tout fait; Il n'eft pas befoin qu'il ait deux pieds de diamétre; quand il feroit de moitié plus petit,il fera voir ce qu'il ya d'effentiel dans cette expérien ce.J'ai ditailleurs (a) comment on doit s'y prendre pour conftruire, foit en métal, foit en verre, des miroirs concaves, convexes, cylindriques, &c.

L'inftrument que j'ai décrit à l'occafion de la huitieme expérience, étant expofé, comme je l'ai dit, aux rayons folaires, fi on lui fait faire une révolution fur fon axe,il fera trèsbien entendre, qu'un miroir concave n'eft autre chofe qu'un affemblage de petits miroirs plans, formant entr'eux une concavité; car on pourra remarquer, que les douze miroirs rangés en arc de cercle, dans quelque endroit de leur révolution qu'on les arrête, produifent toujours le même effet.

Dixieme Expérience,

LE CON

JE renvoye pareillement à ce que XIII j'ai dit fur la maniere de tailler les 11. Section verres lenticulaires, Tome I, p. 80, PL.IV. Fig..

(a) Tome I. p. 170. & suiv. 234 & 240. J'ai donné, Ibid p. 443, la compofition du métal propre à faire ces fortes de miroirs.

I

& fuiv. mais comme j'ai avancé, à l'occafion de cette expérience, que l'effet de la lentille de verre exposée aux rayons du foleil , ne dépend point effentiellement de la matiere dont elle est faite, mais de fa figure & de fa tranfperance; de même que le miroir ne produit point le fien, parce qu'il eft de métal, mais parce qu'il a une certaine concavité avec une furface capable de réfléchir la lumiere; je crois qu'il est à propos d'enfeigner ici comment on peut avec de l'eau liquide ou glacée, avec du carton ou du plâtre doré, raffembler les rayons folaires, fur des matieres combuftibles, en affez grande quantité pour y mettre le feu.

Les Horlogers fe font préparer pour les pendules, des cryftaux bien plus grands & bien plus épais, que ceux dont ils couvrent les cadrans des montres. Choififfez - en deux bien égaux, qui aient quatre à cinq pouces de diametre; placez-les l'un après l'autre fur le revers d'une table de marbre, qui foit bien droite, ou fur un morceau de glace de miroir, de manier e que la concavité foit en def

fous, ufez-en les bords à plat, avec du fablon & de l'eau, que vous répandrez fur le marbre ou fur la glace, & quand ils feront bien dreffés, vous les doucirez fur l'autre face de la glace, ou fur un nouveau marbre, avec un peu d'émeril fin & de

l'eau.

Ces bords étant bien dreffés & bien doucis, vous plongerez les deux pieces dans une cuvette un peu profonde & remplie d'eau claire & vous les joindrez en appliquant bord fur bord; vous enleverez ces deux verres ainfi joints, avec l'eau qui fe trouvera prise dedans, & le poid de l'air extérieur, fuffira un demi-quart d'heure après, pour les tenir appliqués l'un à l'autre : Cette lentille d'eau expofée au foleil, mettra le feu à de l'amadou. (a).

Pour la manier plus commodément, vous pourez la monter fur un pied de bois G, Fig. 5, qui foit

(a) Si vous aviez peine à trouver ces calottes de verre toutes faites, ou qu'elles fuf-, fent trop minces pour l'usage que vous en voulez faire, vous en pourrez préparer vousmême de plus épaiffes, en fuivant ce que j'ai enfeigné fur cela. Tome 1, p. 239 & fuiv Tome III,

K

,

percé fuivant fa longueur, pour rece voir la tige de fer H, qui eft fendue pour faire reffort, & dont les deux moitiés fe rapprochent l'une de l'autre par le moyen d'un anneau I; femblable à ceux des porte-crayons. Ces deux parties de la tige ainsi réunies forment un cylindre qui a trois lignes de diametre; elles font attachées l'une à l'autre par en - bas avec deux clous rivés; par le haut, elles font aplatties & tournées en quart de cercle, portant chacune un croiffant de cuivre i i, propre à pincer la lentille : chacun de ces croiffants eft garni d'un pivot qui traverfe la branche de fer, & fur lequel il tourne à frottement dur. En baiffant donc l'anneau I, les deux branches & les croiffants s'écartent; on y fait entrer la lentille; on remonte l'anneau, & on fait defcendre la tige dans le pied G.

Si les deux verres ont refté appliqués l'un à l'autre pendant quelques heures, ou pendant quelques jours, on ne pourra les défunir, qu'en les plongeant dans de l'eau un peu plus que tiede; il ne

faut pas même tenter de le faire au

trement.

La lentille de glace ne fe peut bien faire qu'en hyver; car fi vous faites geler l'eau artificiellement, cette congélation ne confervera pas la tranfparence qu'il faut, pour faire l'expérience avec fuccès.

Choififfez donc en hyver, & après une longue & forte gelée, un morceau de glace bien diaphane, & bien net, qui ait au moins deux pouces d'épaiffeur, arondiffez-le en lui donnant la forme d'une petite meule de quatre à cinq pouces de diametre, Placez le dans le moule que vous chaufferez par-deffous, & quand vous verrez que votre glaçon en aura pris la forme en fe fondant, vous le retournerez dans le même moule, jufqu'à ce que l'autre face ait pris auffi la même figure.

Le moule fera fait d'une plaque de cuivre ou de plomb, que le Chaudronnier ou le Ferblantier emboutira, suivant un calibre que vous lui donnerez ; vous ferez ce calibre avec une lame de bois mince ou de fer

blanc, qui aura quatre pouces de