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donnent, que l'étoit le peuple d'Egypte, qui rendoit les honneurs du culte aux animaux, parce qu'on lui avoit dit que les Dieux en avoient pris la figure.

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Huc quoque terrigenam veniffe Typhona narrat,
Et fe mentitis fuperos celaffe figuris.

Duxque gregis dixit, fit Jupiter, unde recurvis

Nunc quoque formatur Libyci cum cornibus Ammon,
Delius in corvo eft, proles Semeleia capro,

Fele foror Phubi, nivei Saturnia vaccá,
Pifce Venus latuit, Cyllenius Ibidis alis.

Ovid. Metam. 1. 5.

CHAPITRE XI.

Du Lotus & de la Feve d'Egypte.

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E Lotus eft une efpece de lys qui croît en abondance après l'inondation du Nil (a). Les Egyptiens après l'avoir coupé, le faifoient fécher au Soleil, & d'une partie de cette plante qui reffemble au pavot, ils faifoient du pain. Sa

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Eft autem hujus loti radix quoque efculenta, etiam fuavitate præftanti orbiculata, mali magnitudine. Sunt & alia lilia rofis fimi

(a) Cæterum ad victus | facilitatem alia funt eis ex cogitata. Siquidem quum fluvius plenus campos inundavit, in ipfa aqua exoritur ingens copia liliorum, qualia, & ipfa in flumine naťloton Ægyptii vocant.

centia. Herod. 1. 2. c. 92.

racine eft ronde, de la groffeur d'une pomme, & fort bonne à manger.

Le même Auteur dit (liv. 4. c. 177,) que le fruit du Lotus reffemble à celui du lentifque, auffi agréable au goût que celui du palmier. Les Lotophages, ainfi nommés de ce qu'ils ufoient de ce fruit pour toute nourriture, en faifoient du vin. Les Egyptiens, au rapport de Plutarque (a), peignoient le Soleil naiffant de la fleur de Lotus; non pas, dit-il, qu'ils croient qu'il soit né ainfi, mais parce qu'ils repréfentent allégoriquement la plupart des chofes.

M. Mahudel lut à l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres, en 1716, un Mémoire fort judicieux & très-circonftancié fur les différentes plantes d'Egypte que l'on trouve dans les monumens de ce pays-là, & qui fervent d'ornemens ou d'attributs à Ofiris, Ifis, &c. Suivant lui, le Lotus eft une espece de Nymphea, qui ne differe de la Feve d'Egypte que par la couleur de fa fleur, qui eft blanche, pendant que l'autre eft d'un rouge incarnat; ce qui convient à l'idée que nous en donne Hérodote dans l'endroit que nous avons cité. Il est inutile d'en chercher la defcription dans Théophrafte, Pline & Diofcoride, qui n'avoient pas vu ces plantes dans leur lieu natal. Si M. Mahudel avoit foupçonné que la couleur du fruit & de la racine du Lotus & de la Feve d'Egypte, euffent mérité qu'il en fît mention, il n'auroit pas oublié d'en faire le détail; mais il ne voyoit que le fruit & la fleur dans les mo

(a) De Ifid. & Ofir.

numens; il ne s'eft attaché particulierement qu'a cela. La feuille entroit auffi pour quelque chofe dans les idées hiéroglyphiques des Egyptiens, puifqu'elle repréfente en quelque façon le Soleil par fa rondeur, & par fes fibres, qui d'un petit cercle, placé au centre de cette feuille, fe répandent de tous côtés comme des rayons jufqu'à la circonférence. La fleur épanouie représente à peu près la même chofe. Mais cette fleur eft de toutes les parties de la plante, celle qui fe remarque le plus communément fur la tête d'Ifis, d'Ofiris & des Prêtres mêmes qui étoient à leur fervice. Le rapport que les Egyptiens croyoient que la fleur du Lotus avoit avec le Soleil, parce qu'au lever de cet Aftre elle fe montroit à la furface de l'eau, & s'y replongeoit dès qu'il étoit couché, n'étoit pas précisément le feul qui la lui avoit fait confacrer. Si les Antiquaires avoient pu diftinguer, ou du moins s'ils avoient eu l'attention d'examiner quelle étoit la couleur des fleurs qu'on mettoit fur la tête d'Ofiris, & de celles qu'on mettoit fur celle d'Ifis, ils auroient vu fans doute que la fleur incarnate de la Feve d'Egypte ne fe trouvoit jamais fur la tête d'Ifis, mais feulement la fleur blanche du Lotus, & qu'on affectoit la premiere à Ofiris. La reffemblance entiere de ces deux plantes a empêché de foupçonner du mystere dans le choix, & de remarquer cette différence. On pourra trouver dans la fuite, ou l'on a peutêtre déja quelques monumens Egyptiens colorés, fur lefquels on verra cette diftinction.

Les inventeurs des hiéroglyphes n'en admirent aucun qui n'eût un rapport avec la chofe

fignifiée. Plutarque (a) l'a entrevu dans la couleur du fruit des plantes dont nous parlons, qui a la forme d'une coupe de ciboire, & qui en portoit le nom chez les Grecs. Voyant un enfant repréfenté affis fur ce fruit, il a dit que cet enfant étoit le crépuscule, par rapport à la reffemblance de la couleur de ce beau moment du jour avec celle de ce fruit. Il étoit donc à propos de faire attention à la couleur même de ces attributs, pour pouvoir en donner des interprétations justes, & conformes aux idées de leurs inftitureurs. On a dû remarquer jufqu'ici que la couleur jaune & la rouge étoient particulierement celles d'Horus & d'Oliris, & la blanche celle d'Ifis; parce que les deux premieres étoient les couleurs du Soleil, & la blanche celle de la Lune, dans le fyftême Hermétique même. Il eft donc vraisemblable que les Egyptiens employerent le Lotus & la Feve d'Egypte dans leurs hiéroglyphes, à caufe de leur couleur différente, puifqu'étant femblables pour tout le refte, une de ces deux plantes auroit fuffi. La plupart des vafes, fur la coupe desquels on voit un enfant affis, font le fruit du Lotus.

CHAPITRE XI I.
Du Colocafia.

LE Colocafia eft une

E Colocafia eft une efpece de Arum ou de pied-de-veau, qui croît dans les lieux aquati

(a) Loc cit,

1

ques. Ses feuilles font grandes, nerveufes en deffous, attachées à des queues longues & groffes: fa fleur eft du genre des fleurs de pied-de-veau, fait en forme d'oreilles d'âne ou de corner, dans lequel eft placé le fruit, compofé de différentes baies rouges, entaffées comme en grappe tout le long d'une efpece de pilon qui s'éleve du fond de la fleur. Les Arabes font un grand commerce de fa racine, qui eft bonne à manger.

On reconnoît cette fleur fur la tête de plufieurs Divinités, & plus fouvent fur celle de quelques Harpocrates; non qu'elle fût un fymbole de fécondité, comme le difent quelques-uns; mais parce que la couleur rouge de fes fruits repréfentoit Horus Hermétique, avec lequel on a fouvent confondu Harpocrate, & que ce Dieu du Silence ne fut inventé, que pour marquer le filence que

Horus.

l'on devoit garder au fujet de ce même

CHAPITRE XI I I.

C'EST

Du Perfea.

EST un arbre qui croît aux environs da grand Caire. Ses feuilles font très-femblables à celles du laurier, excepté qu'elles font plus grandes. Son fruit a la figure d'une poire, & renferme un noyau, qui a le goût d'une châtaigne.

La beauté de cet arbre qui est toujours verd, la reffemblance de fes feuilles à une langue, &

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