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changent de nom. La foi fe nomme intelligence; l'efperance confiance; l'humilité anéantiffement; & cette parfaite humilité eft l'unique centre des

vertus.

316. Il faut que nous foyons réduits, Purifica pour ainfi dire au néant & purifiés de tion des telle forte, qu'il ne refte en nous s’ilames. fe peut aucune imperfection: Les fouffrances font le commencement de la purification des ames.

peuvent

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maux fe guérifTent par

maux.

317. La grande maxime de la loi nouvelle, eft que les ames ne être guéries de leurs maux & de leurs playes que par des playes & des dou- d'autres leurs. Et comme nous n'aurions pas le courage de nous faire ces playes falutaires auffi grandes qu'elles doivent l'être pour nous guérir, il faut que JESUS-CHRIST notre divin medecin nous bleffe par des douleurs égales à nos offenfes, ce qui lui a fait dire, qu'il est venu pour guérir ceux qui ont le cœur brifé de douleur: Et en un autre lieu, qu'il le brife lui-même.

318. Comme les afflictions des juftes Juftes font le commencement de leur

purga

toire, celles des méchans font le commencement de leur enfer.

319. Ayant fi fouvent recours au Hij

& mé

chans

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Afflic

tions.

Afflic

sions.

Souf

france

des

medecin pour guerir nos maladies corporelles n'eft-ce pas nous tromper nous-mêmes de n'avoir pas recours à Dieu pour guérir celles de nos ames?

320. On fait trois fautes notables lorfqu'on laiffe paffer le tems de l'affliction fans en bien ufer: c'eft méprifer Dieu; c'eft s'oublier foi-même c'eft ignorer que notre Religion nous apprend ce que nous fommes en ce monde, & ce que nous ferons en l'au

tre.

:

321. Nous devons dans les afflictions employer tout ce que nous avons de force pour nous défendre contre nousmêmes, & tâcher de faire par la puiffance de la grace, ce que l'impuiffance de nôtre nature nous rend incapables de faire. Il faut toûjours demeurer dans le fentiment de nôtre foiblef fe, fans vouloir paroître courageux en demandant à Dieu des afflictions. Nous ne le pourrions fans ruiner nôtre humilité, & fans manquer à l'obéiffance que nous devons à Dieu, qui nous oblige à demeurer en repos dans l'état où il nous met.

322. Nous devons témoigner à Dieu dans un humble filence, que nous fommes prêts de lui obéir avec une égale

joye dans les biens & les maux qu'il lui plaira de nous envoyer. Plufieurs Saints jouiffent dans le Ciel de la gloire du Martyre quoiqu'ils ne l'ayent pas fouffert, parce qu'ils ont eu une préparation interieure aux afflictions: ce qui a fait qu'encore qu'ils n'ayent rien enduré de notable dans leurscorps, ils n'ont pas laiffé d'en avoir le merite: Et au contraire plufieurs juftes n'auront pas cet avantage, quoiqu'ils ayent enduré de grands maux, parce qu'ils auront demandé à Dieu d'en être délivrés.

323. La fouffrance embraffée avec Purgajoye en cette vie peut acquerir en un toire. moment la vie éternelle : au lieu que la joye de fouffrir dans le purgatoire, ne peut l'acquerir qu'après de grands & de longs tourmens.

Mérite

324. La répugnance qu'a notre nature aux objets de douleur, au lieu de la d'empêcher la perfection de notre ver- fouffrantu, y contribue, puifqu'autrement nous ce. approcherions plus de la ftupidité des bêtes ou de la vanité des Stoiques, que de la conftance des Saints & des Martyrs.

Force dans la

325. Il y a une foibleffe qui eft le principe d'une grande force. Les foibleffe,

A fictions.

payens mêmes ont reconnu cette verité, en difant que les témeraires commencent par des mouvemens de courage qui fe terminent à une lâche crainte: au lieu que ceux qui font veritablement vaillans, commencent par des mouvemens de crainte qui fe terminent à des actions de courage. Mais l'exemple de JESUS-CHRIST même. qui après la foibleffe qu'il reffentit dans le jardin alla au-devant de la mort, montre qu'en l'état de la grace il n'y a rien de plus veritable que cette parole de faint Paul: L'on n'est jamais plus fort que lors qu'on eft faible.

326. Un homme de bien qui pour réfifter à la trifteffe & ne pas ruiner fa fanté dans les grandes afflictions,s'engage en quelque compagnie honnête & chrétienne, fait souvent une action plus agréable à Dieu que s'il demeuroit dans la retraite, parce que c'est faire une grande violence à fon humeur trifte qui ne cherche que la foli tude, & couvrir par un faint déguisement contraire à la vanité, qui fe mêle ordinairement avec les grandes afflictions, ce que l'on fouffre dans le Aflic. fond de l'ame.

tions.

1

327. La premiere chofe que nous

devons faire lors que de grands maux nous arrivent, eft de bien examiner l'état de notre ame: & fi nous nous fentons coupables de quelque faute, nous efforcer de nous remettre bien avec Dieu.

CHRIST.

eft le feul

328. Il n'y a que l'efprit de Dieu qui JESUS confole les Chrétiens: & fa parole même eft inutile fi elle en eft féparée. Confola C'est pourquoi lui feul dans la loi nouvelle eft appellé Confolateur, parce qu'il eft venu en la terre pour guérir nos maux, en répendant fa charité

dans nos cœurs.

teur.

Affie

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319. Il faut dans nos afflictions jetter nos yeux fur la croix, qui fait hon- tions. te à ceux qui l'adorent, lorfqu'ils font trop touchés de leurs maux.

il

Afflic

330. Pour nous préparer à approcher de l'autel de JESUS-CHRIST, tions. faut à l'imitation de David lui en préparer un dans notre cœur, & dans l'amertume de nos afflictions lui offrir par notre amour de la myrrhe, qui eft celui de tous les parfums qui lui eft le plus agréable. Que fi on le fait avec confiance, il convertira cette action en un facrifice d'excellente odeur, parce que dans la loi nouvelle le plus prompt moyen de fortir de nos fouf

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