CCCLIII. LETTRE. Reponfe de l'Evêque d'A.. au Comte de Buffy. J Ce 30. Decembre 1683. E m'en doutois bien, Monfieur, que vous feriez content de la traduction de la lettre de faint Auguftin, & même que vous la trouveriez admirable. Elle m'a pa nu telle, & je fuis bien-aife que mes fenti mens fe rencontrent avec les vôtres; car on fe doit faire honneur de fe rencontrer fur ces matieres avec une perfonne d'auffi bon goût que vous. Je fuis encore de vôtre avis fur ce que vous en penfez par rap port au Roi, & je croi que Sa Majesté auroit du plaifir à la lire. CCCLIV. LETTRE. Du Comte de Buffy au Premier Président de Dijon. J Ce 1. Janvier 1684. E viens d'apprendre la mort de notre pauvre ami Tavannes, Monfieur. Ce n'eft pas pour vous confoler que je me donne l'honneur de vous en écrire, c'eft pour m'en affliger avec vous. J'y perds un frere d'armes,& le meilleur ami que j'eufLe au monde. Dieu lui donne fa paix, & à vous & à moi fa crainte; car enfin fes jugemens font terribles, font certains, & font proches pour nous. CCCLV. LETTRE. De la Comteffe de Rabutin de Holstein au Comte de Buffy. A Lints, ce 8. Juillet 1684.. Ous voulez bien, Monfieur,après un fi long filence que je vous demande en quel état vous vous trouvez,& fi je fuis affez malheureuse d'être oubliée de vous ce que je ne puis pas croire; car vous avez les fentimens trop delicats pour oublier une perfonne qui vous eftime & qui vous honore autant que moi. Si ma correfpon dance pouvoit contribuer à me mettre plus fortement en votre mémoire, je vous importunerois fouvent par mes lettres. Mais quand je me souviens que mes let. tres tombent entre les mains d'un homme qui écrit le mieux dans la France, je rou gis en moi même en me rendant juftice que je ne fçai point du tout le François pro CCCLVI. LETTRE. Réponse du Comte de Buffy à la Comteffe de Rabutin, Ducheffe de Holftein. A Buffy, ce 2. Août 1684. E m'étonnois extrémement, Madame, de ne recevoir plus de vos lettres,& cela me mettoit en peine de vôtre fanté. Je ne vous ai point oubliée, & je ne vous oublierai jamais. Si nous étions plus voifins que nous ne fommes, & que notre commerce pût être plus fréquent, vous connoîtricz que je fuis bien loin de vous ou blier. Cependant, Madame, quelque éloignez que nous foyons, nous pourrions nous écrire plus fouvent que nous ne faifons; & la treve qui vient d'être faite entre vous & nous favoriferoit nôtre deffein, Vous avez honte, dites-vous, Madame, d'écrire en François à l'homme de France qui écrit le mieux. Premiérement je vous dirai qu'il n'y a point de femme à la Cour de France, qui écrive en Allemand approchant de ce que vous écrivez en Fran çois, ni perfonne au monde qui écrive de meilleur lens que vous. Je regarde votre raifon, Madame, & non pas vos paroles. Si ma maniére d'écrire vous divertit, je m'eftimerai fort heureux de vous donner fouvent ce plaifir-là. Vous ne fçauriez croire, Madame, l'impatience où je fuis d'avoir vôtre portrait. Je ferai ravi d'avoir auffi celui de mon Coufin. Au refte, Ma. dame, vous ne fçauriez avoir plus d'envie de me voir que moi vous. Je ne defefpere pas tout-à-fait d'avoir quelque jour cet honneur là, & cela ne feroit pas à faire fi j'avois vingt ans de moins. Cependant vous me témoignez fouhaiter que je vous écrive fouvent. C'eft un grand plaifir pour moi, que je ne me refuferai pas. Mais foyez s'il vous plaît régulière à me faire réponfe, & croyez bien que perfonne au monde n'eft plus que moi, &c. CCCLVII. LETTRE. De Madame de Sc... au Comte de Buffy. J A Paris, ce 1. Mars 1685. E vous protefte, Monfieur, que je vous ai écrit plus de quatre fois depuis vôtre départ de ce pays-ci, & que je n'ai reçu aucune réponse de vous. Cependant je ne |