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en qualité de Procureur Général, qui n'ont pas encore été imprimées, dans lefquelles il a témoi gné de nouveau fes fentiments pour M. de Pontchartrain lors de sa retraite, & fait l'Eloge de M. le Chancelier Voifin. Devenu fucceffeur de M. Voifin en 1717, il porta à la Chambre de Justice l'Edit qui en ordonnoit la fuppreffion. Le Difcours qu'il fit à cette occafion, admiré lorsqu'il le prononça, fut imprimé alors, & l'a été de nouveau en 1756. Nous l'avons placé à la fin de cette troifieme Partie, & il terminera le Recueil de fes Difcours publiés.

La quatrieme Partie de ce Volume fera un Recueil de fes Difcours domeftiques, fi l'on peut fe fervir de cette expreffion, & renfermera d'utiles Inftructions fur les Etudes propres à former un Magistrat, & à le rendre tel qu'il l'a dépeint dans fes Mercuriales. On croit y entendre un Pere scavant & vertueux, qui parle avec autant de douceur que de lumiere, à un Fils à qui il témoigne la plus grande tendreffe, & le defir le plus ardent de le mettre en état de fervir le Public. Il y découvre le fond de son

cœur, auffi-bien que l'étendue immense de fon fçavoir, & celle de fon Efprit. Il ouvre à fon Fils la carriere la plus vafte, & l'encourage à y marcher par de Grands Motifs exprimés dans les termes les plus nobles & les plus touchants. Tantôt il fe contente de lui indiquer les fources où il doit puiser; tantôt il entre dans tous les détails du travail qu'il l'exhorte à entreprendre; & fouvent les fujets d'Etudes ou de réflexions qu'il lui propose, allument dans lui-même un feu qui produit des traits & des Tableaux pareils à ceux qui attirent l'admiration dans les plus brillantes de fes Harangues.

Nous fommes parvenus à trouver cinq Inftructions, dont une feule avoit été imprimée en 1756.

La premiere commence par tracer un Plan général d'Etudes, & contient deux Parties; l'une fur la Religion, l'autre fur la Jurifprudence.

La feconde, en fuivant le même plan, concerne l'étude de l'Hiftoire, & en fait fentir toute l'utilité.

La troifieme regarde l'étude des Belles-Lettres, qui étoit la derniere partie de ce Plan. On y verra avec quelle fatisfaction il parloit d'une Etude qui a toujours fait fes délices, Mais des occupations qu'il préféroit à fon goût, ne lui ont pas laiffé le temps d'achever cette Inftruc

tion.

Pour y fuppiéer autant qu'il eft poffible, nous y joindrons un Ecrit fait dans un temps où retiré à fa Terre de Frefnes, il étoit plus libre de fuivre son inclination pour les Belles-Lettres. M. de Valincour, dont le nom est déja fi connu de ceux qui les cultivent, & qui étoit fi digne. de l'eftime & des fentiments que M. le Chancelier d'Agueffeau lui témoigne dans cet Ecrit, lui avoit communiqué un Difcours, dont le fujet étoit: De l'Imitation par rapport à la Tragé die. En ne penfant qu'à faire des Remarques fur ce Discours, il en fit un lui-même, qu'on peut regarder comme un Traité de Poëtique, où il ajoute ce qui manque à celui d'Ariftote, & monla connoiffance du cœur humain, dans laquelle il avoit puité les principes de l'Art Ora

tre que

toire, est aussi la fource des regles du Poëme Tragique, & de la Poéfie en général. Il fait fentir que ce qui fait la force des impreffions que l'on éprouve à la vue d'un fpectacle, en fait en même temps le danger; & il est aisé de voir pourquoi il n'y avoit jamais affifté, comme il let dit lui-même à la fin de cet Ouvrage.

On trouvera encore des Réflexions fur les avantages de l'Etude des Belles-Lettres dans la quatrieme Instruction, qui contient des avis & des obfervations dignes de fon Auteur, & qui n'eft cependant qu'une Lettre écrite rapidement pour rappeller à fon Fils ce qu'il lui avoit expliqué dans une converfation fur les fonctions de la Charge d'Avocat du Roi au Châtelet qu'il alloit exercer. C'est celle qui avoit été déja donnée au Public.

La derniere Inftruction fur l'étude du Droit Eccléfiaftique, eft un fimple Mémoire, où après avoir donné une notion générale de ce Droit, M. le Chancelier d'Agueffeau marque les noms des principaux Auteurs qui en ont traité; mais cette efpece de notice eft accompagnée de

réflexions

réflexions fi juftes, & de jugements qui caractérisent si bien plusieurs de ces Ecrivains, que le Public nous fçaura gré de lui avoir fait part d'un fragment toujours précieux, & regrettera, avec nous, que ce Mémoire n'ait pas été fini,

Un autre fragment qui nous a paru devoir être mis à la fuite de ces Instructions, peut exciter encore plus les regrets des Lecteurs, & les nôtres. C'eft le commencement d'un Ouvrage fur les objets mêmes auxquels il recommande en plufieurs endroits des Inftructions, de s'attacher principalement en lifant les Historiens & les Jurifconfultes; le Droit Naturel, le Droit des Gens, le Droit Public de chaque Nation, & en particulier celui de la France. C'est ainsi qu'un efprit fupérieur sçait traiter en grand la Science des Loix; en diftinguer toutes les branches, & en découvrir la tige commune, plantée, fi l'on peut s'exprimer ainfi, par la main du Suprême Législateur. On peut juger de la maniere dont un fi beau projet auroit été exécuté, par la premiere Partie, qui eft la seule qui nous foit parvenue en entier. Nous n'avons Tome I.

f

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