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fatit néanmoins en avoir foin, & fe réjouir des avantages de fes amis.

188. Les maux du corps fe guérif- Maux de fent avec le tems, mais non pas ceux l'efprit. de l'efprit, parce qu'ils participent de fa nature qui eft immortelle. C'est pourquoi on ne peut fur cela s'adresfer qu'à Dieu, qui eft le feul Médecin des efprits, comme il est le feui qui les forme.

189. La tolérance des perfonnes & Toléranla foutfrance des maux en paix & en fi- ce & fouflence,eft l'abregé de toute la vie chré-france. tienne; fans cela on eft captif étant

libre, & avec cela on eft libre étant captif.

Vrai

190. Ce n'eft pas une chofe commune, qu'un vrai Chrétien. Et celui qui Chrél'eft, eft trop heureux.

tien.

191. Pour être en état de commu- Communier fouvent, il faut avoir l'ame sai- nion. ne, vivre dans la voye étroite & éloignée du monde ; nourrir fon ame des vérités marquées dans l'Evangile & dans les Epitres des Apôtres qui en font comme les commentaires ; les méditer dans le fecret de fon cœur, & croître autant en charité qu'en connoiffance.

192. Les vérités reffemblent à l'ar- Vérités.

Humi

gent, qui eft inutile fi on n'en fait un bon ufage.

193. L'humilité & la patience font

lité, Pa- les deux preuves les plus fenfibles de l'accroiffement de la charité.

rience.

Grace.

Converfation dans le Ciel.

Communion.

Commu

nion.

194. Tout ce qui eft ici-bas, n'eft qu'une figure des vérités de la grace, dont il fe faut fervir pour s'avancer dans la vertu & l'amour de Dieu. Et l'on doit faire le même ufage de tout l'on voit arriver dans le mon

ce que

de.

195. Nous devons avoir continuellement devant les yeux la vie bienheureufe: puifque, felon l'Apôtre, notre converfation doit toujours être dans le Ciel.

196. Au lieu de lire beaucoup pour fatisfaire notre curiofité, il faut fe contenter de lire peu, afin d'en faire notre profit & le convertir en notre fubftance. Autrement, en rempliffant notre efprit de connoiffances éloignons de notre cœur la grace de Dieu, & la difpofition où nous devons être pour recevoir dignement la fainte Communion.

" nous

197. La vigilance fur nos paroles & nos actions fert beaucoup pour nous préparer à la Communion.

198. En commençant & en ache- Lecture. vant notre lecture, & même quelquefois au milieu, il faut élever notre cœur à Dieu par une priere qui doit être breve, ou un feul regard intérieur vers Dieu, s'il ne nous vient des penfées ou des paroles, afin qu'il lui plaife de faire que notre lecture nous ferve d'aliment fpirituel, pour nous nour. rir de plus en plus de fa charité par le moyen de fa vérité.

199. Ce que Dieu, comme dit faint Lecture. Augustin, défendoit dans l'ancienne loi de manger des animaux qui ne ruminent point, étoit pour montrer qu'il' faut méditer fa parole, qui eft notre viande fpirituelle.

200. Les vérités de notre Religion Vérités. font femblables aux effences dont on donne peu à la fois aux malades; parce qu'étant toutes remplies d'efprits, toutes les parties du corps fe reffentent du peu que l'on en prend. Ce qui a fait dire à JESUS-CHRIST, que fes paroles font efprit & vie. Et ainfi une feule de fes divines paroles & de fes vérités peut fuffire à un homme pour en nourrir fon ame durant tout un jour, l'écoute ou la lit avec cette intention. Commu 201. L'humilité d'efprit & de cœur nion.

s'il

Commu

nion.

Vérités.

avec laquelle on va à la fainte Com munion, nous rend beaucoup plus capables d'en être nourris, que fi l'on s'en approchoit avec un efprit élevé & rempli de hautes connoiffances apprifes dans les livres par un long travail.

202. Pour recevoir avec fruit la vérité de Dieu & le Corps de JESUSCHRIST, il faut avoir l'ame auffi humiliée que la vérité l'eft dans la fimplicité incomparable des paroles de l'Evangile, & que JESUS CHRIST l'eft fous les efpeces du pain & du vin.

203. On peut dire de la fcience & de la connoiffance des hautes vérités, ce que l'Apôtre dit des richeffes & des biens de ce monde; qu'afin qu'ils ne nuifent point à un Chrétien, il faut qu'i les poffede comme s'il ne les poffedoit pas, c'eft-à dire, qu'il n'y ait point d'attachement.

Commu- 204. Si l'on vit dans un entier dénion, tachement de l'affection des chofes du monde, le feul amour pour JESUSCHRIST, qui eft la faim & la foif dont il eft parlé dans l'Evangile, conduit à la fainte Communion auffi fouvent qu'on le defire.

Commu

nion.

205. Quand après s'être retiré des compagnies du monde on s'occupe

dans

dans la folitude, il ne faut prefque point d'autre difpofition pour communier les Dimanches & les Fêtes.

206. Les penfées de dévotion ne dif- Commupofent point à la Communion, fi elles nion. ne font jointes à la bonne vie & à la vigilance fur foi-même.

207. L'ame repofe avec le corps dans le filence ordinaire de la nuit : & l'ame & le corps repofent en Dieu & dans la fainte Euchariftie, lorfqu'ils la reçoivent. Il n'y a point de plus grande dévotion envers elle, que ce repos joint au déplaifir de n'en pouvoir jouir toujours, à caufe que les foins du monde nous en empêchent.

Commu

nion.

208. S'il eft vrai que l'ame foit Commu comme morte, tandis qu'elle vit dans nion. un corps mortel, où elle fait plutôt la fonction d'une ame animale & charnelle, que d'une ame fpirituelle, divine & appartenante à JE S U SCHRIST en qualité de fille de Dieu : On peut dire au contraire qu'elle eft comme vivante de cette vie fpirituelle, divine & appartenante aux enfans de Dieu au moment qu'elle a commu

nié.

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209. Comme il ny a que la mort Péché naturelle qui fépare l'âme de fon mortel.

F

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