ne à revivre fi on ne l'enterre. Commu: 366. Une digne communion au corps de JESUS-CHRIST, doit être jointe à l'amour & à la pratique de fa vie. mion. Commu nion. Grace. Relâchement. Mémoi 367. Lorfqu'il s'agit de la nourri ture du corps, on juge par l'appetit & la bonne difpofition des perfonnes, des intervalles dans lefquels elles doivent manger. Il faut en user de même à l'égard de l'ame pour ce qui eft de la communion. 368. Il n'appartient qu'à la grace d'allier des chofes contraires : & elles ceffent d'être contraires, lorfqu'elle les a alliées. 369. Rien n'eft tout pur en ce monde, non pas même les vertus & les bon❤ nes œuvres, Mais ceux-là font les plus parfaits, qui fe corrigent de leurs défauts fans s'en troubler. Ainfi la plus grande perfection eft de ne croire jamais l'avoir, & de travailler toujours comme fi on ne faifoit que de commencer. Quand ce combat ne feroit pas continuel, le travail ne devroit pas laiffer de l'être, parce que l'oifiveté & le relâchement eft le grand hameçon du diable, & qui avec le moindre appas lui fuffit pour nous prendre. 370. Le cœur eft la source de la mémoire 371. L'Ecriture nous apprend que Ingrati. toute la pieté fe réduit à l'action de tude. graces: & notre plus grande peine doit être, après avoir reçû quelque faveur de Dieu, de ne fçavoir pas ce qu'il defire particulierement que nous faffions pour ne pas tomber dans l'ingratitude qui a été le peché du premier Ange dans le Ciel, & du premier homme dans le paradis de la terre. fter aux 372. Les chofes vifibles doivent être Moyen aux Juftes comme invifibles, & les in- de réfivifibles comme vifibles. Il faut qu'ils fe fervent de toutes en cette maniere tions. pour fe défendre contre les tentations des biens & des maux du monde. tenta 373. La grace, la verité, & la cha- Tréfors rité font les tréfors de la loi nouvelle & de la loi les trois principaux effets de l'Incarnation. Ce qui a fait dire à S. Jean : La loi a été donnée par Moyfe, & la grace, la verité & la charité ont été données par JESUS CHRIST. A quoi il ajoûte ailleurs, que la grace & la verité comprennent & enferment la cha rité. Mérite 374. Rien ne fait tant connoître le ford de notre ame à l'égard de Dieu, de la que la perfecution & l'affliction : & fi fouffranen les fouffre avec l'humilité & la fer ce Souf meté qu'il demande & que fa feule grace peut produire en nous, on fe rend plus conforme à JESUS-CHRIST dans une feule de ces occafions, que l'on n'auroit pû le devenir en toutes celles où l'on fe feroit le plus efforcé d'imiter fa charité par toutes fortes de bon nes œuvres. 375. Ce que l'Apôtre dit de la chafrance & rité à l'égard des actions les plus hépatience. roïques de notre religion : que fans elle Dieu ne les confidere point; on le peut dire à l'égard même de la charité d'une affliction foufferte avec une entiere foumiffion à Dieu; puifqu'il ne confidere point la charité, fi elle n'eft accompagnée de fouffrance & de pa Afflic sion. tience. 376. Tout cè que l'on peut dire aux perfonnes extrêmement affligées pour les confoler, leur eft inutile s'il ne fe termine à cette verité: que l'homme de bien n'a point de marque plus affùrée de fon falut que l'affliction; & que plus l'affliction eft grande & continuelle durant la vie, plus il a fujet d'efperer en la mifericorde de Dieu au jour de fa mort. Car notre vie ne peut être véritablement chrétienne, c'est-à-dire, une parfaite image de JESUS CHRIST, fi elle n'eft enfermée comme la fienne entre le deffein de mourir •qui eft fon commencement, & la mort même du martyre qui doit être fa fin, A JESUS CHRIST ne nous en difpense. de. 377. Les Mathématiciens ne confi- Mourir derent la terre que comme un point, & au monl'Ecriture fainte n'en parle que comme d'un défert, d'une prifon, d'un hôpi tal, & d'une image de l'enfer. Malheur donc à ceux qui s'y attachent, & qui ne travaillent pas à mourir à toutes les chofes de la vie préfente pour n'afpirer qu'au Ciel où eft la seule véritable vie & tout ce qui mérite de porter le nom de bien & de plaifir. 378. Pour fe conformer à l'Evangi- Confianle, il faut demeurer immuable & dans ce en une entiere confiance en la bonté de Dieu Dicu, au milieu de tous les malheurs & les maux de cette vie, qui font aussi véritablement des biens pour ceux qui les fouffrent avec patience, que le pain apparent de l'Euchariftie eft le Corps glorieux de JESUS-CHRIST. mon 379. Quelques véritables que paroif- Illufion fent les chofes de la terre, ce ne font du en effet des voiles qui nous trom- de pent. Les maux y cachent des biens que tions. éternels & les biens y cachent des Afflic 380. Dans les plus grandes afflictions la foi peut feule davantage nous confoler, que tout ce que les hommes les plus capables nous fçauroient dire. Péniten 381. On peut pratiquer la pénitence & cha, ce dans l'exercice de la charité, comme on pratique la charité dans l'exercice de la pénitence. rité. Auftéri- 382. L'Evangile nous apprenant que tés cor- la pratique de la pénitence eft infépaporelles rable du royaume du Ciel, ceux qui font d'une fi foible complexion qu'ils ne peuvent fe mortifier par des auftérités corporelles, ne fçauroient trop remercier Dieu, lorfqu'il leur donne un véritable défir d'y fuppléer en toutes occafions par des actions de charité. Reli- 383. Ce n'eft que dans la Religion chrétienne, que la reconnoiffance que l'on doit à Dieu, paffe jufques aux créatures; & qu'ainfi l'on révere les cendres des Saints, parce qu'ils ont été les organes des graces qu'il nous a fai ques. Cœur. tes. 384. Le cœur a cet avantage fur l'efprit & fur la langue, que c'eft lui principalement qui fatisfait à la reconnoiffance que nous devons avoir des bienfaits de Dieu. |