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Avis.

Communion.

corps mortel, il n'y a que le péché mortel qui eft la mort de l'ame, qui la fépare du Corps de JESUS-CHRIST. Et ce nous doit être une grande confolation de fçavoir que cette mort, que caufe le péché mortel, ne nous peut jamais arriver que par notre volonté. Tellement que JESUS-CHRIST nous a comme donné droit de dire de la vie de notre ame, ce qu'il a dit de celle de fon corps: Perfonne ne me la peut ôter. Ainfi nous devons efperer de poffeder éternellement fon corps, puifque nous ne le pouvons perdre que par notre propre volonté.

210. Ces trois avis doivent, felon, S. Paul, régler toute notre vie. Se réjouir toujours en Dieu : le prier toujours; & lui rendre toujours graces.

211. Celui qui va à la Communion fans en avoir de la joye, n'y eft pas bien préparé. Et fi en communiant il ne reffent cette joye s'augmenter encore, il témoigne n'avoir pas été au feftin, à la noce, & à la fête du Ciel. On doit principalement reffentir cette joye dans les jours que l'on communic. Et c'eft alors que l'on reconnoît la difference qui fe rencontre entre la vie des juftes dans le monde, & celle

des bienheureux dans le ciel.

212. Rien n'est fi capable que l'oifi- Oisiveté. veté de faire perdre la grace de Dieu, même dans la retraite.

213. L'Apôtre, & S. Bernard après Commului, n'exhorte pas ceux qui vivent nion. chrétiennement d'aller fouvent à la Communion, parce qu'ils y vont d'euxmêmes; ainfi qu'on n'exhorte point un homme bien fain à manger aux heures qu'il a besoin de prendre de la nourriture.

214. Comme le corps marche à tra- Tentavers les brouillards, & les diffipe en tions. marchant, l'ame marche à travers les tentations & la contrainte de fes fentimens, & les diffipe en marchant.、 215. Tant de bonnes qualités font Juges. néceffaires pour être un bon Juge : qu'il eft étrange que les peres n'ayent point de fcrupule de porter leurs enfans dans ces charges, s'ils ne reconnoiffent en eux toutes ces qualités, entre lesquelles eft un bon fens naturel joint à un grand amour pour la juftice.

216. Les pauvres font à l'égard des Pauvres. riches cet adverfaire de l'Evangile, avec lequel il faut qu'ils s'accordent durant qu'ils marchent ensemble dans la voye du Ciel.Et l'Evangile nous ap

Religion

prend, que les pauvres feront comme des Princes dans le paradis où ils recevront les riches.

217. Toute la Religion chrétienne chrétien n'eft qu'un amour intérieur, & qu'une ardeur auffi & auffi brûlante que pure le feu de la Pentecôte.

ne.

Contre le

218. Au lieu d'occuper notre efprit trouble. à confiderer les objets fâcheux du paffé & de l'avenir, & d'entrer ainfi dans le trouble, il faut fe fouvenir que la grace de la loi nouvelle ne nous permet de nous arrêter fur la prefence de Dieu, qui remplit notre ame pourvû que nous ne nous inquiétions point par de vaines penfées; parce qu'il ne peut non plus dans la terre que le Ciel, habiter qu'au milieu de la paix

Confef.

fion.

Saints.

de notre cœur.

que

dans

219. Il n'y a point de tentation plus périlleufe dans les maladies & les langueurs du corps, que d'y ajoûter le fouvenir de celles de l'efprit qui ne font plus, & que la grace du Fils de Dieu a détruites, lorfque l'on s'en eft repenti par une confeffion & une péni

tence véritable.

220. Il y a des Juges qui font faints, felon les Anges, encore qu'ils ne le foient pas publiquement dans l'Eglife par la canonifation.

221. Il faut couvrir notre mort de N'envi celle de JESUS-CHRIST, & fe fouve- fager que nir d'autant plus de la fienne, que nous la mort évitons de penfer à la nôtre, parce de J. Ca que notre confolation doit être dans la mort qu'il a foufferte pour nous; au lieu que nous ne trouvons que de l'horreur dans la nôtre, fi nous nous arrêtons à l'envisager. Il en faut user comme des péchés, dont on peut fe fouvenir avec douleur, mais en ne laiffant pas de les croire noyés dans nos

larmes.

222. N'eft-il pas étrange que toute Chr l'Eglife enfemble, étant le Corps de ticns. JESUS-CHRIST, la plupart des Chrétiens qui font les membres de ce Corps, vivent d'une vie fi differente de la fienne ?

223. La douceur jointe à la force, Douceur font les deux marques de l'efprit de & force.

Dieu.

224. Puifqu'encore que Dieu n'ait Deffein befoin de rien, il a créé le monde, & qu'il trouve bon que les hommes forment des deffeins pour fa gloire, nous devons travailler d'une part à le fervir de tout notre pouvoir; & croire de l'autre, que l'un des plus grands exerci ces de notre pieté eft de n'être poin

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Charité.

Mort.

Amour

veaux

conver

fâchés qu'il détruife nos meilleurs deffeins, pourvû qu'il nous laiffe la volonté d'être à lui & de vivre de fa vie divine.

225. Toute la Religion chrétienne n'eft que charité. Elle feule détruit le defir des biens, & la crainte des maux de ce monde. Il faut travailler à l'augmenter, fans rien defirer & fans rien craindre.

226. Il ne faut point fe laiffer effrayer par les terreurs de la mort, mais mettre toute fa confiance en la mort de JESUS-CHRIST de qui nous devons efperer la vie, & fe foumettre à fa fainte volonté dans la paix & dans le filence.

227. La charité & l'amour de Dieu de Dieu n'a pas moins fes trifteffes, fes douleurs & fes larmes, que fes joyes, fes confolations & fes contentemens. Nou- 228, La dévotion de ceux qui commencent à fe convertir à Dieu, est femblable en quelque manière à celle des parfaits, principalement en ce qu'ils ne parlent guéres à Dieu, que par des fentimens que perfonne ne connoît, que ceux qui entendent le langage de la charité & de l'amour éternel. Ainfi ils gravent profondé

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