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porte, que les afflictions qu'il permet qui nous arrivent : Malheur, dit l'Ecriture, à celui que Dieu traite toujours favorablement en ce monde, puifque c'eft une marque de fon indignation & de fa colere.

53. La vraie pauvreté de corps & Pauvre d'efprit, confifte à fervir Dieu dans té. un défintereffement general de toutes chofes.

54. L'aumône du pauvre envers le Aum& pauvre eft la plus agreable de toutes ne. aux yeux de Dieu, qui n'agrée pas toujours celle des riches: & l'on ne peut paffer pour pauvre devant lui, fi on ne l'eft en toutes chofes.

55. Comme l'Eglife ne peut tomber Morale dans l'erreur, elle conferve toujours de Jesusdans fon cœur, la verité, la vertu, & CHRIST. la morale de JESUS-CHRIST en tou

te leur étendue.

56. C'eft Dieu feul qui vivific & Dieu qui mortifie, qui illumine & qui ob- nous eft fcurcit, qui confole & qui afflige les caché. ames qu'il aime, en s'approchant ou fe retirant d'elles d'une maniere fi infenfible, que l'on n'en peut remarquer aucune trace: en forte, comme dit l'Ecriture, que lorfqu'on penfe le poffeder, il s'eft retiré; & que lorf

Peines

qu'on croit qu'il s'eft retiré, on le poffede. Ce qui a fait dire à notre Seigneur en parlant de fon efprit, qu'on ne fçait, d'où il vient, ni où il va.

57. Dieu n'éleve gueres une ame qui ob- dans un haut point de vertu, qu'il ne fent l'ef. l'afflige enfuite au moins dans l'efprit:

fcurcif

prit.

Peines

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& lorfque de grandes peines y forment
un entier obfcurciffement, il faut se
fouvenir que Dieu, comme dit Da-
vid, eft auffi bien auteur de la nuit
que du jour, & que quelquefois après-
avoir banni le péché de l'ame,
& y
avoir bâti un temple orné de vertus
comme de lumieres, il y laiffe exciter
des peines qui l'obfcurciffent & qui
l'inquietent. Mais qu'encore qu'elles
l'empêchent de voir clair dans les
voyès de Dieu, elles ne fçauroient l'em-
pêcher d'y marcher en fûreté.

58. Les ténébres des gens de bien d'efprit. caufées par les peines que Dieu permet qui leur arrivent, fervent à les humilier & à les purifier.

Vouloir 59. Les ames des Juftes doivent detout ce meurer fidéles à Dieu dans les tentaque Dicu tions comme dans la paix, dans les yeut, trifteffes comme dans les confolations, dans les peines comme dans les plaiLrs, & fe refigner à la volonté de Dieu.

Dieu.

60. Dans les plus grandes afflictions Soumifqui puiflent arriver aux Juftes du côté fion à du ciel & de la terre, ils demeurent immobiles dans la vertu, & parfaitement foumis à Dieu par un regard interieur vers lui, dans lequel fe conferve leur amour qui est toute la force de leur ame reprefentée par les os de JESUS-CHRIST, qui demeurerent in vulnerables au milieu de fes tourmens à la croix.

la mort.

61. Dieu s'eft refervé d'ordonner De la de notre vie & de notre mort : & c'eft vie & de principalement par cette raifon qu'il eft principe & fin à l'égard de chacun de nous, ne le pouvant être à l'égard de lui-même, parce qu'il eft éternel.

62. Toutes les créatures viennent Dieu & de Dieu comme de leur principe, & les créaretournent à Dieu comme à leur fin.

tures.

63. Les hommes pouvant mourir Gentils. d'une infinité de morts, c'est une gra- hommes. ce particuliere que Dieu fait à un Gentilhomme de mourir de celle qui eft la plus digne d'une perfonne de fa condition, en finiffant fes jours dans la guerre pour le service de fon Prince

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&

obéissant ainfi à la plus grande puiffance interpofée entre Dieu & lui, & à laquelle JESUS CHRIST & les Apô

1

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tres ont commandé en termes exprès
d'obeir en de femblables occafions.
Dieu qui nous conduit par un certain
ordre & par une fuite de moyens à la
felicité du ciel a établi en chaque
condition un moyen principal pour y
parvenir, comme dans le mariage l'é-
ducation des enfans, & dans la guer-
re à un Gentilhomme le bonheur de
combattre pour le fervice de fon Roi
& de fa patrie. Que fi dans des occa
fions fi périlleufes & qui touchent mê-
me les plus infenfibles, on ne fe pré-
paroit pas à mourir felon Dicu,
n'auroit pas fujet de l'efperer dans au-
cune autre rencontre de fa vie, ainfi
qu'un pere & une mere qui ne ména-
gent pas bien pour leur falut l'éduca-
tion de leurs enfans, n'ont pas grand
fujet de s'attendre pour acquerir le fa-、
lut, à des moyens beaucoup inferieurs
à celui dans lequel, comme dans le
principal,l'Apôtre a renfermé tous les

autres.

on

Charité. 64. La chariténe doit pas être moins étendue que la foi qui enferme comme l'Eglife tous les tems & tous les lieux.

Perfon

nes de

65. Il fuffic

que

Dieu faffe naître des

picté. rencontres qui nous donnent la con

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noiffance des perfonnes de pieté pour leur rendre d'auffi grands témoignages d'affection que fi on les avoit toujours

connues.

66. Dieu nous fait faire tout le bien Dieu. que nous faifons.

67. Dieu s'eft tellement rabaiffé à Amour notre égard qu'il veut être encore plus de Dieu. aimé de nous que craint. Plufieurs le craignent fans l'aimer: mais nul ne l'aime fans le craindre, & fans être prêt de mourir plûtôt que de l'offenfer. Il y a peu de perfonnes dans tous les âges & dans toutes les profeffions civiles qui foient dans cette difpofition. Mais ce qui paroît en eux de pieté reffemble à ces fleurs qu'on voit au printems embellir les arbres, & difparoître bientôt fans y laifler aucun fruit.

68. Les chofes du monde ne font Néant

pas feulement changeantes comme des du montourbillons, mais trompeufes comme

des illufions & des charmes.

de.

69. On peut dans l'Eglife faire fon Salut. falut en toutes fortes de profeffions legitimes, pourvû que l'on y vive felon les regles de l'Evangile.

70. Il ne faut pas facilement & fans un particulier mouvement de Dieu

Des

change.

mens.

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