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Le prix de cc Livre, eft de 6 liv. relié.

OFFRANDE DE CET OUVRAGE

AU VERBE INCARNÉ.

VERBE de Dieu, engendré de toute éternité dans la Splendeur des faints: 6 vous qui étes entierement égal & parfaitement confubftantiel & Dieu votre pere, éternel, immenfe, infini comme lui dans toutes vos perfections; c'est à vous, roi du ciel & de la terre, que, profterné au pied de votre trône, je dédie & je confacre ce petit ouvrage: Dico ego opera mea regi.

Que la modicité du don ne vous empêche pas de le recevoir. Vous acceptâtes les deux oboles d'une pauvre veuve, daignez accepter un préfent proportionné à mon indigence.

D'infatigables ouvriers qui ont porté tout le poids de la chaleur & du jour, ont fait, 6 mon Dieu, dans le champ de votre églife d'abondantes récoltes. Je ne viens que bien loin derriere eux, pour voir fi je ne trouverois pas quelques épis dans ce champ où ils ont moiffonné. J'en ai recueilli quelques-uns dont j'ai fait cette petite gerbe que je préfente au temple de votre gloire comme " on préfentoit dans l'ancienne loi la gerbe des prémices au temple de Jérufalem.

Pfal. 44

Lucæ 18,

Vous difiez autrefois à vos apôtres : Quand le fils de l'homme viendra croyez-vous qu'il trouve de la foi fur la terre? Filius hominis veniens, putas inveniet fidem in terrâ? Ah, Seigneur, fi vous veniez v.8. maintenant, je crois que vous en trouveriez bien peu. C'est pour la ranimer, 6 mon Dieu, parmi vos fideles, que je vous offre cet écrit.

De favants prélats de votre églife ont fourni aux riches & aux grands du fiecle, dans les profonds ouvrages qu'ils ont publiés, des remedes à l'incrédulité qui domine dans ces tems malheureux. Mais cette incrédulité gagne de proche en proche ; & des grands qu'elle a féduits, elle commence à pénétrer parmi le peuple.

C'est pour lui fournir, à ce peuple qui vous fut toujours fi cher, à ce peuple que vous preniez plaifir d'é

vj vangélifer pendant votre vie publique, à ce peuple qua par fa fimplicité méme eft plus fufceptible des impreffions que les incrédules veulent lui donner; c'est, dis-je, pour lui fournir un remede proportionné à fes befoins, que j'ai entrepris ce travail. Puiffent les pafteurs que vous avez chargés d'inftruire ce pauvre peuple, trouver ici un moyen d'éclairer leurs efprits des lumieres de votre foi & d'embrafer leurs cœurs du feu de votre faint amour!

Si vous ne nous deftinez pas, comme les apôtres de ces derniers tems, à porter le flambeau de la foi dans la Chine & dans le Tonquin, faites qu'au moins nous contribuïons à empêcher qu'il ne s'éteigne dans notre France.

Je vous demande cette grace, 6 mon Dieu, par le précieux fang que vous avez verfé pour nous fur le Calvaire, & que vous offrez encore tous les jours fur nos autels. Je vous la demande par l'interceffion de l'augufte Vierge dans le chafte fein de laquelle vous prites ce fang adorable; par l'interceffion de l'ange tutelaire de ce royaume & des anges gardiens de tous ceux qui le compofent; par l'interceffion des hommes apoftoliques qui les premiers défricherent cette partie du champ de votre églife, & l'arroferent de leur fang. Faites qu'en marchant fur les traces de ceux-ci, autant que les circonstances le permettent nous l'arrofions, au moins, de nos fueurs. Faites qu'en montrant autres le chemin qui conduit à vous, nous ne nous en écartions pas nous-mêmes, & que conjointement avec eux, nous ayons un jour le bonheur de vous voir de vous bénir de vous aimer dans le ciel. Ainfi foit-il.

aux

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On doit regarder comme contrefaits, & par conféquent très-défectueux, tous les Exemplaires qui n'auront pas cette fignature,

Berton

AVERTISSEMENT.

COMME le Difcours Préliminaire peut fervir de Préface à toutes les Conférences qui le fuivent, nous n'en ferons point d'autre; & nous nous contenterons de cet Avertiffement, foit pour prévenir quelques réflexions que le lecteur pourroit faire, dès le titre de l'Ouvrage, foit pour lui rendre compte des fources où nous avons puifé nos preuves.

Quelqu'un pourra dire, dès la lecture du titre : Pourquoi nous donner encore un Ouvrage fur la Religion? il y en a déja tant. A cela je pourrois me contenter de répondre ce que répondoit faint Augustin : Qu'on ne fauroit faire trop de livres en faveur d'une fi bonne cause, & qu'ils font toujours propres, ou à rappeller à la foi ceux qui l'auroient perdue, ou à y retenir ceux qui feroient en danger de la perdre. Si le faint Docteur parloit de la forte au cinquiéme fiecle, il l'eût fait encore plus fortement s'il eût vécu dans le dix-huitiéme.

En effet, puifque les ennemis de la Religion ne fe laffent point de l'attaquer, pourquoi nous lafferions-nous de la défendre ? puifqu'ils ne ceffent de répéter des objections

qu'on a réfutées cent fois, pourquoi craindrions-nous de redire ce qui a déja été dit pour leur répondre? D'ailleurs, les réponses que l'on trouve dans les excellens ouvrages qu'on a faits là-dessus deviennent inutiles, par leur excellence même, au peuple qui n'est ni assez riche pour les acheter, ni assez habile pour les comprendre. Or, il faut fe fouvenir que c'est pour le peuple que nous avons fait celui-ci.

Mais, dira-t-on, le peuple lira-t-il plus celui-ci qu'il ne lit les autres? Non je fuis même convaincu que, fur dix millions de perfonnes du peuple, il n'y en aura pas une feule qui le life. Auffi, n'eft-ce point au peuple immédiatement que je le destine; mais au peuple, par le moyen de ceux qui font chargés de lui montrer la voie du falut.

Oui, c'est à Meffieurs les Pafteurs que nous offrons cet ouvrage, comme un abrégé par le moyen duquel ils pourront fe procurer, à peu de frais, & avec peu de travail, la fatisfaction de fortifier leurs paroiffiens dans la foi. Il eft vrai qu'il en eft à qui de riches bibliotheques fourniffent le moyen de puifer eux-mêmes dans les fources, fans avoir befoin de recourir au petit ruiffeau que je leur montre ici. Mais combien en est-il auffi, furtout parmi les jeunes Pasteurs, qui n'ont pas

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