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ANNE'E

1644.

A fauve

Spire ;

pléer au nombre par fes ftratagemes, & de fe multiplier pour ainfi dire lui-même par fon activité, afin de pouvoir faire tête aux Ennemis, qui étoient devant & derriere lui, & qui fe préparoient à l'attaquer de tous côtez.

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LES Bavarois, ayant pratiqué des' Intelligences dans Spire, mirent douze cens Moufquetaires fur des Bateaux, efperant les faire defcendre par le Rhin dans la Ville. Mais le Vicomte de Turenne, ayant découvert leurs deffeins, borda ce Fleuve d'Infanterie, & empêcha les Bateaux de paffer: il fit arrêter les Traîtres, & fauva Spire. PRESQUE dans le même tems, Siége de Général Gleen, & le Duc de LorBaccarach, raine, étant venus affiéger, avec

fait lever le

le

deux Armées, Baccarach, Ville du Palatinat fituée fur le Rhin, le Vicomte de Turenne laiffa un Corps de deux mille hommes fous Philifbourg, pour empêcher toutes fortes de furprises de la part du Général Mercy: &, prenant feulement cinq,cens Chevaux avec lui, il s'a

vança jufqu'auprès de Binghen d'où ayant envoyé vers Baccarach des Officiers & des Commissaires pour marquer un Camp & préparer des Vivres à une grande Armée, les Ennemis, qui crurent qu'effectivement il marchoit à eux avec un grand nombre de Troupes, leverent le Siège avec précipitation & fe retirerent au-delà de la Mofelle.

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ANNE'

1644

nach

QUELQUES jours après, le Régi-reprend ment de Nettancourt, qui étoit dans CreutzCreutznach, Pofte important entre le Rhin & la Mofelle, ayant abandonné la Place à l'arrivée des Bavarois, le Vicomté de Turenne la fit attaquer, & la reprit. II renforça les Garnifons de toutes les autres Villes il les mit en état de faire une vigoureuse défense, au cas qu'elles fuffent attaquées ; & il fe pofta fi bien entre les trois Généraux Ennemis, qu'ils ne purent joindre leurs Armées ensemble durant tout le refte de l'hiver.

DE's le mois de Mars, ayant conferve voulu commencer la Campagne, fes Villes;

ANNE'E

d'autres.

il fit attaquer Germesheim qui eft 1645. un peu au-deffus de Philisbourg, & prit cette Place par efcalade. Il & en prend paffa le Rhin à Spire: il fit marcher fon petit corps de Troupes à Pforzheim dans le Marquifat de Baden; & le Général Mercy fe retira auffitôt au-delà du Neckre nous abandonnant ce qui étoit en deçà. Le Vicomte de Turenne entré dans la Souabe, fait lever le Siége du Château de Magold aux Bavarois, s'empare de Stugard dans le Duché de Virtemberg; paffe le Neckre, prend Suabfchall d'emblée, & forçant Mercy à se retirer jufqu'à Dunckelfpield, s'avance vers le Tauber dans la Franconie, y prend Rottembourg, & Mariandal: où s'étant établi, pour avoir derriere lui les Etats de la Lantgrave de Heffe, notre Alliée, qui devoit joindre fon Armée à la nôtre quand le tems du Quartier d'Hiver feroit fini, il envoya des Partis dans la Souabe, dans la Franconie, & dans tous les Pays des environs, d'où par ce moyen

il faifoit apporter dans fon Camp
toutes fortes de Provifions en a- ANNE'
bondance; fi bien qu'avec un auf- 1645.
fi petit nombre de Troupes que
celles qu'on lui avoit laiffées, non
feulement il conferva toutes les
Places que nous avions conquifes,
mais il en prit encore aux Enne-
mis cinq fort confidérables, d'où
il faifoit des courfes jufqu'aux Portes
de Virtzbourg, de Nuremberg, &
de plufieurs autres Villes aufquel-
les il fit payer toutes les Contri-
butions qu'on a coutume d'exi-
ger quand on eft maître de la Cam-
pagne.

Armée;

CES heureux fuccès furent fuivis Eft preffe d'un revers de fortune, que le Vi- par les Of comte de Turenne avoit prévu, ficiers de contre lequel il s'étoit même pré- féparer fon cautionné, & qu'il ne fçut néanmoins éviter. Car, comme fes Troupes, fatiguées de tant de mouvemens, d'actions, & de marches lui demandoient à aller dans les petites Places des environs, pour s'y repofer & fubfifter plus commodément, ille leur refufa; quoi

que

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ANNE'E 164.

que jamais aucun Capitaine ne fe foit fait un plus grand plaifir que lui, de procurer à fes Soldats toutes fortes de commoditez: mais en cette occafion, il appréhendit que les Ennemis ne fuffent encore affemblez en correfpondance; & que, retournant fur leurs pas, ils ne vinflent attaquer fes Quartiers, lorfqu'ils feroient féparez. Cependant, les Officiers le lui redemanderent avec de nouvelles Inftances : & comme le Général Major Rofe le preffoit fur cela jufqu'à l'importunité, il lui donna un Détachement de Cavalerie, pour aller reconnoître ce que faifoient les Ennemis & il envoya encore quelques autres Officiers en Parti pour le même fujet. Tout le monde lui rapporta que l'Armée Ennemie étoit féparée, & que les Bavarois fe fortifioient dans les diverfes Places où on les avoit mis en Quartier, comme des gens qui ne fongeoient à rien moins qu'à en fortir. Il céda donc enfin à l'importunité de Rose, fur le rapport duquel il crut qu'il

de

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