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fous celle de Loup. Ces deux animaux ne repréfentent donc hiéroglyphiquement que deux chofes prifes d'un même fujet, ou d'une même substance, dont l'une eft plus traitable, l'autre plus féroce. Ifis, fuivant l'infcription de fa colonne, dit ellemême, qu'elle eft ce Chien brillant parmi les Aftres que nous appelons la Canicule.

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CHAPITRE III

Du Chat ou Elurus.

E Chat étoit en grande vénération chez les Egyptiens, parce qu'il étoit confacré à Ifis. On repréfentoit communément cet animal fur 1 haut du ciftre, inftrument que l'on voit fouvent à la main de cette Déeffe. Lorsqu'un Chat mouroit, les Egyptiens l'embaumoient, & le portoient en grand deuil dans la ville de Bubafte, où Ifis étoit particulierement révérée. Il feroit furprenant que le Chat n'eût pas eu les mêmes honneurs que bien d'autres animaux chez un peuple qui avoit fait une étude fi particuliere de la nature des chofes, & des rapports qu'elles ont, ou paroiffent avoir entr'elles. Ifis étant le fymbole de la Lune, pouvoient-ils choisir un animal qui eût plus de rapport avec cet Aftre, puifque tout le monde fait que la figure de la prunelle des yeux du Chat femble fuivre les différens changemens qui arrivent à la Lune, dans fon accroiffement ou fon déclin. Les yeux de cet

animal brillent la nuit comme les Aftres du firmament. Quelques Auteurs ont voulu même nous perfuader que la femelle du Chat faifoit dans l'année autant de petits qu'il y avoit de jours dans un mois lunaire. Ces traits de reffemblance donnerent fans doute occafion de dire que la Lune ou Diane fe cacha fous la forme du Chat, lorfqu'elle fe fauva en Egypte avec les autres Dieux, pour fe mettre à couvert des pourfuites de Typhon. Fele foror Phabi (a).

Tous ces traits de reffemblance étoient plus que fuffifans pour déterminer les Egyptiens à prendre le Chat pour fymbole de la Lune célefte; mais les Prêtres qui avoient une intention ultérieure, fpécifioient ce fymbole par des attributs, dont le fens mystérieux n'étoit connu que d'eux feuls. Ce Dieu Chat eft représenté dans des différens monumens, tantôt tenant un ciftre d'une main, & portant, comme Ifis, un vase à anses de l'autre, tantôt affis, & tenant une croix attachée à un cercle. On fait que la croix chez les Egyptiens étoit le fymbole des quatre élémens; quant aux autres attributs nous les avons expliqués dans le chapitre d'Ifis.

(a) Ovid. Metam. 1. 5.

CHAPITRE IV.

Du Lion.

CET animal tenoit un des premiers rangs

par

dans le culte que les Egyptiens rendoient aux animaux. Il passe pour leur Roi fa force, fon courage, & les autres qualités fort fupérieures à celles des autres. Le trône d'Horus avoit des Lions pour fupports. Elien dit que les Egyptiens confacroient les Lions à Vulcain, parce cet animal eft d'une nature ardente & pleine de feu. L'idée qu'il donne de Vulcain, confirme celle que nous en avons donnée. Eos ideo Vulcano confecrant, (eft autem Vulcanus nihil aliud, nifi ignea quædam folis fubterranei virtus, & fulgure elucefcens) quod fint nature vehementer ignita, atque ideo exteriorem ignem, ob interioris vehementiam agerrimè intuentur. Cette interprétation d'Elien montre affez quelle étoit l'idée des Prêtres d'Egypte, en confacrant le Lion à Vulcain. Toutes les explications que je pourrois donner s'y rapportent entierement, puifque nous avons dit que Vulcain étoit le feu Philofophique. Le Lion a été pris prefque par tout les Philofophes pour un fymbole de l'Art Hermétique. Il n'eft gueres d'animal dont il foit fait mention i fouvent dans les ouvrages qui en traitent & toujours dans le fens d'Elien. Nous aurons fi souvent occafion d'en parler dans la fuite, qu'il eft inutile de nous étendre ici plus au long fuc cet article.

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CHAPITRE V.

TOUTES

Du Bouc.

OUTES les Nations fe font accordées à régarder le Bouc comme le fymbole de la fécondité. Il étoit celui de Pan, ou le principe fécondant de la Nature; c'est-à-dire, le feu inné, principe de vie & de génération. Les Egyptiens avoient pour cette raifon, confacré le Bouc à Ofiris. Eufebe (a), en nous rapportant un hieroglyphe Egyptien, nous donne à entendre les idées que ce peuple en avoit, felon l'interprétation qu 'il en donne; mais en faifant un peu d'attention à la defcription qu'il fait de cet hieroglyphe, on doit voir dans notre fyftême le fens caché que les Prêtres y attachoient. «Lorfqu'ils veulent, dit-il, » représenter la fécondité du Printemps, & l'a»bondance dont il eft la fource, ils peignent un » enfant affis fur un Bouc, & tourne vers Mer» cure. » Jy verrois plutôt avec les Prêtres l'analogie du Soleil avec Mercure, & la fécondité dont la matiere des Philofophes eft le principe dans tout les êtres; c'eft cette matiere efprit univerfel corporifié, principe de végétation, qui devient huilé dans l'olive, vin dans le raifin, gomme, réfine dans les arbres, &c. Si le Soleil par fa chaleur eft un principe de végétation,, ce n'eft qu'en exci

(a) De præp. Ev. 1. 2. c. I.

tant le feu affoupi dans les femences, où il refte comme engourdi jufqu'à ce qu'il foit réveillé & animé par un agent extérieur. C'est ce qui arrive auffi dans les opérations de l'Art Hermétique, où le mercure Philofophique travaille par fon action fur la matiere fixe, où eft comme en prifon ce feu inné; il le développe en rompant fes liens, & fe met en état d'agir, pour conduire l'œuvre à fa perfection. C'eft-là cet enfant affis fur le Bouc, & en même temps la raifon pourquoi il fe tourne vers Mercure. Ofiris étant ce feu inné ne differe pas de Pan; auffi le Bouc étoit-il confacré à l'un & à l'autre. C'étoit auffi un des attributs de Bacchus, par la même raifon.

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O'N

N regardoit cet animal comme l'ennemi juré du Crocodile, & ne pouvant le vaincre par la force, n'étant qu'une efpece de Rat, il employoit l'a dreffe. Lorfque le Crocodile dort, l'Ichneumon s'infinue, dit-on, dans fa gueule béante, defcend dans fes inteftins, & les ronge. Il arrive quelque chofe à peu près femblable dans les opérations de l'œuvre. Le fixe, qui ne paroît d'abord que peu de chofe, ou plutôt le feu qu'il renferme femble n'avoir aucune force; il paroît pendant long-temps dominé par le volatil; mais à mesure qu'il fe déve loppe, il s'y infinue de maniete qu'il prend enfin le

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