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Fautes

& qui étonnent les hommes en leur parlant de la pureté des regles de l'Evangile comme S. Paul effraya ce grand Seigneur Romain, doivent vivre feuls & retirés avec Dieu.

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172. Il n'eft pas croyable combien

legeres, les moindres entreprifes font de confequence devant Dieu, & comme il attache quelquefois de grands inconveniens à des fautes qui paroiffent le

geres.

Secrets 173. 11 y a peu de Chrétiens qui défirs. rendent à Dieu la déference qui lui eft dûe, & qui ne le préviennent même dans leurs prieres par de fecrets defirs cachés au fond de leur cœur : ce qui montre combien David avoit raifon de dire, & combien nous devons dire avec lui avant que de rien entreprendre: Délivrez-moi Seigneur, des pechés que je ne connois pas. Charité. 174. La charité est une maniere excellente de fatisfaire à Dieu pour nos péchés, quoi qu'elle ne foit pas la plus dure & la plus pénible, parce que le vrai amour porte avec lui une douceur qui fait tout faire avec plaifir & avec joye.

Difiveté. 175. L'oifiveté n'eft pas moins à craindre que la tentation, parce qu'elle la produit.

voir à

176. Il ne faut jamais préferer notre Préfe oraifon à notre devoir, parce que Dieu rer le dequi aime mieux la miféricorde que le facrifice, aime mieux auffi notre obéif- Poraifon. fance & l'acquit de notre charge que notre oraison. Mais dans les intervalles où on le peut, il faut toujours le prier & s'offrir à lui plufieurs fois le jour. Que fi notre cœur eft pur, & que nous n'ayons nul mauvais défir, tendra ce que nous lui voudrons dire, avant même que nous le lui ayons

il en

dit.

177. Il faut parler avec douceur & Douceur civilité à tous ceux avec qui l'on à & ne fe traiter, fans fe troubler ni s'inquiéter troubler. même de nos fautes, qui doivent nous causer du déplaifir, mais non pas de l'inquietude & du trouble.

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le.

178. Il ne faut point fe forger de pé- Scrupuchés par fcrupule. Il fuffit d'avouer par une vûe pleine de confufion ceux que nous commettons ; & l'humble aveu que l'on fait des petites fautes les

efface.

- 179. On doit être dans l'Eglife comme les Bien-heureux font dans le Ciel; les BienImiter & dans la maison comme les meilleurs heureux, Religieux font dans l'Eglife, chacun & les faifant fon ouvrage dans la maifon bons Re comme chacun fait fa priere dans l'E- ligieux,

Préferer

voir à tout.

glife en adorant Dieu du fond du cœur. 180. Quoique pour mériter l'acfon de croiffement des graces de Dieu, il foit très-avantageux de paffer avec lui durant le jour le plus de tems que l'on peut dans la folitude, il n'aime pas les entretiens des ames qui négligent dé rendre ce qu'elles doivent aux perfonnes à qui elles font foumifes. Car c'eft en cela que confifte la plus grande humilité, fans laquelle il n'y a point d'oraifon, ni de dévotion qui lui soit agréable.

Patience,

ceur.

181. Il n'y a point d'amour de Dieu Humili- fans patience, ni de patience fans huté, Dou- milité & fans douceur d'efprit. C'est le feul exercice, par le moyen duquel on paffe les jours d'hyver comme ceux d'efté, c'est-à-dire, les trifteffes & les foibleffes qui arrivent de tems en tems à l'ame, comme les joyes & les fatisfactions qui naiffent de la dévotion & de la charité.

Confian

Dieu.

182. On ne doit s'étonner de rien, ce en tandis que l'on conferve Dieu dans le fond de fon cœur, où il se cache fouvent à ceux qui l'aiment le plus, ainsi le foleil fe cache en hyver, & même durant la plus grande ardeur de l'efté fous des nuages & des brouil

que

lards, fans que nous nous étonnions de ces obfcurciffemens paffagers, à cause de l'affurance que nous avons qu'il reviendra nous échauffer & nous éclai

rer.

183. Dieu n'aime rien tant que la Gratitu gratitude & l'action de graces. Et de. comme c'est le premier acte de notre pieté & de notre dévotion, il doit être le plus continuel, & commencer & finir toutes nos oraisons.

Pricr

184. Il faut prier fans ceffe pour fe maintenir dans la grace, puifqu'on ne fans cef fçauroit la conferver qu'en la faisant se. croître: ce qui fait que plufieurs de ceux qui l'acquierent par le moyen des Sacremens, font fujets à la perdre bien-tôt, parce que le commerce du monde ne leur permet pas de prier fouvent; ou que s'ils le font, c'eft avec mille distractions volontaires qui deshonorent la grandeur de Dieu, qu'on ne devroit prefque prier qu'avec des profternemens du corps & de l'ame. Comme il nous difpenfe de ceux du corps, à caufe que notre infirmité ne nous permet pas d'être toujours en cet état, il veut en récompenfe que nous ne ceffions point d'y être au fond de l'ame, qui ne fçauroit n'être pas abat

Grace.

Amitié,

Mépris

tue lorfqu'elle s'humilie devant cette fuprême Majefté. Mais il eft difficile, à moins que d'être en retraite & hors du monde, de bien pratiquer cette hu miliation.

185. Il n'y a point de meilleur moyen de conferver les graces de Dieu, que de les cacher, & d'être toujours humble devant fes yeux & ceux des hommes.

186. Quelque éloignement que l'on ait des chofes du monde, on doit retomber avec plaifir dans le commerce de la vie prefente pour fatisfaire ceux que l'on aime pour Dieu. C'eft l'un des plus grands devoirs de la charité qui a paflé en amitié. Et tant s'en faut qu'il faille manquer aux plus importans, qu'il n'y a rien qu'on ne doive faire plutôt que de manquer aux moindres, puifque l'Evangile dit : Que celui qui eft fidéle dans les plus petites chofes, l'eft dans les plus grandes, témoignant parlà que l'on ne fçauroit être fidéle dans les grandes, fi on ne l'eft pas dans les petites.

187. Nous devons prier Dieu de des biens nous donner un tel fentiment de lui & du mon- de fes biens éternels, que tous les biens de. du monde ne nous touchent point. Il

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