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opus, can. 9. « Celui qui aime la vérité de cette fcience doit lire peu d'Auteurs; mais marqués au bon coin. » Et can. 10. « Entre les bons Auteurs qui traitent de cette Philofophie » abftraite, & de ce fecret Phyfique, ceux qui en ont parlé avec le plus d'efprit, de folidité » & de vérité font, entre les anciens, Hermès (a) " & Morien Romain (b); entre les modernes, Raymond Lulle, que j'eftime & que je d confidere plus que tous les autres, & Bernard, so Comte de la Marche-Trévisanne, connu fous le nom du bon Trévifan (c). Ce que le fubtile Raymond Lulle a omis, les autres n'en Pont point fait mention. Il eft donc bon de lire, relire & méditer férieusement fon tefta»ment ancien & fon codicille, comme un legs d'un prix inestimable, dont il nous a fait pré5 fent; à ces deux ouvrages on joindra la lecture » de fes deux pratiques (d). On y trouve tout 3 ce qu'on peut defirer, particulierement la vérité de la matiere, les degrés du feu, le régime au moyen duquel on parfait l'oeuvre; toutes chofes que les Anciens fe font étudiés » de cacher avec plus de foins. Aucun autre n'a parlé fi clairement & fi fidélement des caufes cachées des chofes, & des mouvemens fecrets » de la Nature. Il n'a prefque rien dit de l'eau

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(a) Table d'Emeraude,
& les fept chapitres.
(b) Entretien du Roi
Calid & de Morien.

(c) La Philofophie des
Métaux,& fa Lettre à Tho-

mas de Boulogne.

(d) La plupart des autres livres de Raymond Lulle qui ne font pas cités ici font plus qu'inutiles.

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premiere & myftérieufe des Philofophes; mais » ce qu'il en dit eft très-fignificatif.

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(a) » Quant à cette eau limpide recherchée » de tant de perfonnes, & trouvée de fi peu, quoiqu'elle foit préfente à tout le monde & qu'il en fait ufage. Un noble Polonois (b), » homme d'efprit & favant, a fait mention » de cette eau qui eft la bafe de l'œuvre, » affez au long dans fes Traités qui ont pour » titre Novum lumen Chemicum; Parabola ; » Enigma; de Sulfure. Il en a parlé avec tant » de clarté, que celui qui en demanderoit da»vantage, ne feroit pas capable d'être contenté ›› par d'autres. »

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» Les Philofophes, continue le même Au»teur (c), s'expliquent plus volontiers & avec plus d'énergie par un difcours muet, c'est-à» dire, par des figures allégoriques & énigmatiques, que par des écrits; tels font, par exemple, la table de Senior; les peintures allégo» riques du Rofaire; celles d'Abraham Juif rapportées par Flamel, & celles de Flamel » même. De ce nombre font aufli les emblèmes » de Michel Majer, qui y a renfermé, & comme expliqué fi clairement les myfteres des An» ciens, qu'il n'eft gueres poffible de mettre la

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(a) Can. II.

(b) Le Cofmopolite. Lorfque d'Efpagnet écrivoit cela, le Public n'étoit pas encore détrompé de fon erreur, au fujet de l'Auteur de ce livre, que Michel Sen

divogius Polonois mit au jour fous fon nom, par anagramme; mais on a reconnu depuisqu'il l'avoit eu en manufcrit de la veuve du Cofmopolite.

(c) Can. 12.

vérité devant les yeux avec plus de clarté. » Tels font les feuls Auteurs loués par d'Espagnet, comme fuffifans fans doute pour mettre au fait de la Philofophie Hermétique, un homme qui veut s'y appliquer. Il dit qu'il ne faut pas fe contenter de les lire une ou deux fois, mais dix fois & davantage fans fe rebuter; qu'il faut le faire avec un cœur pur & détaché des embarras fatigans du fiecle, avec un véritable & ferme propos de n'ufer de la connoiffance de cette fcience, que pour la gloire de Dieu & l'utilité du prochain, afin que Dieu puiffe répandre fes lumietes & fa fageffe dans l'esprit & le cœur; parce que la fageffe, fuivant que dic le Sage, n'habitera jamais dans un cœur impur & fouillé de péchés.

D'Espagnet exige encore une grande connoiffance de la Physique; & c'eft pour cet effet que j'en mettrai à la fuite de ce Difcours un traité abrégé qui en renfermera les principes généraux tirés des Philofophes Hermétiques, que d'Efpagnet a recueillis dans fon Enchyridion, Le traité Hermétique qui eft à la fuite eft abfolument néceffaire pour difpofer le Lecteur à l'intelligence de cet ouvrage. J'y joindrai les citations des Philofophes, pour faire voir qu'ils font tous d'accord fur les mêmes points.

On ne fauroit trop recommander l'étude de la Phyfique, parce qu'on y apprend à connoître les principes que la Nature emploie dans la compofition & la formation des individus des trois regnes animal, végétal & minéral. Sans cette connoiffance on travailleroit à l'aveugle,

& l'on prendroit pour former un corps, ce qui ne feroit propre qu'à en former un d'un genre eu d'une efpece tout-à-fait différente de celui qu'on fe propofe. Car l'homme vient de l'hom-. me, le boeuf du boeuf, la plante de fa propre femence, & le métal de la fienne. Celui qui chercheroit donc, hors de la nature métallique, l'art & le moyen de multiplier ou de perfectionner les métaux, feroit certainement dans l'erreur. Il faut cependant avouer que la Nature ne fauroit par elle feule multiplier les métaux comme le fait l'art Hermétique. Il est vrai que les métaux renferment dans leur centre cette propriété multiplicative; mais ce font des pommes cueillies avant leur maturité, fuivant ce qu'en dit Flamel. Les corps ou métaux parfaits (Philofophiques) contiennent cette femence plus parfaite & plus abondante; mais elle y eft fi opiniâtrément attachée, qu'il n'y a que la folution Hermétique qui puiffe l'en tirer. Celui qui en a le fecret, a celui du grand œuvre, fi Fon en croit tous les Philofophes. Il faut, pour y parvenir, connoître les agens que la Nature emploie pour réduire les mixtes à leurs principes; parce que chaque corps eft compofé de ce en quoi il fe réfout naturellement. Les prin cipes de Phyfique détaillés ci-après font trèspropres à fervir de flambeau pour éclairer les pas de celui qui voudra pénétrer dans le puits de Démocrite, & y découvrir la vérité cachée dans les ténebres les plus épaiffes. Car ce puits n'eft autre que les énigmes, les allégories, & les obfcurités répandues dans les ouvrages des Philofo

phes, qui ont appris des Egyptiens, comme Démocrite, à ne point dévoiler les fecrets de la fageffe, dont il avoit été inftruit par fes fucceffeurs du pere de la vraie Philofophie.

PRINCIPES GÉNÉRAUX DE PHYSIQUE,

Suivant la Philofophie Hermétique. IL n'eft pas donné à tous de pénétrer jusqu'au

fanctuaire des fecrets de la Nature: très-peu

de gens favent le chemin qui y conduit. Les uns impatiens s'égarent en prenant des fentiers qui femblent en abréger la route; les autres trouvent prefque à chaque pas des carrefours qui les embarraffent, prennent à gauche, & vont au Tartare, au lieu de tenir la droite qui mene aux champs Elifées, parce qu'ils n'ont pas, comme Enée (a), une Sibylle pour guide. D'autres enfin ne penfent pas fe tromper en fuivant le chemin le plus battu & le plus fréquenté. Tous s'apperçoivent néanmoins, après de longues fatigues que, loin d'être arrivés au but, ils ont ou paffé côté, ou lui ont tourné le dos.

Les erreurs ont leur fource dans le préjugé, comme dans le défaut de lumieres & de folides inftructions. La véritable route ne peut être que très-fimple, puisqu'il n'y a rien de plus fimple (a) Eneid. 1.6.

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