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385. L'affection qui naît de la cha- Charité rité, a cela de commun avec l'excellence de la nature de Dieu, qu'elle ne

laiffe pas pour être ancienne,

toujours nouvelle.

d'être

386. Les exercices extérieurs de ver- Amour tu, quelques grands & pénibles qu'ils de Dieu. paroiffent, nefont agréables à Dieu,

qu'à proportion de la grandeur de no tre amour pour lui.

387. Les véritables marques de la Charité. charité, font la faim & la foif de la parole & de la vie de JESUS CHRIST.

388. Les verités de Dieu ne fe doi- Verités vent pas eftimer par leur étendue : mais de Dieu, on trouve fouvent autant dans la moin dre & plus bréve expreffion que dans un grand difcours : de même que la plus petite partie de l'Euchariftie eft égale au tout & en elle-même, & au regard de la nourriture que nous en tirons. Après l'Euchariftie rien n'a tant ce privilege en la loi nouvelle, que les paroles de l'Evangile & les actions de JESUS-CHRIST. Les décifions de l'Eglife tiennent le troifiéme rang : & l'on peut mettre dans le quatrième, les inItructions de ceux que Dieu a établis pour la gouverner, pour y luire comine des lampes, & pour y répandre

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де.

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l'abondance de l'huile facrée dont ils font remplis.

Aumô- 389. Si l'on paffe de l'aumône dans l'exercice des vertus, & que l'on combatte fes mauvaises inclinations, on verra bien-tôt croître la chaleur de la charité envers Dieu & le prochain, par la pratique des regles de l'Evangile, fans laquelle l'ufage des autres chofes faintes nuit fouvent plus qu'il ne fert. Moyens 390. Il y a un ordre dans les du falut, de notre falut, qu'il ne faut

`ble.

moyens

pas ren

verfer. Il commence par la féparation des chofes du monde & par le mépris des biens, des plaifirs, & des honneurs, & fe termine à une vertu qui nous fait fouffrir avec patience la vie préfente, & defirer la mort pour jouir

de Dieu.

Repos 391. C'eft une folie de prétendre de vérita- trouver du repos ici-bas. Ceux-là feuls y font heureux, felon l'Ecriture fainte, qui s'élevent au-deffus des maux en ruinant les paffions qui les empêches roient d'en profiter pour leur falut.

Vue de 392. Pour paffer une vie tranquille, la mort. il faut toûjours avoir devant les yeux notre mort & celle de nos amis, afin de n'être pas furpris lorfqu'elles arri

veronca

veront. La vue des autres objets plus agréables n'eft qu'un amas de femences de maux & de douleurs : & fi nos amitiés les plus faintes nous peuvent être un fi grand fujet d'affliction, quelles feront les autres ?

393. Il faudroit, s'il étoit poffible, Regar der touque Dieu fût notre miroir en ce monde comme il le fera en l'autre, afin jours que Dieu. notre regard vers les créatures ne fût qu'un rejailliffement du fien.

394. Dieu endure fouvent moins de ceux qu'il aime, que des autres ; & ils ont cet avantage dans les afflictions qu'il leur envoye, qu'il veut qu'elles leur fervent pour les dégager de ce qui les attachoit au monde, afin qu'ils foient plus libres pour aller à lui.

Afflic tions.

395. Nous ne comprendrons com- Amitié. bien il eft facile de dérober à Dieu ce qui lui eft dû dans notre amitié avec des perfonnes vertueufes, que lorfqu'elles nous feront ravies par la mort. Car fi cette privation produit dans notre efprit d'autres mouvemens de trifteffe que les premiers, ce fera une marque manifefte que nous avions deux tréfors dans chacun defquels étoit notre cœur.

Mort de

396. Nous devons être à Dieu com-nos amis.

K

1

Recon

me il eft à nous. Il ne nous aime que
parce qu'il s'aime foi-même. L'amour
qu'il nous porte,
doit être la mesure du
nôtre envers les créatures. Ce qui nous
oblige à ne nous affliger pas de la mort
de nos amis pour notre intérêt, mais
de réduire tous nos fentimens à ce que
Dieu faffe en eux fa volonté aux dé-
pens même du contentement que nous
donnoit leur amitié. Car tout doit être

détruit, afin que Dieu regne en nous.

397. Celui en qui Dieu a imprimé noiffan- le fçeau de fon élection & qui conferve fa grace, conferve auffi la reconnoiffance qu'il en doit avoir.

ce.

pour

Amour 398. Les Saints ont peu eftimé les mortifications les plus fenfibles, fi elDieu. les n'augmentoient pas notre amour

Amour

pour Dieu.

399. A mefure que l'amour de Dieu de Dieu. croît dans l'ame, la fanctification de l'ame croît auffi : & ce qu'elle a de charnel & de terreftre, diminue.

Com- 400. La communion au corps du Fils munion. de Dieu, eft comme le cachet de fon

Amour

amour.

401. On ne doit jamais renoncer à de Dieu. l'amour & à la charité qui eft la fin de toute la Religion; les verités divines ne font que des moyens pour s'y avan

les biens du monde

cer: de même que

De font que des moyens pour arriver à la perfection de la charité.

402. Ceux qui font fidéles à Dieu en voiles de cette vie, n'auront rien de plus dans le la foi Ciel que la manifeftation & le goût de fes richeffes éternelles, dont les beautés & les délices incompréhenfibles font maintenant cachées dans leur ame, fous les voiles de la foi & de la vie de ce monde.

403. Le démon ne s'irrite que con- Démonsi tre ceux qui lui font la guerre: & fa rage s'augmente, lorsqu'il voit la grace faire du progrès en eux. Mais il ne fçauroit nous vaincre, fi nous ne nous laffons de combattre, & de regarder Dieu qui combat en nous, & ne peut jamais être vaincu.

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404. Nous ne devons jamais nous Trifte laiffer aller à la trifteffe; mais nous fc. fouvenir pour l'éviter , que nous fommés à Dieu qui eft la fource de la joye. Que fi nous y tombons malgré nous il faut recourir à lui; quand ce ne feroit que dans le filence & par un hum. ble & paifible mouvement de notre cœur, qui le touche plus que nos paroles ne le pourroient faire.

Détache

405. Comme il n'y a prefque autre ment du

monde

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