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de la vigilance, de l'Oraifon continuelle, & de la mortification qui font les trois moyens généraux pour plaire à Dieu. Ce dernier enferme l'obéiffance, & c'eft elle feule qui dompte l'efprit, lequel agit bien où mal felon qu'il eft plus ou moins mortifié. Lors qu'on pratique ces trois chofes, on est dans cette pauvreté fpirituelle à qui le Royaume de Dieu appartient; & l'on n'y peut être fans avoir l'humilité.Car plus on eft riche dans l'efprit felon JESUS CHRIST, plus on fe croit pauvre, plus on eft vigilant, & plus on fe défie de foi-même.

Orgueil 300. L'orgueil, dit S. Augustin, eft & humi- le ver des riches du monde: & l'humilité eft au contràire l'efprit interieur, & comme le cœur de ceux que JESUS-CHRIST a nommés les pauvres d'efprit.

Vie de

Dieu.

N'aimer

que

Dieu.

301. Nous ne devons avoir pour objet dans nos exercices, que la vie de Dieu qui eft feule capable de donner de la joye à ceux qui l'aiment. Et il faut pour aimer notre vie mortelle être malade dans l'ame.

302. Nous devons demander à Dieu de nous faire hair le monde pour n'aimer que lui feul & fa fainte grace.

303. Notre feul défir doit être de Fidélité h'en avoir point d'autre en ce monde pour finon d'être fidéles à Dieu.

Dieu.

me.

304. La fin de la loi nouvelle eft de Néant del'hom nous anéantir pour entrer par vertu dans ce néant, qui nous convient par nature, & dont la toute-puiffance de Dieu nous a tirés.

305. Plus l'homme s'éleve & s'éloigne de la vûe de fon néant, plus il court fortune de perdre le fouverain bien, qu'il cherche avec tant d'aveuglement dans les biens & les délices de la terre, & qu'il ne pourroit poffeder quand même il deviendroit maître de tout le monde.

Penfer

à notre

néant.

fe.

306. La fageffe la plus élevée des Véritafages du monde, a été confondue par ble fagefl'Evangile & par cette forte de fageffe, que la Sageffe increée eft venue ellemême enfeigner aux hommes. La fageffe de fes philofophes les portoit à s'élever au plus haut dégré de vanité: & la fageffè des chrétiens les porte à s'abaiffer jufques au dernier dégré d'humilité à l'exemple de JESUSCHRIST. Ainfi les uns en fouffrant la mort fans s'en émouvoir, ne tendoient qu'à montrer dans la ruine de leur corps la grandeur de lour ame

Verité

& les autres n'ont autre deffein en
fouffrant humblement les fupplices
mêmes les plus honteux, que de faire
voir en leurs perfonnes la baffeffe de
la créature qui n'eft jamais fi heureu-
fe,
, que lorfqu'elle s'anéantit par fon
amour pour fon Créateur.

307. JESUS-CHRIST a voulu que impor les quatre Evangeliftes écriviffent cetLaute. te vérité qui eft comme la fin & l'abregé de toutes les autres: Celui qui aime fa vie la perdra: Celui qui la perdra la trouvera. Celui qui la haïra la fauvera.

à la cha

rité.

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Unir la 308. Il faut ajoûter la patience à la patience charité. Car elle lui eft néceffaire pour procurer le falut des atnes ; & elle ne peut fe joindre à elle, fi nous ne fommes affligés d'une affliction qui paffe de l'ame au corps, ou du corps à l'ame. Mais cette alliance ne fe fait jamais fi nous ne fommes dans l'humilité, qui feule unit la patience avec la charité, fans quoi il eft impoffible que nous tirions du profit de la fouffrance des maux, ou que nous ne foyions pas fâchés d'être affligés: fur-tout quand nous croyions n'avoir point donné fujet au mal qu'on nous fait fouffrir: & fi nous tombons alors dans l'impatien

ce

ce c'eft manque d'humilité quelque charitables que nous paroiffions être. 309. Comme dans la vie civile con- Effets de duite par la raison il n'y a point d'ami- l'amitié. tié qui ne foit accompagnée de respect & d'une déference mutuelle, ainfi dans la vie de lagrace qui eft gouvernée par la foi l'amitié entre Dieu & l'ame donne un mépris de toutes les créatures & de foi-même, & une eftime de Dieu qui nous rabaiffe & nous rend humbles en la prefence d'une fi haute majesté.

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310. La veritable humilité naiffante Patiende la charité eft le principe de la véri- cc. table patience. Car peut-on témoigner de l'impatience dans les moindres peines, après avoir adoré Dieu une feule fois par amour dans la vûe de notre extrême petiteffe & de fa fuprême grandeur, qui nous a fait concevoir fon fouverain être comme terrible par la crainte, comme doux & favorable par l'efperance, & comme infiniment bon par la charité.

311. La parfaite humilité met l'ame Humi dans un tel anéantissement d'elle-mê- lité. me, qu'elle devient comme de la cendre que le feu ne fçauroit reduire à un plus bas état, quoiqu'il foit le plus

H

fort agent de la nature.

Vertus. 312. Les vertus reçoivent leur der niere perfection lorfqu'elles fe joignent enfemble ici-bas, de même que les Hierarchies des Anges reçoivent la leur dans le Ciel, par les ames & les corps des juftes qui leur font affociés.

tus.

Ordre

313. Le premier ordre des vertus est des vet- la foi, l'efperance, & la charité : & cet ordte n'aît de l'homme nouveau, comme l'ordre de nos puiffances, l'en tendement, la mémoire & la volonté, procede de l'ame du vieil homme. L'ef perance n'aît de la foi, & la charité n'ait de toutes les deux. De la charité n'aît l'humilité, & de l'humilité la patience, qui fuppofe quelque rayon d'humilité qui a parú en l'ame,au même tems que la foi lui a découvert Dieu par la pénitence.

Souf

314. D'autant plus que l'ame fe pufrance. rific interieurement par les fouffrances, & particulierement par celles que l'on reffent dans la chair, fa foi devient encore plus parfaite : & par cette foi accompagnée d'une amour éprouvé fon efperance eft encore plus ferme. 315. Lors que les vertus chrétiennes ont par leur communication entrcelles Rom. acquis une plus grande perfection clies

Vertus

changent

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