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cédé celui-ci, je m'engageai à vous faire part d'une Lettre du P. Contancin, qui n'y avoit.. pû être inférée, pour les raifons que je marquois alors; je fatisfais aujourd'hui à cet engagement, & je me flatte que cette Lettre, en renouvellant vos regrets fur la perte de ce zélé Miffionnaire, ne vous fera pas moins agréable, que celles qu'il m'a écrites ci-devant fur le même fujet. Vous y verrez avec plaifir ce qu'il nous apprend de la conftante application que l'Empe reur de la Chine apporte au Gouvernement de fes vaftes Etats; de fa vigilance continuelle fur la conduite des Vicrois &

des Gouverneurs, des divers traits de fageffe qui éclatent dans ·les inftructions qu'il leur donne, de fa fenfibilité fur les miferes de fon Peuple, de fon activité & de fon attention à les prévenir, ou à les foulager. C'est par ces vertus qu'un Monarque Chinois immortalife fon nom, & qu'en gagnant le cœur de fes Sujets, il s'affermit de plus en plus fur le Trône. -Auffi eft-il regardé de fes Peuples, comme le digne héritier de Empereur Cang hi fon pere dans le grand art de regner. Heureux lui fon Empire, ce grand

s'il avoit hérité de Prince l'affection qu'il avoit

pour la Religion & pour les ·Ouvriers Evangéliques! Mais qu'il eft éloigné d'avoir les mémes fentimens à leur égard! La Lettre qui eft à la tête de ce Recueil vous fera connoître jufqu'à quel point on l'a prévenu contre la Loi Chrétienne, en lui perfuadant qu'elle détruit la piété filiale, & qu'elle défend à ceux qui l'embraffent,de conferver le refpect qu'ils doivent à la mémoire de leurs pa

rens.

Telles font les accufations toutes récentes qu'on a portées à fon Trône, & fur lesquelles il a fallu faire de nouvelles Apologies. On ne fçait pas encore

fi elles auront diffipé ses préventions, & l'on est toujours dans

-l'inquiétude que ce Prince, non

content d'avoir chaffé les Miffionnaires de toutes les Provinces de fa domination, ne faififfe un pareil prétexte, pour renvoyer tout-à-fait le peu peu de Miffionnaires, aufquels il avoit permis de demeurer dans la Ca •pitale de fon Empire. Dans le déplorable état où fe trouvent tant de Chrétientés deftituées de leurs Pasteurs, on ne néglige rien pour foutenir & confoler les Fidéles, & pour leur procurer tous les fecours Spirituels, qu'ils attendent de notre zéle, & de leur confiance.

D'anciens Catéchistes préfident à chaque Chrétienté ; des Chinois d'une vertu éprouvée, élevés au Sacerdoce, fuivant -les permiffions du S. Siége, parcourent les différens endroits de chaque Province. Des Miffionnaires entrés fecrettement dans les Provinces dont ils avoient

la

été chaffés, s'y tiennent cachés avec grand foin, parce que Phyfionomie Europeane ne manqueroit pas de les trahir. Ils exercent leurs fonctions le jour dans des Barques bien fermées, la nuit dans des Maifons sûres de Chrétiens, où tous ceux des environs fe raffemblent. Vous jugez affez combien l'é

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