HISTOIRE DU BAS-EMPIRE. LIVRE SIXIEME. CONSTANTIN I I. CONSTANCE, CONSTANT. L CONSTAN CE, CONS A mort de Conftantin donnoit lieu à de gran- CONSTANdes inquiétudes. Plus if TIN II. s'étoit acquis de gloire, plus on craignoit que fes fils ne fuffent pas en état de la foutenir. Les politiques obfervoient, que de tous les fucceffeurs d'Augufte, Commode avoit été le feul tantin. TANT. An. 337. I. Caractere des fils de Conf qui fût né d'un pere déja empereur * CONSTAN- & cet exemple TIN II. CONSTAN CE, unique jufqu'aux étoit pour enfans de Conftantin, ceux-ci de mauvais augure. Ils re TANT. avoit An. 337. CONS- marquoient encore, que la nature pour l'ordinaire fort mal fervi Liban. Bafil. l'Empire: plufieurs de ceux que l'aThem. Or. 1. doption avoit placés fur le trône, s'en étoient montrés dignes: mais à l'exception de Tite & de Conftantin lui-même, les Céfars qui avoient fuccédé à leurs peres, en avoient toujours dégénéré. A ces réflexions générales fe joignoient celles que faifoit naître le caractere particulier des nouveaux Empereurs. Ils n'avoient pas pleinement répondu à l'excellente éducation qu'ils avoient reçue. Conftantin, l'aîné des trois, étoit celui qui reffembloit le plus à fon pere; il avoit de la bonté & de la valeur ; mais il étoit ambitieux, ; fougueux, imprudent. Conftant le plus jeune laiffoit déja appercevoir un penchant pour les plaifirs, qui ne pouvoit devenir que plus dangereux dans la puiffance fouveraine; & Conftant étoit tout ensemble foi CONSTAN TIN II. CE, CONS TANT. ble & présomptueux; fait pour être l'efclave de fes flateurs, pourvû qu'ils vouluffent bien lui laiffer croi- CONSTAN re qu'il étoit le maître; fe croyant grand Capitaine, parce qu'il étoit adroit à tirer de l'arc, à monter An. 337 à cheval, & qu'il réuffiffoit dans tous les exercices militaires. La jeuneffe de ces Princes, dont l'aîné n'avoit que vingt ans, & les conteftations qui pouvoient naître du partage de l'Empire, augmentoient encore les allarmes. Maffacre des freres & des neveux de Conftantin Euf. vit. l. 4 c. 68, 69. Ath. ad Solit Jul. or. 1. Le teftament de Conftantin fut IT. remis, fuivant fes ordres, entre les mains de Conftance. Il appelloit à la fucceffion avec fes trois fils fes deux neveux, Delmace & Hannibalien. Mais les armées, les peuples & le Sénat de Rome ne vouloient reconnoître pour maîtres que fes enfans: ils les proclamerent feuls Auguftes. C'étoit donner l'exclufion à fes neveux. Ce zele bifarre, qui prétendoit honorer la mémoire de Conftantin, en s'oppofant à fes dernieres Eutr. 1. 10. volontés, fe porta jufqu'à la fureur. Les foldats prirent les armes, & or. 3. land. 21. Martii. Aur. Vict Vid. Epit. Zoz. 1. 2. Hier. Chron. Soc. 1. 1. 6. commencerent les maffacres par celui CONSTAN- du jeune Delmace, le plus aimable TIN II. de tous les Princes de cette famille. 1. 6.3. 32. CE, Idace. . CONSTAN- Son frere le fuivit de près. Delmace CONS leur pere, furnommé le Cenfeur, TANT. étoit déja mort. Les meurtriers n'éAn. 337 pargnerent pas les deux autres freres alt.&l. 2. c. de Conftantin, Jule Conftance & 2. & l. 3. C. Hannibalien. On égorgea encore Theod. 1.2. cinq neveux du défunt Empereur, Soz. 1. 2. c. dont on ignore les noms : l'un étoit le fils aîné de Jule Conftance. Ses Pagi in Bar. deux autres fils. Gallus âgé de onze à douze ans, & Julien âgé de fix alloient périr dans le fang de leur pere & de leur frere; mais on ne crut pas qu'il fût befoin d'ôter la vie à Gallus, qui étant malade sembloit près de mourir : Julien fut fauvé par Marc, évêque d'Aréthufe, qui le cacha dans le fanctuaire, fous l'autel même. On ne fait par quel moyen échappa Népotien, fils d'Eutropie, fœur de Conftantin. On n'a jamais reproché ces meurtres à Conftant ni à Conftantin le jeune. Plufieurs hiftoriens les attribuent à Conftance: d'autres l'accufent feu, |