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venir.S.Philaftre (f)met au nombre desHe rétiques, ceux qui croyoient que les ames des fcelerats étoient changées en Démons. Selon le fiftême de ces auteurs, le Démon a pû entrer dans le corps de l'enfant du pafteur Pierre, le remuer & le foutenir dans une efpece de vie, tandis que fon corps n'a pas été corrompu, ni fes organes dérangés. Ce n'étoit pas l'ame de l'enfant, qui l'animoit; mais le Démon qui lui tenoit lieu d'ame.

Philon croyoit que comme il y a de bons & de mauvais Anges, il y a auffi de bonnes & de mauvaises ames (g)& que les ames qui defcendent dans les corps y apportent leurs bonnes ou mauvaifes qualités. On voit par 1'Evangile que les Juifs du temps de notre Seigneur, croyoient qu'un homme pouvoit être animé de plufieurs ames, Herode s'imaginoit que l'ame de Jean-Baptifte qu'il avoit fait décapiter, étoit entrée dans J. C. & (h) operoit des miracles en lui. D'autres Juifs s'imaginoient que Jefus-Christ étoit animé de l'ame (i) d'Elie, ou de Jeremie ou de quelqu'autre des anciens Prophetes. Nous n'adoptons point ces fentimens

(f) Philaft. Hæref. 73, | IX. 8. 9, Philo, de Gigantib.

& alibi fæpius,

(b) Marci VI, 16. Luc,

(i) Matth. XVI, 14. Luc, IX. 19. &c.

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mais ne peut on pas reconnoître que par permiffion de Dieu, le Démon, ou un ame peuvent de nouveau donner pour quel que temps l'action, la vie & le mouvement à un corps mort, dont le fang n'eft pas encore glacé, & dont le tiffu n'eft pas entierement dérangé, ni les chairs corrompues.

XLIII.

Le Démon peut-il causer la mort.

Rfi l'on attribue au Démon la puiffance de donner la vie & le mouvement à un corps mort, à plus forte raison. pourroit-t'on lui accorder le pouvoir de caufer la mort; en effet l'Ecriture dit que le mauvais Ange tua les fept premiers maris de Sara, femme du jeune Tobie. Et plu fieurs favans Interpretes croyent que le (a) mauvais Ange mit à mort l'armée de Senna¬ cherib; l'Ange exterminateur tua les premiers nez des Egyptiens, le même Ange tua les Hébreux qui murmuroient dans le défert; le tout par l'ordre ou du moins par la permiffion de Dieu.

(a) Judith. VIII, 25. & 1. Cor. X. 10:

X LI V.

Dévouement pour faire mourir, pratiquez par les Paiens.

Es anciens Payens Grecs & Romains

la puiffance de faire mourir, les hommes par une maniere de dévouement, qui confiftoit à former une image de cire, qu'on faifoit la plus reffemblante qu'il étoit poffible à la perfonne à qui on vouloit ôter la vie; on la dévouoit à la mort par les fecrets de la magie, puis on bruloit la ftatuë de cire, & à mesure quelle fe confumoit, la perfonne dévouée, tomboit en langueur & enfin mourroit. Theocrite (a), fait parler une femme tranfportée d'amour; elle invoque la Bergeronette & prie que le cœur de Daphnis fon bien aimé, fe fonde comme l'image de cire qui le répréfente.

Horace (b) fait paroître deux magiciennes qui veulent évoquer les Manes, pour leur faire annoncer les chofes à venir. D'abord elles, déchirent avec les dents une

(a) Theocrit. Idyll. 2. ὣς Τακοι] ̓ ὑπ ̓ ερῶτος ὁ

σὺν δαιμονι Τάκω.

(b) Horat. Serm. 1. 1. Μύνδιας αυλικά. Δάφνις | Satyr. 8. ὡς τοῦτον τὸν καρὸν ἐγὼ

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jeune brebis dont elles répandent le fang dans une foffe, afin de faire venir les ames dont elles prétendent tirer des réponses. Puis elles placent auprès d'elles deux Statues, l'une de cire, l'autre de laine: celleci eft la plus grande & la maitreffe de l'autre, celle de cire eft à fes pieds comme fuppliante, & n'attendant que la mort: après diverfes Cérémonies magiques, l'image de

cire fut embrasée & confumée.

Lanea & Effigies erat ; altera cerea.
Major

Lanea, quæ pœnis compefceret inferiorem.
Cerea fuppliciter Stabat, fervilibus ut que
Jam peritura modis...

.....

Et imagine cereâ (c)

Largior arferit ignis.

Il en parle encore ailleurs, & après avoir d'un ris moqueur fait fes plaintes à la magicienne Canidia, difant, qu'il eft près de lui faire réparation d'honneur, & qu'il reffent tous les effets de fon art trop puiffant, comme lui-même l'a expérimenté, pour donner le mouvement aux figures, de cire, & pour faire défcendre la Lune du haut du Ciel.

(c) Idem. Epod. 17.

Anque movere cereas imagines,
Ut ipfe nofti curiofus, & polo
Deripere Lunam.

Virgile parle (d) auffi de ces operations diaboliques & de ces images de cire, dévouées par l'art magique.

Limus ut hic durefcit, & hæc ut cera
Liquefcit

Uno eodemque igni ; fic noftro Daphnis

amore.

Il y à tout lieu de croire que ces Poetes ne rapportent ces chofes que pour montrer le ridicule des prétendus fecrets de la Magie, & les céremonies vaines & impuissantes des Sorciers.

Lucien raconte les effets (e) de la Magie d'un certain Hyperboréen, qui ayant formé un cupidon, avec de la terre, lui donna la vie, & l'envoya querir une fille nom→ mée Chryfeis, dont un jeune homme étoit devenu amoureux; le petit Cupidon l'amena, & le lendemain au point du jour, la Lune que le Magicien avoit fait defcendre du Ciel, y retourna ; Hecate qu'il avoit évoquée du fond de l'enfer, s'y enfuit, &

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