole: tout défila devant le Vicomte de Turenne, Troupes, Canons, Bagages, & cela au petit pas, & fans aucun defordre. Il paffa le dernier : &, ayant mis pied à terre,

ANNE'E 1639.

Gloire qui lui en revient.

Chargé de l'Armée

il aida lui-même à rompre le Pont ;, après quoi le Comte d'Harcourt alla fans peine à Carignan, où il a mit en Quartier d'Hiver une partie de l'Armée, & le refte aux environs. Tel fut le Combat de la Route fi célébre fous le nom de la ROUTE DE QUIERS.

On donna prefque tout l'honneur de cette Victoire au Vicomte, de Turenne, qui, en effet, feconda fi bien le Comte d'Harcourt en cette occafion, que le Cardinal de Richelieu le regarda dès-lors comme un homme capable de commander une Armée en Chef. - Et l'éclat de cette action fut fi grand que, comme s'il eût fait oublier toutes celles que le Vicomte de Turenne avoit faites jufques-là, on commença à ne plus compter fes exploits que de la Route de Quiers, époque qui eft restée depuis dans la mémoire de tous les François.

LA Campagne étant ainfi finie, le Comte d'Harcourt s'en alla à.... d'Italie, Pignerol, pour y paffer l'Hiver. Il laiffa le Vicomte de Turenne à la

tête

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tête de nos Quartiers, pour les défendre; & il le chargea, avec cela, de ne laiffer manquer de rien la Citadelle de Turin, que le Comte de Couvonges défendoit toujours contre le Prince Thomas, qui la tenoit affiégée de dedans la Ville dont il étoit le maître.

ANNEE

1639.

1640.

prend Buf

ca & Dro

LE Vicomte de Turenne, trouvant que nos Troupes étoient trop ferrées dans les endroits où elles s'étoient logées, & que la Cavale- nero, & rarie y manquoit de fourage, com- vitaille Tumença par affiéger les Villes de rin. Bufca & de Dronero, qu'il prit en fix jours; & notre Armée eut de quoi s'étendre & fubfifter à fon aife. I fit enfuite entrer dans la Citadelle de Turin les Munitions de Guerre & de Bouche néceffaires, malgré tout ce que le Prince Thomas pût faire pour l'empêcher.

PEU de tems après, ayant fçu, Enleve un que ce Prince avoit enyové un Corps de Corps de Cavalerie affez près de Troupes là pour y hiverner, il alla l'inveftir, & il l'enleva. Au commen- Cazal, cement du Printems, le Comte

d'Har

confeille le

fecours de

ANNE'E

d'Harcourt ayant appris que leMar 1640. quis de Léganez, à la tête de vingt mille hommes, avoit affiégé Cazal, que nous défendions pour le jeune Duc de Mantoue notre Allié, il manda au Vicomte de Turenne de le venir trouver à Pignerol, pour délibérer fur ce qu'ils devoient faire en cette rencontre. Le Vicomte de Turenne détermina bientôt le Comte d'Harcourt, en lui difant, que Cazal nous étoit d'une telle importance, qu'il falloit promptement affembler le peu de Troupes que nous avions, & y marcher fans perdre un moment de tems; &, qu'avant qu'on fût à moitié chemin, on recevroit immanquablement ordre de la Cour de tout hazarder pour fecourir cette Place: ce qui arriva comme il l'avoit dit. Nous n'avions que dix mille hommes : néanmoins, le Comte d'Harcourt marcha aux Ennemis, avec fon intréLe 29. A-pidité ordinaire ; &, après avoir reconnu leurs Lignes, il les fit ataquer par le Comte du Pleffis

vril.

Praf

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