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ordinaires de notre Hôtel, grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils, et autres nos Justiciers qu'il appartiendra, Salut. Notre bien-Amé, Féal Conseiller en nos Conseils, le sieur FRANÇOIS-JOSEPH-GASTON de Partz de Pressy, Evêque de Boulogne, Nous a fait exposer qu'il auroit besoin de nos Lettres de Privilège pour l'impression des Usages de son Diocèse. A ces Causes, voulant favorablement traiter ledit sieur Evêque, Nous lui avons permis et permettons par ces Présentes de faire imprimer par tel Imprimeur qu'il voudra choisir tous les Breviares, Diurnaux, Missels, Rituels, Antiphoniers, Manuels, Graduels, Processionaux, Epistoliers, Psautiers, Demi-Pseautiers, Directoires, Heures, Catéchismes, Ordonnances, Mandemens, Statuts Synodaux, Lettres Pastorales et Instructions à l'usage de sondit Diocèse, en tels. volumes, forme, marge, caractères, conjointement ou séparément, et autant de fois que bon lui semblera, et de le faire vendre et débiter par tout notre Royaume, pendant le tems de neuf années consécutives, à compter du jour de la date desdites Présentes, sans toutefois qu'à l'occasion des Livres ci-dessus spécifiés, il puisse en être imprimé d'autres qui ne soient pas dudit sieur Evêque. Faisons défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu'elles soient d'en introduire. d'impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance; comme aussi à tous Libraires et Imprimeurs, d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre et débiter lesdits Livres en tout ou en partie, et d'en faire aucun extrait, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse, et par écrit

MÉM. SOC. ACAD., T. XXVII.

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dudit sieur Evêque, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers de l'Hôtel-Dieu de Paris, et l'autre tiers audit sieur Evêque, ou à celui qui aura droit de lui, et de tous dépens, dommages et intérêts; à la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Libraires et Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la date d'icelles ; que l'impression de ces Livres sera faite dans notre Royaume et non ailleurs, en bon papier et beaux caractères, conformément aux Règlemens de la Librairie ; et qu'avant de les exposer en vente, les Manuscrits ou Imprimés qui auront servi de copie à l'impression desdits Livres, seront remis ès mains de notre très cher et Féal Chevalier, Chancelier de France, le sieur DE LAMOIGNON, et qu'il en sera ensuite remis deux Exemplaires de chacun dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle du sieur DE LAMOIGNON, un dans celle de notre très-cher et Féal Chevalier, Vice-Chancelier et Garde des Sceaux de France, le sieur DE MAUPEOU, le tout à peine de nullités des Présentes : du contenu desquelles Vous mandons et enjoignons de faire jouir ledit sieur Evêque et les ayans cause, pleinement et paisiblement, sans souffrir qu'il leur soit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des. Présentes, qui sera imprimé tout au long au commencement ou à la fin desdits Livres soit tenue pour dûment signifiée, et qu'aux copies collationnées par l'un de nos Amés et Féaux Conseillers et Secrétaires,

foi soit ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huissier ou Sergent sur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles tous actes requis et nécessaires, sans demander autre permission et nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, et Lettres à ce contraires : car tel est notre plaisir.

Donné à Paris le quatrième jour du mois de juin, l'an de grace mil sept cent soixante-six, et de notre Règne le cinquante et unième.

Par le Roi en son conseil.

Signé, LE BÉGue.

Enregistré sur le Registre XVII de la Chambre Royale et sindicale des Libraires et Imprimeurs de Paris, no 930, folio 1, conformément au Règlement de 1723. A Paris le 17 juillet 1766.

Signé, GANEAU, Sindic.

Ledit Seigneur Evêque a cédé son Privilège à CHARLES BATTUT, imprimeur à Boulogne.

ENQUÊTE FAITE EN 1578

PAR LE

Maître particulier des Eaux et Forêts

DU BOULONNAIS

Auprès des habitants d'Hesdin - l'Abbé et de Samer, etc.

Pour savoir quels étaient les droits du Seigneur du Manoir à la couppe d'une mesure de bois forêt de Boulogne.

Lecture faite à la séance du 3 Juillet 1912

en la

Les personnes qui déposent, étant toutes âgées, donnent des renseignements anciens sur les seigneurs du Manoir, sur l'abbaye de Samer et sa destruction en 1522, 1529, 1544.

Les dires du bailly de Samer et de son lieutenant, tous deux de la famille de Raullers, contiennent la description du sceau du bailliage qui porte trois boullets, armes des comtes de Boulogne, et deux croches d'abbé au milieu.

Il est bon d'observer que dans toutes les sculptures anciennes et dans les sceaux, les armes

des comtes de Boulogne portent trois boulles et non des tourteaux. Selon la tradition ces boulles représentent les trois montagnes du Boulonnais, détachées de la chaîne, qu'on appelait jadis Boulambert l'éventé, Herquelingue le pelé et Quéhen ou Cahem l'engellé.

Ce sont donc des armes parlantes et les tourteaux ou besans n'ont été inventés que par des auteurs qui ont vu des empreintes de sceaux écrasées ou de mauvais dessins. Le fait est facile à constater dans les reproductions par nous données dans le Recueil historique du Boulonnais t. II, pp. 223-225: le 1er sceau, dont la cire était solide présente encore ses trois boulles; les trois autres, sceaux appliques dont le relief est en papier, ont été écrasés et n'offrent plus que des tourteaux. D'autres spécimens vus depuis, et un sceau inédit trouvé dans les archives de la famille de Chinot, sont des preuves de ce que nous avançons.

Le document que nous vous présentons a un défaut, il contient des longueurs et des répétitions, c'est vrai mais une analyse aurait pu lui enlever la plus grande partie de son intérêt, et c'est une mutilation que nous n'avons pu nous résigner à faire. Les archives de ce temps là sont si rares, que l'on peut bien conserver en entier le peu qui nous en reste.

A. R.

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