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CE, CONSΤΑΝΤ.

de fon évêque faint Grégoire, für CONSTAN- nommé le Thaumaturge. Un tremblement de terre avoit un an aupara vant ruiné une grande partie de la An. 344. ville de Salamine dans l'Île de Chypre. Ce fléau qui fe communiquoit aux diverfes contrées de l'orient, éclatta à Néoçéfarée. La terre s'ouvrit; toute la ville fut abymée, à la réferve de l'Eglife & de la maison épifcopale. Ce fut le privilége de cette églife, où le Thaumaturge étoit enterré, de refter entiere lorfque le refte de la ville tomboit en ruines; & P'histoire en fait la remarque en plufieurs occafions. Il n'échappa qu'un petit nombre d'habitans, qui fe trouverent alors dans l'Eglife avec l'évêque Théodule. Pour achever l'hiftoire de ces terribles fecouffes fi or'dinaires en ce tems-là, l'année fuivante 345 l'île de Rhodes fut prefque entierement bouleversée: en 346 Dyrrachium, aujourd'hui Durazzo, fur les côtes de l'Albanie, tomba route entiere. Rome fut ébranlée dant trois jours & trois nuits, & douze villes de Campanie furent rui

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CONSTANCÉ,

CONS

TANT,

nées : enfin l'an 349 Beryte une des principales villes de la Phénicie, renommée par fon école de Jurifprudence, fut en grande partie détruite. Théophane rapporte que la An. 344. plupart des Payens fe réfugierent dans l'Eglife, promettant d'embraffer la religion Chrétienne : mais que le péril étant paffé, ils fe crurent quittes de leur promeffe, en s'affemblant en un lieu qu'ils appelerent Oratoire, où ils contrefaifoient les cérémonies du Chriftianifme, fans renoncer à leurs anciennes fuperstitions.

XXXVI. Conversion

des Homéri

Strab. 1.16.

1. 1. c. 15.

Conftance ne manquoit pas de zele pour répandre chez les nations étrangeres les femences de la foi; tes. mais elles étoient mêlées d'ivraie; on Plin. l. 6. c. y portoit en même tems l'Arianif- 32. me. Les Homérites habitoient l'A- Jofeph.antiq. rabie heureuse, vers la jonction du golfe Arabique & de l'océan, près du royaume de Saba. Leur capitale c. se nommoit Taphar. Outre plufieurs autres villes il avoit deux ports; P'un fur la côte qu'on appeloit dès- Le Quien Or. lors la côte d'Aden, fréquenté par Chrift. t. 20.

y

Prol. l. 6. c.
Philoft. l. 3.
4. 5. 6. &
Vales. ad

ibi God.

Amm. 1.23.

c. 7.

P. 66.2.

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les négocians Romains ; l'autre plus

CONSTAN- à l'orient, ouvert aux vaiffeaux des Perfes. Cette nation étoit très - nombreuse; elle prétendoit defcendre An. 344. d'Abraham par un fils de Cétura. L'évangile y avoit été porté d'abord, à ce qu'on croit, par l'apôtre faint Barthelemi, & dans le fiecle fuivant par Pantene, prêtre d'Alexandrie. Mais la foi s'y étant éteinte, on y adoroit alors le foleil, la lune & les dieux

du pays. Il y avoit beaucoup de Juifs: tout le peuple étoit circoncis comme les Ethiopiens & les Troglo dytes, au-delà du golfe. Conftance ménageoit cette nation, à caufe de la guerre des Perfes. Dans le deffein de la convertir au Chriftianisme, it y envoya une ambaffade, dont le chef fut un Indien célebre, nommé Théophile. Il étoit né dans l'île de Diu, qu'on croit être celle qui porte encore le même nom vers l'embouchure de l'Indus. Envoyé à Conftantin en ôtage par ceux de fon pays dès fa premiere jeuneffe, il tomba entre les mains d'Eufebe de Nicomédie, qui lui infpira les principes de l'Aria

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nifme avec ceux de la religion Chrétienne, & lui conféra le diaconat. CONSTANAfin de lui donner plus d'autorité dans fa miffion, les Ariens le firent évêque. L'Empereur le chargea de An. 344. riches préfens pour les Princes du pays, & de grandes fommes d'argent, qu'il devoit employer à bâtir des églifes. Il le fit accompagner de deux cents chevaux de Cappadoce qu'il envoyoit au Roi de la contrée. Les chevaux de ce pays étoient les plus eftimés de l'Empi re on les réservoit pour le fervice de l'Empereur. Théophile éuffit malgré l'oppofition des Juifs. Le roi des Homérites reçut le baptême; il fit bâtir trois églifes, non pas des deniers envoyés par l'Empereur, mais à fes propres dépens; l'une à Taphar, les deux autres dans les deux villes de commerce. L'évêque après avoir jetté dans cette contrée les fondemens de la foi fit un voyage dans fa patrie & parcourut une partie de l'Inde, réformant les abus qui s'étoient gliffés parmi les Chrétiens, mais y répandant le poifon d'Arius.

Revenu en Arabie, il passa de l'au

CONSTAN- tre côté du golfe à Auxume, métropole de l'Ethiopie. La nouvelle doctrine ne trouva pas fans doute

CE,

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An. 344. beaucoup de crédit chez un peuple gouverné par le pieux évêque Frumentius, établi dans ce pays fous le regne de Conftantin. A fon retour ce zélé Miffionnaire de l'Arianifme fut comblé d'honneurs par Conftance; il porta toute fa vie le titre d'é vêque, fans être attaché à aucun fié ge. Son parti l'admiroit comme un conquérant évangélique : on préten An. 345. doit même qu'il faifoit des miracles. Ces fuccès étrangers ne fatisfai Inquiétudes foient pas l'ambition des Ariens. Ils des Ariens vouloient dominer dans l'Empire.

19.

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XXXVII.

Ath. or. 1.

Soc. 1. z. c.

contra. Ar. Ce n'étoit de leur part qu'agitations & inquiétudes. Toujours enveloppés So.. 3.c. de nuages, hériffés d'équivoques, ils changeoient perpétuellement de langage. Feignant d'appuyer d'une main la foi de l'Eglife en fe déclarant contre Arius, ils travailloient de l'au tre à la détruire en rejettant la confubftantialité. Pour éclipfer le Concile de Nicée, ils affembloient fans

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