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qui ferutator eft majeftatis, opprimetur

gloria.*

I V.

Certitude des Apparitions marquées
dans l'Ecriture.

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ne preuve certaine que les Apparitions des Anges, des Démons ou des ames, ne fe faifoient pas dans un corpspalpable groffier & terreftre,aumoins pour l'ordinaire, c'eft qu'elles n'étoient vûës que de ceux à qui Dieu les deftinoit. Quand Moyfe vit l'Ange à Oreb, qu'il lui parla, qu'il en reçût la Loy; nul autre que lui ne le vit: (a) Non vidiftis aliquam fimilitudinem in die quâ locutus eft vobis Dominus in Oreb. L'Ange du Seigneur qui fervoit de guide aux Ifraëlites dans le défert, (b) n'étoit vû que de Moyfe. Il pa foit que l'Ange qui fut apperçu par l'âneffe de Balaam, ne fut ûe d'abord par ce (c) Prophéte. La voix qui fe fit entendre au jeune Samuel, ne fut pas entendue du Grand Prêtre Heli, qui étoit cour ché fi près de lui, que le jeune Prophéte crut que c'étoit lui-même qui l'appelloit.

+ Prov. XXV. 27.
(a) Deut. IV. 15.
(6) Exod. XIV, 19 XXIII.

pas

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Daniel (d) fut le feul qui vit l'Ange Gabriel, qui lui étoit envoyé pour lui réveler les myfteres des Empires, qui der voient fe fucceder les uns aux autres. Vidi autem ego Daniel folus vifionem; Porrè viri qui mecum erant, non viderunt, fed terror nimius irruit fuper eos. Lorfqu'un Ange parut à S. Paul comme il alloit à Damas qu'il le renversa & lui parla, S. Luc (e) remarque que ceux qui l'accompagnoient, oüirent bien la voix, qui parloit,mais qu'ils ne virent perfonne. Audientes quidem vo cem, neminem autem videntes. L'Ange qui descendoit & qui troubloit l'eau de la Pifcine probatique, dont parle S. Jean dans fon (f) Evangile, n'étoit pas apparemment vû de tout le monde: mais on jugeoit qu'il étoit defcendu lorfqu'on voyoit l'eau de la Pifcine fe troubler, alors chacun s'empreffoit de fe mettre dans l'eau, ou de s'y faire defcendre par un autre.

De tout cela on peut conclure que ces voix & ces Apparitions fe faifoient plûtôt à l'efprit qu'aux fens, que ce n'étoient pas toujours des voix diftinctes des corps fenfibles & des figures d'hommes palpables, agiffans, allans, venans comme les hommes ordinaires, mais plûtôt des espe (f) Johan. V. 2⋅ 4. \

(d) Dan. X. 7.8%)

ces de phantômes, qui difparoiffoient quand ils avoient fait ce qui les avoit fait

envoyer.

Les morts qui reffufciterent à la Réfurrection (g) du Sauveur, qui entrerent dans la fainte Cité & qui apparurent à plufieurs, étoient de vrais corps, palpables materiels, fenfibles; on doute qu'ils foient demeurés vivans fur la terre ; il y a apparence qu'ils rentrerent dans leurs tombeaux, & qu'ils y attendent la réfurrection générale, comme S. Pierre le dit expreffément du Prophéte David (h).

V.

Apparitions des morts aux vivans.

M

Ais les morts qui apparoiffent quel quefois aux vivans, n'ont ni chair ni os, comme le Sauveur nous l'apprend, (a) Spiritus Carnem & offa non habet. Ce font donc plûtôt des phantômes & des corps aëriens fans folidité, que de vrais corps maffifs & terreftres; peut-être même ne fera ce quelquefois qu'une figure corporelle qui frappe vivement l'imagination, mais qui n'a rien de folide au- dehors

$4.

(g) Matth. XXVII. $3.

(h) A&. 11. 29.
(4) Luc, XXIV. 39

comme font les Images que nous nous repréfentons dans le fommeil, où nous croyons voir, parler, entendre, boire & manger, quoique réellement nous ne faffions rien de femblable.

V I.

Les Apparitions & révélations ne font pas toujours fenfibles

corporelles.

N dire la même chofe des révé

On peut dire le fonge & pendant la nuit; lorfqu'il eft dit par exemple, (a) que Dieu dit à Abram: Sortez de votre terre, de votre pays, du milieu de vos proches,

venez dans le pays que je vous montrerai, & lorfque Dieu dit à Jacob: (b) Retournez au lieu de votre naiffance, & je vous comblerai de bénédictions; & quand Dieu pour la premiere fois parla au jeune Samuel, & lui ordonna de faire connoître au Grand Prêtre Heli les châtimens, dont il avoit réfolu de punir fes enfans, & lorf que l'Ange du Seigneur apparut à S. Jofeph & lui dit de prendre l'Enfant Jefus & fa mere & de les conduire en Egypte pour les fouftraire à la violence d'Héro

des; & lorfqu'il eft dit dans l'Ecriture que Dieu ou fon Ange ont parlé à quelqu'un, fans que ceux qui étoient préfens entendiffent diftinctement la voix de celui qui parloit, ou s'ils entendoient la voix ou le bruit, qu'ils n'oüirent qu'un bruit fourd, fans entendre aucune voix diftincte & articulée, comme quand Jefus parlant aux Troupes des Juifs, le Pere Eternel fit entendre fa voix qui cria: (c) Je l'ai glorifié & je le glorifierai encore, les affiftans dirent, les uns qu'il s'étoit fait un coup de tonnere, les autres qu'un Ange du Ciel lui avoit parlé, Jefus leur dit ; Ce n'eft pas pour moi, mais pour vous que cette voix s'eft fait entendre, &c.

Dans toutes ces occafions & en plufieurs autres femblables, ce ne font pas des Anges, qui ont proferé des paroles, mais Dieu qui a permis que les perfonnes à qui il vouloit faire connoître fes volontés entendiffent en fonge ou autrement des voix qui frappoient leurs oreilles, comme fi réellement des perfonnes ou des Anges leur avoient parlé. On peut faire l'application de ce principe à une infinité d'exemples rappor tés dans les Hiftoriens facrés & profanes où il eft dit que l'on a oüi des paroles articulées, quoiqu'apparemment on ait fim(c) Johan. XII. 294

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