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TIN II.

CE,

ConsTANT. An. 337

lement de ne s'y être pas oppofé. S. Grégoire de Nazianze paroît en re- CONSTANjetter toute l'horreur fur les foldats. Conftance lui-même s'en eft CONSTAN reconnu coupable, s'il en faut croire Julien, qui rapporte fur le témoignage des courtifans de ce Prince, qu'il s'en repentit, & qu'il penfoit que la ftérilité de fes femmes & les pertes qu'il effuya dans la guerre contre les Perfes, en étoient la punition. Les trois Princes délivrés de tous ceux dont ils pouvoient craindre la concurrence, prirent le titre d'Auguftes le neuviéme de septembre.

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Autres mat facres.

Euf, vit. L
4. C. 30.
Jul. or. Fr
Greg. Naz

Zof. l. z.

Les foldats fe firent payer de ces forfaits par la liberté d'en commettre de nouveaux. Ils fe crurent en droit de donner la loi à leurs maîtres, & de réformer leur confeil. Ils maffacrerent les principaux courtifans or... 1. ze de Conftantin, dont quelques-uns Sylvef. Epift. avoient abufé de fa faveur, & les 6. laifferent fans fépulture. On diftin-nap. in gue entre les autres le Patrice Optat, Amm. 1. 22. ce perfonnage célébre, dont j'ai parlé fur l'année 334. où il fut Conful, &

C. 11

CE,

TANT.

Ablave préfet du Prétoire. Celui→ CONSTAN- ci s'étoit élevé de la plus baffe naifTIN II. fance. On croit qu'il étoit Chrétien, CONSTAN- & les Auteurs Payens confirment CONS- cette opinion par leur acharnement à le décrier. Ils lui imputent la mort de An. 337. Sopatre, que nous avons racontée. Il avoit à Conftantinople une maison qui égaloit en magnificence celle de l'Empereur, & qui fut dans la fuite le palais de Placidie, fille du grand Théodofe. Son caractere aigriffoit encore l'envie. Il étoit fier de fon mérite & de fes fervices. Après avoir franchi l'efpace immenfe qui fe trouvoit entre fa naiffance & le rang qu'il occupoit, il ne croyoit rien au-deffus de lui, pas même la couronne impériale. Conftantin qui ne voyoit que fes bonnes qualités, lui avoit recommandé fon fils Conftance. Ablave fe regardoit comme le tuteur du jeune Prince, & prefque comme fon collégue. On s'étonnoit même qu'il vouIût bien fe contenter du fecond rang. La jaloufie du Souverain & la haine des foldats qui demanderent fon éloi¬

gnement, renverferent en un mo-" ment cet édifice de grandeur. Dé- CONSTAN pouillé de fa dignité il fe retira en -CONSTAN Bithynie, où il efpéroit fe repofer

TIN II.

CE,

fur les tréfors qu'il avoit accumulés. CoNSMais peu de jours après, arriverent TANT. de Conftantinople des officiers de Art. 337 l'armée, qui felon les ordres de Conftance lui préfenterent à genoux des lettres, par lefquelles on lui donnoit le titre d'Augufte. Cet homme vain, déja rempli de toute la fierté d'un Empereur, demanda avec hauteur où étoit la pourpre. Ils répondirent que ceux qui étoient chargés de la lui préfenter, attendoient fes ordres. Dès qu'il eût fait figne qu'on les fit entrer, les foldats qui étoient reftés à la porte, fe jetterent fur lui, & le mirent en piéces. Il laiffoit une fille en bas âge, nommée Olympias, déja fiancée à Conftant. Ce Prince ne l'abandonna pas après la mort de fon pere: il l'éleva pour en faire fon époufe; & comme il mourut avant que d'avoir exécuté ce deffein Conftance la donna en mariage Arface roi d'Arménie.

On auroit peut-être pardonné CONSTAN- Conftance la mort d'Ablave s'il TIN II. l'eût remplacé par le choix d'un bon CONSTAN- Miniftre. Mais celui qui fuccéda à la faveur de cet ambirieux, étoit un

CE, CONS

TANT.

. IV.

homme dont l'ambition fut le moin

An. 337. dre vice. L'eunuque Eufebe, grand chambellan du Prince, & peut être Crédit de l'auteur fecret de tous ces maffacres, l'Eunuque s'éleva fur tant de ruines; il devint Greg. Nat. l'arbitre de la cour. On difoit par

Eufebe.

or. 21.

art. 26.

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Till. Arian. raillerie que Conftance avoit beauAmm. 1. 18. Coup de crédit auprès de fon chambellan. Celui-ci étoit vain, fourbe avare, injufte, cruel, & Arien paffionné. Il remplit tout le palais d'Ariens & d'Eunuques : & c'eft du regne de Conftance qu'on peut dater le commencement de l'énorme puiffance de ces miniftres de volupté, qui deftinés par la jaloufie des Orientaux à garder les femmes & formés aux plus baffes intrigues, s'emparerent de l'efprit des Empereurs, & parvinrent à gouverner l'Empire.

V.

Suites de la mort de Delmace &

d'Hanniba

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La mort du jeune Delmace & de fon frere Hannibalien troubloit l'or

lien.

TIN II.

CONSTAN

CE,

CoNSTANT. An. 338,

Till. art. 2. Codini orig C. P. p. 24. Band. t. 1. p.

& not. 2. 3.

Imp. or.

Chron. Alex

P. 287.
Jul. or. I.
Cod. Th. Lib.
11. tit.

dre établi par Conftantin dans fa fucceffion. La Thrace, la Macédoine, CONSTAN l'Achaïe, c'eft-à-dire, la Grece, qu'il avoit données à Delmace; l'Arménie mineure, le Pont & la Cappadoce, qui compofoient le royaume d'Hannibalien, reftoient à diftribuer entre les trois Empereurs. L'année fuivan te, fous le confulat d'Urfus & de Polémius, ils fe rendirent en Pannonie pour convenir d'un nouveau partage. M. de Tillemont fuppofe qu'il 18. & 103. y eut deux entrevues entre çes Princes; l'une à Conftantinople, où la Thrace fut donnée à Conftantin, qui felon la chronique d'Alexandrie ré- leg. 4• gna'un an à Conftantinople; l'autre en Pannonie, où ce partage fut changé. L'entrevue de Conftantinople, fort embarraffante pour l'hiftoire, n'eft fondée que fur le témoignage des nouveaux Grecs. Il me paroît plus convenable de rejetter ce témoignage, dont M. de Tillemont lui-même ne fait pas pour l'ordinaire plus de cas qu'il ne mérite, auffi bien que celui de la chronique d'Alexandrie qui n'eft pas à beaucoup près

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