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verfation avec Dieu cette union ineffable d'amour & de charité que nous efperons d'avoir avec lui dans le ciel.

corps

fe

Amour

de Dieu

87. La feparation du monde, qui Séparadoit être toute fpirituelle, fépare au- tion du tant l'ame du corps par les exercices monde. de la vertu interieure, que le fepare du monde exterieur, lorfqu'il quitte tout ce qu'il aime dans le monde pour fe retirer dans la folitude. 88. Les Chretiens qui n'auront pas paffé leur vie dans l'amour de Dieu, feront punis plus feverement en l'autre monde, que les Payens, les Turcs, & les Juifs: & il n'y aura que les heretiques qui feront plus rudement châtiés que les mauvais catholiques. 89. Les palais & les maifons les plus Néant magnifiques ne font que des trophées de la vanité des hommes, qui feront confumés par les flâmes du dernier embrasement. Ainfi leur néant nous oblige à rechercher de nous loger pour jamais dans le palais éternel du paradis, comme dit Saint Paul, en nous purifiant par les flâmes de l'amour de Dieu qui s'embrafe d'ordinaire dans la folitude, & fe refroidit dans le commerce du monde.

du mon

de.

Moyen d'affifter

90. L'un des plus puiffans moyens les morts

Pleurs pour les morts.

d'affifter les ames de nos parens morts, eft d'offrir à Dieu pour eux le facrifice de la patience que Dieu aime autant en cette occafion que celui de la mifericorde.

91. Lorfque la mort nous fepare de nos amis, nous portons avec juftice la peine de ne les avoir aimés qu'humainement comme des objets d'une affection & d'une complaifance temporelle. On ne peut dire que de JESUSCHRIST & de ceux qui reglent leurs affections par fon efprit ces belles paroles de l'Evangile: Voyez comme il l'aimoit. Et il n'appartient qu'à eux de pleurer ceux qui font morts en gens de bien, comme JESUS-CHRIST pleura le Lazare. Mais ceux-là peuvent au jour de la mort de leurs amis répandre des larmes en abondance comme autant d'effufions du fang du cœur qu'ils offrent à Dieu en facrifice..

Sacrifier 92. Un veritable Chretien doit en notre vie mourant offrir fa vie à Dieu en facrià Dieu. fice, comme JESUS-CHRIST a une infinité de fois offert pour nous la fienne à fon Pere: & il montre qu'il veut que notre mort foit jointe à la fienne, puifqu'il nous oblige de prendre en mourant fon corps facrifié afin

de rendre plus agreable à Dieu le fa
crifice du nôtre & fe joindre à nous
lorfque nous mourons pour nous forti-
fier, en
fanctifiant par La prefence ce
facrifice que nous faifons à fon Pere
de notre corps & de notre vie.

93. Il faut en ce monde

que les pe- Hérita res meurent pour faire que leurs en- ge éter fans heritent d'eux. Mais dans l'E- nel. glife il faut que les enfans meurent pour entrer dans l'heritage de leur Pere éternel.

mort de nos a

mis..

94. Entre les plus grands avantages Confique nous puiffions tirer de la confidé- dératiōs ration de la mort & particulierement fur la de celle de nos amis & de nos proches; l'un eft de connoître quel eft le néant du monde, en voyant difparoître ces. perfonnes pour lesquelles feules nous y avions de l'attache, & dont la préfence & l'amitié adoucissoient tous les déplaifirs & les amertumes de notre: vie : & l'autre avantage eft que ces pertes qui nous font fi fenfibles, nous font faire reflexion fur nous-mêmes > & par la frayeur des jugemens de Dieu dont elles touchent notre efprit, nous portent à confiderer ce que nous fommes devant fes yeux, & remarquer en nous des défauts dont nous ne nous

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appercevions point auparavant, parce qu'ils étoient cachés fous quelque apparence de vertu.

Mort. 95. Si la mort de ceux que nous aimions, n'a pas le pouvoir de nous faire rentrer en nous mêmes, de nous corriger de ce qui déplaît à Dieu en nous, & de lui demander de nouvelles lumieres pour découvrir les tromperies & les illufions des démons & du monde, nous devons beaucoup appréhender de n'en être jamais délivrés. Sépara 96. Si pour recevoir le S. Efprit les Apôtres ont eu besoin d'être séparés monde. de la préfence de JESUS-CHRIST par

tion du

fon Afcenfion dans le ciel : combien nous eft il plus néceffaire d'être féparés de ceux qui par leur préfence vifible nous tiennent en quelque forte fur la terre le même lieu que JESUSCHRIST tenoit aux Apôtres dont il fe nomme le pere, afin de participcr à la véritable confolation de la grace de Dieu, fans laquelle toute autre confolation, quelque fenfible qu'elle foit, ne fait enfin qu'attrifter l'ame.

Se fépa- 97. Si nous voulons avoir part aux rer de plus pures confolations de JESUSCHRIST & du divin Confolateur,

tout.

il ne fuffit pas de fouffrir la féparation des perfonnes qui nous font les plus cheres, il faut auffi fe féparer de l'affection des richeffes, des honneurs, & des plaifirs, & fouffrir de bon cœur les maux qui y font contraires. Que fi l'on en use de la forte, on trouve des remedes dans les maux mêmes, & les plus grandes confolations dans les plus grandes afflictions.

98 Les Conciles nous apprennent Perfeque nul ne peut s'affûrer du don de verance. perfeverance. Dieu fe l'eft refervé: & nous devons imiter les pauvres qui ne peuvent que demander du pain fans être affûrés qu'on leur en donne, & à qui il eft même quelquefois inutile d'en demander, parce que ceux qui les pourroient affifter, ignorent leur befoin, ou le veulent ignorer. Mais nos defirs devant Dieu, lorfqu'ils font finceres, font nos demandes les plus efficaces: & en continuant de les lui adreffer, ils feront à la fin exaucés.

99. Il faut feulement s'appuyer fur Nes'ap Dieu & non pas fur les créatures. puyer Quelque belles & éclatantes qu'elles que fur paroiffent, elles reflemblent à l'herbe Dieus des champs que le moindre foleil deffeiche, comme on le void tous les

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