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de la partie volatile avec la fixe fous la forme d'une poudre ou pierre blanche.

Il faut donc regarder cette opération comme unique, mais exprimée en termes différens. On faura encore que toutes les expreffions fuivantes ne fignifient auffi que la même chofe. Distiller à l'alambic, féparer l'ame du corps; brûler; aquéfier; calciner; cérer; donner à boire; adapter ensemble; faire manger; affembler; corriger; cribler; couper avec des tenailles ; divifer; unir les élémens; les extraire; les exalter; les convertir; les changer l'un dans l'autre; couper avec le couteau; frapper du glaive, de la hache, du cimeterre; percer avec la lance, le javelot, la fleche; affommer; écrafer; lier; délier; corrompre; folier; fondre; engendrer ; concevoir; mettre au monde; puifer; humecter; arroser; imbiber; empâter; amalgamer; enterrer; incérer; laver; laver avec le feu; adoucir; polir; limer; battre avec le marteau; mortifier; noircir; putréfier; tourner au tour; circuler; rubéfier; diffoudre; fublimer; leffiver; inhumer, reffufciter, réverbérer, broyer; mettre en poudre; piler dans le mortier; pulvérifer fur le marbre, & tant d'autres expreflions femblables: tout cela ne veut dire que cuire par un même régime, jusqu'au rouge foncé. On doit donc fe donner de garde de remuer le vafe, & de l'ôter du feu; car fi la matiere fe refroidiffoit, tout feroit perdu.

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Des vertus de la Médecine.

Elle eft, fuivant le dire de tous les Philofophes, la fource des richeffes & de la fanté; puifqu'avec elle on peut faire l'or & l'argent en abondance, & qu'on fe guérit non feulement de toutes les maladies qui peuvent être guéries; mais que, par fon ufage modéré, on peut les prévenir. Un grain feul de cette médecine ou élixir rouge, donné aux paralytiques, hydropiques, goutteux, lépreux, les guérira, pourvu qu'ils en prennent la même quantité pendant quelques jours feulement. L'épilepfie, les coliques, les rhumes, fluxions, phrénéfie & toute autre maladie interne ne peuvent tenir contre ce principe de vie. Quelques Adeptes ont dit qu'elle donnoit l'ouïe aux fourds & la vue aux aveugles; qu'elle eft un remede affuré contre toutes fortes de maladies des yeux, tous apoftèmes, ulceres, bleffures, cancers, fiftule, noli-me-tangere, & toutes maladies de la peau, en en faisant diffoudre un grain dans un verre de vin ou d'eau, dont l'on baffine les maux extérieurs; qu'elle fond peu à peu la pierre dans la veffie; qu'elle chaffe tout venin & poison en en buvant comme ci-dessus.

Raymond Lulle (a) affure qu'elle eft en général un remede fouverain contre tous les maux qui affligent l'humanité, depuis les pieds jusqu'à la tête; qu'elle les guérit en un jour, s'ils ont duré un mois; en douze jours, s'ils font d'une

(a) Teftam. antiq.

année; & en un mois, quelque vieux qu'ils foient.

Arnaud de Villeneuve (a) dit que fon efficacité eft infiniment fupérieure à celle de tous les remedes d'Hippocrate, de Galien, d'Alexandre, d'Avicenne & de toute la Médecine ordinaire ; qu'elle réjouit le cœur, donne de la vigueur & de la force, conferve la jeuneffe, & fait reverdir la vieilleffe. En général qu'elle guérit toutes les maladies tant chaudes que froides tant feches qu'humides.

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Geber (b), fans faire l'énumération des maladies que cette médecine guérit, fe contente de dire, qu'elle furmonte toutes celles que les Médecins ordinaires regardent comme incurables. Qu'elle rajeunit la vieilieffe, & l'entretient en fanté pendant de longues années, même au-delà du cours ordinaire, en prenant feulement gros comme un grain de moutarde deux ou trois fois la femaine à jeun.

Philalethe (c) ajoute à cela qu'elle nettoie la peau de toutes taches, rides, &c.; qu'elle délivre la femme en travail d'enfant, fût-il mort, en tenant feulement la poudre au nez de la mere; & cite Hermès pour fon garant. 11 affure avoir lui-même tiré des bras de la mort bien des malades abandonnés des Médecins. On trouve la maniere de s'en fervir particulierement dans les ouvrages de Raymond Lulle & d'Arnaud de Villeneuve.

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Des maladies des Métaux.

Le premier vice des métaux vient du premier mélange des principes avec l'argent-vif, & le fecond fe trouve dans l'union des foufres & du mercure. Plus les élémens font épurés, plus ils font proportionnellement mêlés & homogenes plus ils ont de poids, de malléabilité, de fufion, d'extenfion, de fulgidité, & d'incorruptibilité permanente.

Il y a donc deux fortes de maladies dans les métaux la premiere eft appelée originelle & incurable ; la feconde vient de la diverfité du foufre qui fait leur imperfection & leurs maladies; favoir, la lepre de Saturne, la jauniffe de Vénus, l'enthumement de Jupiter, l'hydropifie de Mercure, & la gale de Mars.

L'hydropifie du mercure ne lui arrive que de trop d'aquofité & de crudité qui trouvent leur caufe dans la froideur de la matrice où il eft engendré, & de défaut de temps pour le cuire. Ce vice eft un péché originel dont tous les autres métaux participent. Cette froideur, cette crudité, cette aquofité ne peuvent être guéries que par la chaleur & l'ignéité d'un foufre bien puillant.

Outre cette maladie, les autres métaux ont de plus celle qui leur vient de leur foufre tant interne qu'externe. Ce dernier n'étant qu'ac cidentel, peut être aifément féparé, parce qu'il n'eft pas du premier mélange des élémens. Il est noir, impur, puant, il ne fe mêle point avec le foufre radical, parce qu'il lui eft hétérogene. Il n'eft

1. Partie.

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point fufceptible d'une décoction qui puiffe le rendre radical & parfait.

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Le foufre radical purge, épaiffit, fixe en corps parfait le mercure radical; au lieu que le fecond le fuffoque, l'abforbe, & le coagule avec fes pres impuretés & fes crudités; il produit alors les métaux imparfaits. On en voit une preuve dans la coagulation du mercure vulgaire fait par la vapeur du foufre de Saturne, éteint par celle de Jupiter.

Ce foufre impur fait toute la différence des métaux imparfaits. La maladie des métaux n'est donc qu'accidentelle; il y a donc un remede pour les guérir, & ce remede eft la poudre Philofophique, ou pierre Philofophale, appelée pour cette raifon poudre de projection. Son ufage eft pour les métaux, d'en enfermer dans un peu de cire proportionnellement à la quantité du métal que l'on veut tranfmuer, & de la jeter fur du mercure mis dans un creufet fur le feu, lorfque le mercure eft für le point de fumer. Il faut que les autres métaux foient en fonte & purifiés. On laiffe le creufer au feu jufqu'après la détonation, & puis on le retire, ou où le laiffe refroidir dans le feu.

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Des temps de la Pierre.

«Les temps de la pierre font indiqués, dit d'Espagnet, par l'eau Philofophique & Aftro» nomique. Le premier œuvre au blanc doit être » terminé dans la maison de la Lune; le fecond, » dans la feconde maifon de Mercure. Le

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