ment dans leur cœur le reffentiment des extrêmes obligations qu'ils ont à Dieu, & fe profternent fouvent devant lui pour le lui témoigner par un respectueux filence. Dieu. 229. Il faut toujours conferver le Fidélifouvenir des paroles que Dieu a for- té pour mées dans notre cœur, & qu'il nous a fait proferer de bouche, lorfque nous lui avons promis une entiere fidélité. 230. Le meilleur moyen, felon faint. Se juger Paul, d'éviter le terrible Jugement de Dieu dans l'autre monde, c'eft de nous juger nous-mêmes en celui-ci. foi-mê me. 231. L'arbre de vie étoit l'image de Euchala fainte Euchariftie, parce qu'il don- ristie. noit comme elle, l'immortalité. , 232. La félicité de cette vie confifte Félicité à être dans l'Eglife, à y voir Dieu, & de cetto à y être nourris de la substance de fon vic. Corps & de fon efprit fous les voiles du faint Sacrement comme nous le ferons dans le Ciel 9 en voyant Dieu face à face, qui fe coulera vifiblement & fans voiles dans nos ames comme un vin nouveau, comme un lait délicieux, & comme un miel ineffable, pour être nourris de la même nourriture dont il fe nourrit lui-même éternellement, qui eft la propre fubftan Charité. l'échés fpirituels. ce de fa divinité. Car fa viande & fa nourriture eft la nôtre, comme son heritage & fon royaume eft celui-là même que nous poffederons. 233. Comme le livre de la Sageffe nous apprend que la grace & la charité, qui eft l'ame de l'ame & la vie de notre vie, n'eft dans fon commencement qu'une étincelle, nous devons donner ordre qu'il ne demeure rien dans notre ame qui l'empêche de croître & de s'étendre. 234. Les hommes exagerent beaucoup les péchés qui paroiffent plus grands à leurs yeux qu'à ceux de Dieu, lorfqu'il s'agit de les condanner dans leur prochain. Mais ils les paffent légerement & les diminuent le plus qu'ils peuvent, quand ils fe trouvent obligés de s'en confeffer eux-mêmes. Ce qui procede de leur orgueil dans ces deux fortes de mouvemens qui paroiffent fi oppofés. Dieu au contraire étant tout efprit pardonne plus facilement ces péchés qui frapent les fens, que ceux qui étant tous dans l'efprit, veulent fui ravir fa gloire comme le premier Ange, qui prophanent fon corps & fon fang par des communions facrileges comme Judas, & qui deshonorent & méprisent son efprit en diverses manieres comme Simon le Magicien. 235. Sans le Corps du Fils de Dieu, Eucha. nous n'avons ni paroles dans la bou- ristie. che pour faire profeffion de foi aux occafions, ni courage dans le cœur pour foutenir les grandes afflictions, les violentes perfecutions, & les tentations extraordinaires qui nous arrivent 236. Une fainte Communion ne se Péniten peut faire qu'enfuite d'une véritable ce pénitence: Et la pénitence ne peut être véritable fi les Prêtres ne l'impofent conformément à la grandeur des péchés, aufquels le Concile de Trente dit qu'ils y participent, & qu'ils font des prévaricateurs s'ils y manquent. 237. Quand on fe convertit à Dieu, il faut fe donner à lui sans reserve, mencer parce qu'on doit toujours commencer par- parfaite faitement. Com ment. 238. Le vrai Chrétien eft le feul Chré que Dieu nomme fage. tien. 239. La pierre fur laquelle la maifon, Foi. dont parle l'Evangile, doit être bâtie, eft la foi & la vie incorruptible de JESUS-CHRIST. 240. Dieu eft le premier objet de la Tolérance du charité: Et le fecond, eft la tolérance prodes défauts d'autrui, parce qu'il veut chaine. Se fervir foi-mê me. que pendant qu'il eft invifible à nos yeux, nous le regardions & l'aimions dans notre prochain. Et il faut commencer par les domestiques à pratiquer cette vertu. 241. Il faut en plufieurs occafions fe fervir foi-même pour domter l'impa tience & s'humilier. Ce qui 242. La petiteffe des chofes n'empêfait le che pas que le mérite n'en foit grand mérite. devant Dieu, quand on les fait avec une grande volonté. Comme au contraire les grandes chofes faites lâchement lui font peu agréables, parce qu'il eftime plus dans nos bonnes œuvres l'efprit que la matiere. tus. Pratique 243. Les vertus fans la pratique ne des ver- font que des illufions dont l'éclat éblouit l'efprit, qui fe perfuade de les poffeder, parce qu'il les connoît & en parle avec plaifir. Obéif fance. Com ment 244. L'obéissance chrétienne se rend à toutes fortes de perfonnes. 245. Ceux qui cherchent Dieu par fon efprit, le trouvent en pratiquant chercher les exercices qu'il nous a prefcrits dans l'Evangile. Ils fe réduifent tous à aimer, à obéir, à s'humilier, & à souffrir. Dicu. Efpéran 246. L'efpérance eft, felon l'Apê tre, l'anchre de notre ame. Ainfi il ne la faut jamais perdre, quoique Dieu nous laiffe quelquefois dans les fechereffes & les ténebres, & ne nous communique que peu à peu fa chaleur & fes lumieres. Car ce Soleil de juftice ne produit fon jour dans nos ames & ne les éclaire, qu'en la maniere que le foleil materiel éclaire nos yeux, en chaffant infenfiblement & peu à peu l'obscurité de la nuit à mefure qu'il s'éleve fur notre horizon. Ce qui fait qu'une ame fans avoir vû croître cette divine chaleur, fe trouve toute embrafée de l'amour de Dieu; de même que les arbres que l'on cultive avec foin, croiffent d'une maniere prefque incroyable fans que l'on s'en apperçoi ve. 247. Rien ne peut tant humilier les Grands: plus Grands, que de penfer que le baptême rend tous les Chrétiens leurs fre res. 248. La curiofité eft, felon S. Augu- Curiofi ftin, la feconde branche des péchés. té. Elle a perdu Adam & Eve, & le diable n'a guéres de piege plus dangé reux. 249. Les humiliations qui ne paffent Humi point jufques au cœur, font inutiles. liations. |