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ARTICLE L

Premier genre de craie, fondé fur le carattere ou fur la puif

fance du Légflateur.

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484.

496.

498.

Second genre de coaction, ou de contrainte attachée à la Loi

Naturelle.

CRAINTE QUE L'HOMME A DE LUI-MÊME.

ARTICLE III.

501.

Dernier genre de coaction, ou de contrainte attachée aux Loix

Naturelles.

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DROIT PUBLIC CONSIDÉRÉ EN GÉNÉRAL.

Obfervations préliminaires fur la nature de ce Droit.

PREMIERE VÉRITÉ DE FAIT.

SECONDE VÉRITÉ.

TROISIEME VÉRITÉ.

QUATRIEME VÉRITÉ.

CINQUIEME VÉRITÉ.

7

510.

517.

519.

521.

522.

524.

ibid.

525.

527.

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SUITE D'IDÉES OU DE PRINCIPES

Sur le Droit des Gens proprement dit, c'est-à-dire, celui qui a liçu de Nation à Nation, & qui auroit dû être appellé Jus inter Gentes, plutôt que Jus Gentium.

ibid.

543.

ibid.

544,0

ibid.

545.

ibid.

546,

DISCOURS

DISCOURS

POUR L'OUVERTURE
DES AUDIENCES
DU PARLEMENT.

PREMIER DISCOURS. L'INDÉPENDANCE DE L'AVOCAT.

Prononcé en 1693.

OUS les hommes afpirent à l'Indépendance, mais cet heureux état, qui eft le but & la fin de leurs defirs, eft celui dont ils jouiffent le moins. Avares de leurs tréfors, ils font prodigues de leur liberté & pendant qu'ils fe réduifent dans un esclavage volontaire, ils accufent la Nature d'avoir formé en eux un vœu qu'elle ne contente jamais.

:

Ils cherchent dans les objets qui les environnent, un bien qu'ils
Tome I.

A

PREMIER DISCOURS.

DISCOURS.

ils

ne peuvent trouver que dans eux-mêmes, & ils demandent à PREMIER laFortune un préfent qu'ils ne doivent attendre que de la Vertu. Trompés par la fauffe lueur d'une liberté apparente, éprouvent toute la rigueur d'une véritable Tyrannie. Malheu reux par la vue de ce qu'ils n'ont pas, fans être heureux par la Jouiffance de ce qu'ils poffedent; toujours efclaves, parce qu'ils defirent toujours : leur vie n'eft qu'une longue fervitude, & ils arrivent à fon dernier terme, avant que d'avoir fenti les premieres douceurs de la liberté.

Les Profeffions les plus élevées font les plus dépendantes: & dans le temps même qu'elles tiennent tous les autres états foumis à leur autorité, elles éprouvent à leur tour cette fujétion néceffaire, à laquelle l'ordre de la Société a réduit toutes les Conditions.

Celui que la grandeur de fes emplois éleve au-deffus des autres hommes, reconnoît bientôt que le premier jour de fa Dignité a été le dernier de fon Indépendance.

Il ne peut plus fe procurer aucun repos qui ne foit fatal au Public: il fe reproche les plaifirs les plus innocents, parce qu'il ne peut plus les goûter que dans un temps confacré à fon devoir.

Si l'amour de la Juftice, fi le defir de fervir sa Patrie peuvent le foutenir dans fon état, ils ne peuvent l'empêcher de fentir qu'il eft efclave, & de regretter ces jours heureux, dans lefquels ils ne rendoit compte de fon travail & de fon loifir qu'à lui-même.

La Gloire fait porter des chaînes plus éclatantes à ceux qui la cherchent dans la Profeffion des armes; mais elles ne font pas moins pesantes; & ils éprouvent la néceffité de fervir dans l'honneur même du commandement.

Il femble que la liberté, bannie du commerce des hommes ait quitté le Monde qui la méprifoit; qu'elle ait cherché un port & un afyle affuré dans la folitude; où elle n'eft connue que d'un petit nombre d'adorateurs, qui ont préféré la douceur d'une liberté obfcure, aux peines & aux dégoûts d'une illuftre fervitude.

Dans cet affujétiffement prefque général de toutes les Con

PREMIER

ditions, un Ordre auffi ancien que la Magiftrature, auffi noble que la Vertu, auffi néceffaire que la Juftice, se distingue par DISCOURS. un caractere qui lui eft propre; & feul entre tous les états, il fe maintient toujours dans l'heureufe & paifible poffeffion de fon indépendance.

Libre fans être inutile à fa Patrie, il fe confacre au Public fans en être esclave; & condamnant l'indifférence d'un Philofophe, qui cherche l'indépendance dans l'oifiveté, il plaint le malheur de ceux qui n'entrent dans les fonctions publiques, que par la perte de leur liberté.

;

La Fortune le respecte; elle perd tout fon empire fur une profeffion qui n'adore que la Sageffe: la profpérité n'ajoute rien à fon bonheur, parce qu'elle n'ajoute rien à fon mérite l'adversité ne lui ôte rien, parce qu'elle lui laiffe toute fa vertu. Si elle conferve encore des paffions, elle ne s'en fert plus que comme d'un fecours utile à la Raifon; & les rendant ef claves de la Justice, elle ne les emploie que pour en affermir l'autorité.

Exempte de toute forte de fervitudes, eile arrive à la plus grande élévation, fans perdre aucun des droits de fa premiere liberté; & dédaignant tous les ornemens inutiles à la Vertu, elle peut rendre l'homme noble fans naiffance, riche fans biens, élevé fans dignités, heureux fans le fecours de la Fortune.

Vous qui avez l'avantage d'exercer une profeffion fi glorieuse, jouiffez d'un fi rare bonheur; connoiffez toute l'éten due de vos privileges; & n'oubliez jamais que, comme la vertu eft le principe de votre indépendance, c'est elle qui l'éleve à fa derniere perfection.

Heureux d'être dans un état, où faire fa fortune & faire son devoir ne font qu'une même chofe; où le mérite & la gloire font inséparables; où l'homme, unique auteur de fon élévation, tient tous les autres hommes dans la dépendance de ses lumieres, & les force de rendre hommage à la feule fupériorité de fon génie!

Ces diftinctions qui ne font fondées que fur le hafard de la naissance, ces grands noms dont l'orgueil du commun des

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