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Favoris

4. Il n'appartient qu'aux favoris de de Dieu. Dieu d'obtenir ce qu'ils demandent pour les autres.

bientôt s'il ne plaît à Dieu de la conferver. j

Rencon- 5. Nous devons à l'exemple de faint tres qui Auguftin & de plufieurs autres Saints', viennent confiderer les rencontres qui viennent de Dieu. de Dieu comme un langage du ciel.

Vertu 6. Quand on veut fe donner entiecroft peu rement à Dieu, il ne faut point s'afà peu. foiblir par les retardemens, les tentations, & les oppofitions qui arrivent ; mais confiderer que la vertu chrétienne croît peu à peu dans l'ame comme le grain dans la terre, dans la pâte.

& le levain

7. Il faut faire effort pour entrer dans le chemin étroit du paradis : Plufieurs de ceux qui remettent à y entrer en certain temps, tel que celui de la vieilleffe ou de la mort, ne le pourront pas.

8. Ceux qui paffent pour les derniers en ce monde, feront les premiers en l'autte s'ils vivent chrétiennement. Et les Grands de ce monde feront les derniers en l'autre, s'ils ne fe rendent petits devant Dieu à l'imitation de JESUS-CHRIST.

Voye é troite.

Grands,

9. Il ne faut pas fe troubler du paffé, Trou pourvû que l'on regle bien le préfent, ble, puifque fi nous perfeverons à conferver la grace de Dieu, ceux qui auront commencé de meilleure heure à bien, vivre, n'auront autre avantage fur nous que d'avoir plûtôt reçu cette grace.

10. On ne peut trop admirer la bonté Sujer de Dieu, d'avoir permis pour la cor- de confo folation des pécheurs, que de ces deux lation grands Saints de la loy de la nature & de la loy écrite, Abraham & David qui font les deux tiges & les deux fondemens de fon Eglife, l'un foit né de parens idolâtres, & l'autre ait été adultere & homicide. Et que ces deux premiers Apôtres Saint Pierre & Saint Paul, ces deux colomnes de l'Eglife Chrétienne, l'un a été le premier qui a renoncé JESUS-CHRIST depuis fon baptême, & l'autre, fon premier per

fecuteur.

lation.

II. Il n'eft dit pas celui-là est Sujer que heureux, qui n'a point péché: mais que de confo celui-là eft heureux, à qui Dieu n'im, pute point fon péché. Et l'on n'en fçauroit douter, puifque David ce Roi pénitent l'a dit, après que Dieu eut effacé fon péché par une feule parole de

repentir & de douleur, qui enfermoit
ainfi qu'une femence, toutes les œuvres
de pénitence qui en fortirent depuis,
comme des fruits durant tout le cours
de fa vie.

Condui

te des

conver

fion.

12. Une perfonne de qualité qui veut faire pénitence, doit pour obtenir Grands plus facilement le pardon de fes pédans leur chés, demeurer le plus qu'elle pourfolitaire dans fa maifon. C'est là que fa véritable dévotion doit commencer à paroître aux yeux de Dieu. Son cabinet lui fera envers ceux de fa maifon ce que fa maifon lui fera à l'égard de ceux de dehors. Elle fe fortifiera dans fon cabinet contre les rencontres de fa maifon qui pourroient la troubler; & dans fa maifon contre celles de la ville, entrant & fortant de l'un à l'autre, comme dans des retranchemens néceffaires pour le défendre de fes ennemis. Un malade languiffant ne guérit que dans la folitude d'une chambre: on eft même contraint de le renfermer fouvent dans fon lit comme dans un cabinet, pour le rendre peu à peu capable de fupporter l'air de la chambre. Après s'y être un peu fortifié, il commence à fortir dans une fale & dans les lieux du logis où l'air

ra,

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oft plus grand, & fe retire dans la
chambre ou dans le lit, lorfque les ref-
fentimens de fa foibleffe le preffent.
Par ces divers changemens il recouvre
infenfiblement des forces pour aller
premierement dans toute la maison,
après à la ville, & enfuite à la campa-
gne. Toute autre maniere de guerir
eft précipitée & contre les regles de
l'art, donne lieu à des rechutes, &
les rechutes à des maladies plus dange-
reufes que les premieres, & fouvent
à la mort. Or tout ce qui fe voit dans
le
corps n'eft qu'une image de ce qu'il
faut faire pour guerir l'ame.

13. Il faut nourrir l'ame d'une doctri- Doctri ne folide. Et après l'Ecriture fainte, ne folide. il n'y en a point qui le foit davantage que celle des faints Peres de l'Eglife.

14. Lire peu à chaque fois, & offrir Lecture. à Dieu à genoux fa lecture. David prioit ainfi fept fois le jour..

15. Rien n'eft plus important, princi- Cacher palement dans les commencemens, que fa devode ne point affecter de paroître dévot tion. aux yeux du monde, par quelque changement exterieur qui frappe la vûe; mais il faut retenir dans le fecret de notre cœur les fentimens de pieté que la grace nous infpire, en forte que l'on

Conver

fiōn.

reconnoiffe plûtôt notre changement par nos actions que par des démonftrations extérieures. Cette fainte diffimulation eft autorisée par les exemples des Saints.

16. La grace que l'on reçoit de Dieu difparoît bien-tôt, fi on ne la nourrit & augmente par de faints exercices qui font les premiers fruits, ou pour mieux dire, les premieres fleurs de la converfion.

Morti- 17. La féparation du monde, jointe fication. à l'oraifon & à l'occupation, apprend la mortification des fens, fans laquelle l'oraifon ferviroit de peu.

Mortifi

18. Comme chacun n'eft pas capacations. ble des mortifications qui fe pratiquent fi utilement dans les monafteres, on peut difpenfer des jeûnes extraordinaires & d'autres aufterités, ceux que la délicateffe d'un corps qui n'y eft pas accoutumé, ne sçauroit porter, pourvû que ces perfonnes reconnoiffent,que cette accoutumance a produit en elles comme une néceffité qui les doit faire gemir devant Dieu, de ne pouvoir faire pour l'amour de lui ce qu'elles voudroient. Il faut auffi que ces perfonnes ayent foin de fe conduire en toutes rencontres avec une telle mode

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