Et préféra Galathée à Doris : Ce Juge me donna le prix. Cette diftinction en a fait un coupable La préférence en effet eft cruelle! Poliphême vous trouve belle ! Galathée,après tout à votre blancheur près, En quoi prétendez-vous tant d'attraits? Vous trouver Voulez-vous confulter un miroir plus fidele, Que l'œil de ce nouveau Paris? La mer eft calme, l'onde pure; Contemplez-vous y bien; vous y verrez vos lys, Et c'eft le feul préfent que vous fit la nature 9 Et dont vos foibles traits fe trouvent em bellis ; Mais l'extrême blancheur fut toujours peu de chofe, Si le lys n'eft joint à la rofe. GALATHE' E. C'est pourtant à cette blancheur, Que je dois un Amant que votre cœur m'envie. Avec tous vos appas & leur art enchan teur, Faites-moi voir un cœur que l'on vous facrifie? Ce Berger méprifé, qui foupire pour moi, Ne peut chanter qu'on ne l'admire. Doris, parlons de bonne foi, Ik vous charme vous-même aux doux fons de fa lyre. DORIS. Au nom des Dieux, ne vantez pas fa voix : Il chantoit l'autre jour le beau feu qui l'infpire; On crut voir Marfias une feconde fois G iij Sur l'oppofition de l'Homme à Dieu par le péché originel. SI I l'Homme eft fait pour Dieu, de cet Pourquoi ne fait-il pas fa regle & fon objet ? Si pour Dieu l'Homme n'eft pas fait, Pourquoi ne trouve-t il fon bonheur qu'en Dieu mème? Sur les contraftes de l'Homme. Q Uel étrange cahos! quelle étrange chimere? Homme, eft-il pour te voir un point qui foit certain? De tout Arbitre fouverain, Avec un jugement qu'aveuglent fes tra vers, Né pour être du vrai le seul dépofitaire, Gloire & rebut de l'Univers, Te rabaiffes-tu ? je t'éleve : Dfes-tu t'élever? je t'abaiffe à l'instant ; Dans ta grandeur & ton néant, Sur les deux fources de notre inconf P tance. Eu fatisfait des biens préfens, Croit le trouver dans les plaifirs abfens. Sont les fources de l'inconftance. Sur la foibleffe des plus grands Maginez l'efprit le plus fublime Le moindre bruit le trouble. Un Descartes, un Newton Des foibleffes des fens fans ceffe eft la victime. Son efprit eft troublé, fes difcours font confus, La réflexion l'abandonne ; N'en foyez pas furpris: s'il ne raisonne plus, A fon oreille une mouche bourdonne. La vérité le fuit, fi vous ne chaffez pas Cet atome importun qui fufpend la puif De cette haute Intelligence, Qui conduit desCités, qui regle des Etats. Sur |