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fible étant paffé, on ne peut trouver le martyre que dans cette charité invifible, qui fait que pour conferver la vie des membres de l'Eglife, on feroit prêt à donner la fienne.

118. La grace chrétienne confidere Vie bien fur-tout la fin : & Dieu n'a point'd'é- reglée. gard à la vie paffée, lorsque la presente eft bien reglée.

119. Les exercices de la charité chré- Exerci tienne ont cela de propre, qu'encore ces de la qu'on les ait peut-être entrepris trop charité. légerement, l'on doit appréhender

de les quitter.

Ingrati

120. Dieu ne hait rien tant que l'oubli des graces qu'il fait à ceux qu'il tude. daigne nommer les amis.

121. Comme les fens des hommes du Solitude. monde s'accoûtument à certains objets & ne s'en émeuvent point, quoi-qu'ils émeuvent les autres: de même l'efprit de ceux qui vivent dans la folitude s'accoûtume à certains événemens étranges qui émeuvent les autres hom

mes.

>

122. Il n'y a d'ordinaire que les paf- Mort des fions qui diverfifient les jugemens que Grands. l'on fait fur la mort des Grands. Que fi l'on confidéroit attentivement celle de plufieurs d'entre eux, on concevroit

D

un extrême mépris de toute la grandeur du monde; & l'on ne defireroit aucun de ces biens, de ces honneurs, & de ces plaifirs qui éblouiffent même les Sages du fiecle, & les portent à des actions, qui aux yeux de Dieu & des Anges, paffent pour folles & ri

dicules.

Suivre 123. Toute la vie d'un Chrétien confifte à fuivre Dieu : & il fait connoître

Dieu.

de plus en plus fa volonté, felon qu'on lui eft fidéle.

Prendre 124. Dieu après avoir parlé imméconfeil. diatement au cœur des hommes, com

Grace.

me il parla à S. Paul, qui eft le modéle des pénitens, veut qu'on ne faffe rien enfuite fans le confeil de celui à

qui il nous a adreffé pour nous conduire, ainfi qu'il adreffa ce grand Apôtre à Ananias.

125. Il faut avoir un reffentiment continuel de la grace que Dieu nous a faite de nous appeller à fon fervice, parmi un nombre infini d'ames qu'il laiffe dans la corruption du monde. Obéif- 126. Comme c'eft à Dieu que les fance. enfans qui obéiffent à leurs peres rendent obéiffance; c'eft auffi à lui que la rendent ceux qui en obéiffant à leurs Directeurs, obéiffent en effet à

JESUS-CHRIST qui les a engendrés, & rendus enfans de Dieu par le baptême.

127. Nul n'entrera dans le Royaume Vivre du Ciel s'il n'a vêcu comme enfant de en enfant Dieu dans l'Eglife. Mais fi l'on a satis- de Dieu. fait à ce devoir, on ne doit point douter d'avoir part à cet heritage éternel.

128. L'enfance chrétienne & fpiri- Enfance tuelle eft en cela differente de l'enfan- chrétien ce charnelle & terreftre, qu'elle va ne toujours croiffant dans l'ame à mefure que la pieté y croît; au lieu que l'autre enfance ceffe pour paffer à d'autres âges.

fance &

l'humi

129. L'obéiffance & l'humilité font L'obéifdeux vertus qui fe font toujours remarquer de plus en plus en ceux qui hu. s'avancent dans la vertu, & qui leur donnent un plaifir fecret de ne rien faire que par l'avis de ceux qui les con

duifent.

130. Les occupations du monde Occus font agréables d'abord, & ne produi-pations fent enfin que des amertumes & des déplaifirs. Mais celle de la grace & de la pieté font un effet tout contraire.

131. Quand on veut fuivre fimple- Vérité ment la verité, Dieu nous éclaire de

fa grace,

définté

reffe

Simpli. 132. Dieu inftruit lui-même ceux cité & qui le fuivent avec fimplicité & défintéreffement, qui font deux choses inféparables; & il répand la lumiere de fa grace dans leurs cœurs, quand ils ne regardent que lui.

ment.

Ne défi

Dieu &

fa grace.

133. Pour arriver à ce bienheureux rer que état, il ne faut défirer que ce que Dieu nous préfente de sa main divine, & lui demander par des prieres ferventes & courtes, de nous maintenir toujours dans ce défir de lui feul & de fa grace.

Voye

134. Il n'eft pas croyable combien le troite. chemin par lequel Dieu fait marcher ceux qui le fervent eft étroit, & combien il faut être dépendant de lui pour ne lui pas manquer de fidélité.

Suivre

Dieu.

Fuir

de.

135. Dans les rencontres où Dieu oblige d'agir, il ne faut jamais reculer; & c'eft un crime de le faire par des confidérations humaines.

136. Dans le défir que les perfonnes l'efprit de pieté doivent avoir de paffer cette du mon- vie fans s'y attacher, il faut qu'elles évitent autant qu'elles le pourront, la converfation de ceux qu'elles connoiffent être remplis de l'efprit du monde, & qu'elles renoncent à l'affection des chofes temporelles.

137. C'est à Dieu de nous prévenir Soumif& à nous de l'adorer & de le fervir fion à dans un parfait affujettissement à la Dieu. volonté.

138. Peu de personnes vont à Dieu Voyeéavec cette plenitude de cœur qui fait troite. marcher avec courage dans la voye du Ciel, qui eft fi étroite.

139. Quand le fang du Fils de Dieu Affec& celui de la nature fe mêlent enfem- tion fainpour former une fainte affection, te.

ble

rien ne peut en exprimer les paffions.

140. Il n'y a point de plus grande Grace. grace que de contribuer au falut d'une

ame.

141. JESUS-CHRIST fait dans cha- J. C. éque Chrétien qu'il convertit & dans tablit sa lequel il habite, ce qu'il a fait en fa demeure propre mere, en y bâtissant lui-même en nous. fa demeure.

142. Quand on feroit dans un âge Pénitrès avancé lorfqu'on recevroit le tence. baptême, il faudroit, comme l'Ecriture nous l'apprend, devenirtel qu'un enfant: Et l'on doit être en cet état, lorfqu'il s'agit de réparer par la pénitence les fautes que l'on a commifes contre les obligations du baptême.

143. Entre toutes les œuvres inte- Confefrieures de pénitence, il n'y en a point fion.

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