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Vœux

tême.

jours en la perfonne des plus grands Princes qui meurent en la fleur de leur âge, & emportent avec eux l'efpérance de tant de perfonnes qui fondoient fur leur faveur toutes leurs prétentions temporelles.

100. Les vœux que les Chretiens du bap- font dans le baptême, les obligent à une grande pureté même dans le mariage, à la pauvreté d'efprit, & à l'obéiffance à leurs Prêtres, & à leurs Evêques. Ainfi les voeux des Religieux ne tendent qu'à l'obfervation de ces premiers vœux que le relâchement des mœurs a comme effacés de l'efprit de la plupart des hommes, lorfque cette premiere ferveur qui les leur rendoit fi préfens dans la naiffance de l'Eglife, s'eft rallentie. Il faut confiderer qu'étant obligés d'être Religieux de la religion de JESUS-CHRIST, nous devons une entiere obéiffance à fon Evangile, & vivre dans l'Eglife comme il a vécu fur la terre fans faire fa volonté, mais feulement celle de fon pere.

Grace.

101. La grace ruine les pechez au dedans & les difficultez au dehors dans les ames qui fe jettent entre les bras de Dieu, & qui lui demandent fincere

ment d'agréer qu'elles fe donnent à lui.

102. La foi n'eft ni raisonnante ni Foi timide; mais pleine de confiance, fçachant que JESUS-CHRIST eft venu dans le monde pour nous faire faire des chofes impoffibles aux feules forces humaines.

103 Une ȧme qui eft en grace, paffe Grace. au jugement de Dieu pour une Reine, à caufe qu'elle commence de poffeder fon Royaume; & toutes les autres grandeurs font indignes d'elle, parce, comme nous l'apprend S. Auguftin, qu'elle n'a rien au-deffus d'elle que Dieu.

104. Le langage de la charité, lors Charité. même qu'elle parle plus fortement, doit être honnête & civil, n'y ayant point de civilité pareille à celle que l'Ecriture fainte nous apprend.

105. La grace allie des chofes qui pa- Grace roiffent inalliables, la pauvreté avec les richeffes, la folie avec la fageffe, & le confeil avec le commandement. 106. Il fe faut bien garder d'affecter Grace, dans les matieres de la grace des raifonnemens étudiés, parce que fon principe eft la foi qui ne raifonne. point, mais va fimplement ou Dieu lui découvre la verité.

Opiniâtreté.

Penfée

nité.

107. Lorfque Dieu rencontre dans une ame qu'il veut fauver, un naturel que fon amour propre rend opiniâtre, il s'y accommode, & pour l'humilier il l'a conduit par une infinité de changemens & de détours.

108. Pour ne trouver en ce monde de l'éter- rien de facheux, il faut avoir toujours dans l'efprit la penfée de l'éternité. Car alors tout ce que l'on voit ici-bas de plus grand & de plus magnifique, ne nous paroît qu'une ombre & qu'un néant. Mais c'est particulierement dans la mort des Grands qui meurent jeunes que l'on peut faire cette reflexion, parce que la brieveté de la vie & la vanité de tout ce qu'on y admire, s'y rencontrent comme dans un tableau dont les differentes couleurs > fombres & éclatantes fe trouvent mêlées ensemble.

Grace.

Saints.

109. Il faut tâcher d'attirer la grace de Dieu fur nous par des prieres fréquentes, ou au moins par des regards d'amour & de pieté vers JESUS-CHRIST crucifié.

110. Il faut s'humilier en honorant les Saints que Dieu honore, & attendre plus d'affiftance d'eux que des autres dans le tems où il manifefte leur

fainteté, parce qu'ils font alors comme de nouvelles fontaines que Dieu fait paroître dans fon Eglife, & qui fe retireront ainfi qu'ont fait les autres Saints dans leur fource qui eft Dieu, après qu'elles auront arrofé de leurs caux les corps & les ames de plufieurs.

III.

Il ne faut pas trouver étrange Tentaque l'ennemi de tous les hommes nous tions. faffe la guerre: & ce n'eft pas toujours un mauvais figne que d'être tenté au commencement de notre converfion à Dieu. Nous ne devons point avoir égard aux pcnfées qui nous inquietent; mais nous conduire felon la dif pofition où nous nous trouvons dans le fond de notre cœur, Car il eft comme la racine de notre intention ; & il en peut naître de bons fruits, quelques vents & quelques tempêtes qui agitent l'arbre qui les porte qui eft nousmêmes, felon l'Evangile. Nous devons dans ces rencontres paffer encore plus avant en méprifant les efforts du démon, & nous en moquant fans daigner feulement l'écouter: cat il n'y a rien qu'il craigne davantage à cause de fon orgueil.

Occupa

tion con

112. Il faut, s'il eft poffible, s'oc- tinuelle,

du Démon.

cuper continuellement, & fi durant cette occupation nous fentons quelque trouble dans notre efprit, recourir à notre cœur, & dire: Mon Dieu vous y êtes. Et quelquefois même fans rien dire, fe contenter de regarder Dieu pour lui faire connoître par ce regard interieur que nous ne doutons point qu'il ne foit à nous, & que nous ne foyons à lui, ce qui nous rend fa protection comme affûrée.

Orgueil 113. Tout ce qui humilie,confond le diable qui eft fi fuperbe que l'humilité &la pauvreté de JESUS-CHRIST l'empêcherent de le reconnoître.

les de

Dieu.

Merveil- 114. Dieu fait en tout tems dans le monde des merveilles plus grandes que le monde, telle qu'eft celle de fan&tifier ceux que le monde avoit méprifés durant leur vie.

Faux

fages.

volonté.

115. La plupart de ceux qui paffent pour fages dans le monde, pafferont en l'autre pour des infenfés.

Plenitu- 116. Il n'eft pas befoin d'effets où la de de la plenitude de la volonté fe trouve; & l'on paffe pour Martyr devant Dieu, lorfqu'on eft toujours prêt de fouffrir avec joye le martyre, fi l'occasion s'en rencontroit.

Martyre. 117. Le tems de la perfecution vi

fible

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