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parmi eux, puifqu'il ne s'y eft trouvé ni Eccléfiaftiques, ni autre Ecrivain, qui ait entrepris de les détromper fur cet article.

L'imagination de ceux qui croyent que les morts mâchent dans leurs tombeaux, & font un bruit à peuprès femblable à celui que les porcs font en mangeant, eft fi ridicule qu'elle ne mérite pas d'être férieusement réfutée.

J'entreprens de traiter ici la matiére des Revenans ou des Vampires de Hongrie, de Moravie, de Silefie & de Pologne , au hazard d'être critiqué, de quelque maniere que je m'y prenne; ceux qui les croyent véritables m'accuferont de témérité & de préfomption, de les avoir révoqué en doute, ou même d'en avoir nié l'existence & la réalité; les autres me blâmeront d'avoir employé mon tems à traiter cette matiere, qui paffe pour frivole & inutile dans l'efprit de biens des gens de bon fens. De quelque

bon gré d'avoir approfondi une quef tion, qui m'a paru importante pour la Religion: Car fi le retour des Vampires eft réel, il importe de le défendre & de le prouver : & s'il eft illufoire, il eft de conféquence pour l'intérêt de la Religion, de détromper ceux qui le croyent véritable, & de détruire une erreur qui peut avoir de très dangereuse suites.

DISSERTATION

SUR LES

REVENANS EN CORPS, LES EXCOMMUNIÉS,

LESOUPIRES OU VAMPIRES,

BRUCOLAQUES, &c.

PRÉS avoir traité dans une Differtation particuliére, la matiere des apparitions des Anges, des Démons & des ames féparées du corps, la connexité de la matiere m'invite à parler auffi des revenans, des excommuniés, que la terre rejette, dit-on, de fon fein, & des Vampires de Hongrie, de Silefie, de Boheme, de Moravie & Pologne, & des Brucolaques de Grece. Je rapporterai d'abord ce qu'on en a dit & écrit, puis j'en tirerai quelques confequences, & j'apporterai les raisons qu'on peut produire pour & contre leur existence

I.

La refurrection d'un mort, eft l'ouvrage de Dieu feul.

JE

E pofe d'abord pour principe indubitable que la réfurrection d'un mort vraiment mort, eft l'effet de la feule puissance de Dieu. Nul homme ne peut, ni fe résusciter, ni rendre la vie à un autre homme, fans un miracle vifible.

:

Jefus Chrift s'eft réfufcité, comme il l'avoit promis, il l'a fait par fa propre vertu; il l'a fait avec des circonstances toutes miraculeufes s'il s'étoit réfufcité auffi-tôt qu'il fut defcendu de la croix, on auroit pu croire qu'il n'étoit pas bien mort, qu'il reftoit encore en lui des femences de vie qu'on auroit pû réveiller en le réchauffant, ou en lui donnant des cordiaux & quelque chofes capable de faire revenir fes efprits. Mais il ne réfufcite qu'au troifiéme jour ; il avoit, pour ainfi dire, été tué même après fa mort, par l'ouverture que l'on fit de fon coté avec une lance, qui le perça jufqu'au cœur, & qui lui auroit donné la mort, s'il n'eut pas été hors d'état de la recevoir.

L'orfqu'il refufcita le Lazare (a),il atten(a) Johan, XI. 39.

dit qu'il eut été quatre jours dans le tom→ beau & qu'il commençat à fe corrompre; ce qui eft la marque la plus affurée qu'un homme eft réellement décédé, fans efperance de retour à la vie, finon par des voyes furnaturelles.

La réfurrection que Job attendoit fi fermement (b) & celle de cet homme qui réfufcita en touchant le corps du Prophête Elifée dans fon tombeau (c); & l'enfant de la veuve de Sunam, à qui le même Elifée rendit la vie (d), & cette armée de Squelettes dont Ezechiel prédit la réfurrection (e) & qu'il vit en efprit, s'executer à fes yeux; enfin toutes les réfurrections rapportées dans les Livres facrés de l'Ancien & du Nouveau Teftament, font des effets manifeftement miraculeux, & attribués à la feule toute puiffance de Dieu.

I I.

Refurrections de gens qui n'étoient pas vraiment morts.

L

Es Réfurrections de quelques perfonnes qu'on avoit crû mortes, & qui ne

(b) Job. XXI. 25.

(c) Reg. XIII. 21. 22.

(e) Ezech. XXXVII, 1.

2. 3. &c.

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