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puifque c'est la mode, qu'il leur foit permis d'aboyer après un fi grand tréfor dont ils défefperent la poffeffion. Foible confolation, mais la feule qui leur refte! Et plût à Dieu que leurs cris fe fallent entendre de tous ceux qui dépenfent mal à propos leurs biens dans la pourfuite de celui-ci qui leur échappe, faute de connoître les procédés fimples de la Nature.

dit

Monfieur de Maupertuis en penfe bien autrement (lettres) Sous quelque afpect qu'on confidere la pierre Philofophale, on ne peut, ce célebre Académicien, en prouver l'impoffibilité; mais fon prix, ajoute-t-il, ne fuffit pas pour balancer le peu d'efpérance de la trouver. M. de Jufti, Directeur général des mines de l'Impératrice Reine de Hongrie, en prouve non feulement la poffiblité, mais l'exiftence actuelle, dans un difcours qu'il a donné au public, & dont les argumens font fondés fur fa propre expérience.

Confeils Philofophiques.

Adorez Dieu feul; aimez-le de tout votre cœur, & votre prochain comme vous-même. Propofezvous toujours la gloire de Dieu pour fin de toutes vos actions: invoquez-le, il vous exaucera; glorifiez-le, il vous exaltera.

Soyez tardif dans vos paroles & dans vos actions. Ne vous appuyez pas fur votre prudence, fur vos connoiffances, ni fur la parole & les richeffes des hommes, principalement des Grands. Ne mettez votre confiance qu'en Dieu. Faites valoir le talent qu'il vous a confié. Soyez avare

du temps; il eft infiniment court pour un homme qui fait l'employer. Ne remettez pas au lendemain, qui n'est pas à vous, une chose néceffaire que vous pouvez faire aujourd'hui. Fréquentez les bons & les favans. L'homme eft né pour apprendre; fa curiofité naturelle en eft une preuve bien palpable; &, c'eft dégrader l'humanité, que de croupir dans l'oifiveté & l'ignorance. Plus un homme a de connoiffances, plus il approche de l'Auteur de fon être, qui fait tout. Profitez donc des lumieres des favans; recevez leurs inftructions avec douceur, & leurs corrections toujours en bonne part. Fuyez le commerce des méchans, la multiplicité des affaires, & la quantité d'a

mis.

Les fciences ne s'acquierent qu'en étudiant, en méditant, & non dans la difpute. Apprenez peu à la fois répétez fouvent la même étude ; l'efprit peut tout quand il eft à peu, & ne peut rien quand il eft en même temps à tout.

La fcience jointe à l'expérience forme la vraie fageffe. On eft contraint, à fon défaut, de recourir à l'opinion, au doute, à la conjecture, & à l'au

torité.

Les fujets de la fcience font Dieu, le grand monde, & l'homme. L'homme a été fait pour Dieu, la femme pour Dieu & l'homme, & les autres créatures pour l'homme & la femme (a), afin qu'ils en fiffent ufage pour leurs occupations, leur propre confervation, & la gloire de leur Auteur commun. Après tout, faites en forte

(a) Sap. 9. v. 2. & suiv.

que vous foyez toujours bien avec Dieu & votre prochain. La vengeance eft une foibleffe dans les hommes. Ne vous faites jamais aucun ennemi; & fi quelqu'un veut vous faire du mal, ou vous en a fait, vous ne fauriez mieux & plus noblement vous venger qu'en lui faisant du bien.

APHORISME

DE LA VÉRITÉ DES SCIENCES.

Deux fortes de fciences, & non plus. La Religion & la Phyfique ; c'est-à-dire, la fcjence de Dieu & celle de la Nature: tout le refte n'en eft que les branches. Il y en a même de bâtardes; mais elles font plutôt des erreurs que des scien

ces.

Dieu donne la premiere dans fa perfection aux Saints & aux enfans du Ciel. Il éclaire l'efprit de l'homme pour acquérir la feconde, & le Démon y jette des nuages pour infinuer les bâtardes.

La Religion vient du Ciel, c'eft la vraie fcience, parce que Dieu, fource de toute vérité, en eft l'auteur. La Phyfique eft la connoiffance de la Nature; avec elle l'homme fait des chofes furprenantes. Mens humana mirabilium effectrix. La puiffance de l'homme eft plus grande qu'on ne fauroit l'imaginer. Il peut tout par Dieu, fans lui, excepté le mal."

rien

La

La clef des Sciences.

Le premier pas à la fageffe eft la crainte de Dieu, le fecond la connoiffance de la Nature. Par elle on monte jufqu'à la connoiffance de fon Auteur (a). La Nature enfeigne aux clairvoyans a Physique Hermétique. L'ouvrage long eft tou urs de la Nature; elle opere fimplement, fuceffivement, & toujours par les mêmes voies >our produire les mêmes chofes. L'ouvrage de 'art eft moins long; il avance beaucoup les dénarches de la Nature. Celui de Dieu fe fait en in inftant. L'Alchymie proprement dite eft une opération de la Nature, aidée par l'art. Elle nous net en main la clef de la magie naturelle ou le la Phyfique, & nous rend admirables aux ommes, en nous élevant au deffus du commun.

Du Secret.

La ftatue d'Harpocrate, qui avoit une main ur fa bouche, étoit chez les anciens Sages l'em-. lême du fecret, qui fe fortifie par le filence, 'affoiblit & s'évanouit par la révélation. JésusChrift notre Sauveur ne révéloit nos myfteres qu'à fes Difciples, & parloit toujours au peuple par allégories & par paraboles. Vobis datum eft nofcere myfteria regni cælorum... fine parabolis non loquebatur eis (b).

Les Prêtres chez les Egyptiens, les Mages chez les Perfans, les Mécubales & les Cabaliftes

(a) S. Paul. Rom. 1. 20.

(b) Mat. 13. v. II. Marc. 4. v. II. Matth. 13. v. 34: 1. Partie.

I

chez les Hébreux, les Bracmanes aux Indes, les Gymnofophiftes en Ethiopie, les Orphées, les Homeres, les Pythagores, les. Platons, les Porphyres parmi les Grecs, les Druides parmi les Occidentaux, n'ont parlé des fciences fecretes que par énigmes & par allégories: s'ils avoient dit quel en étoit le véritable objet, il n'y auroit plus eu de myfteres, & le facré auroit été mêlé avec le profane.

Des moyens pour parvenir au Secret.

Les difpofitions pour arriver au fecret, font! la connoiffance de la Nature, & de foi-même." L'on ne peut avoir parfaitement la premiere & même la feconde que par l'aide de l'Alchymie, l'amour de la fageffe, l'horreur du crime, du menfonge, la fuite des Cacochymiftes, la fréquentation des Sages, l'invocation du Saint-Efprit, ne pas ajouter fecret fur fecret, ne s'attacher qu'à une chofe, parce que Dieu & la Nature fe plaifent dans l'unité & la fimplicité,i

L'homme étant l'abrégé de toute la Nature, il doit apprendre à fe connoître comme le précis & le raccourci d'icelle. Par fa partie fpirituelle, il participe à toutes les créatures immortelles; & par fa partie matérielle, à tout ce qui eft caduc dans l'Univers....

Des clefs de la Nature.

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De toutes chofes matérielles il fe fait de la cendre de la cendre om fait. du fel, du fel on fépare l'eau & le mercure, du mercure on

!

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