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l'expérience, & quelques éclairciffements dont on pourroit avoir befoin.

Les pieces qui doivent former les quatre côtés de la caiffe auront trois pouces & demi de hauteur, & avant de les affembler l'on y fera deux feuillures, l'une pour mettre le fond qui affleurera;& l'autre un peu plus creufe, pour recevoir la tablette de fapin qui fait le deffus de l'inftrument, & qui doit laiffer au-deffus d'elle un rebord qui excede d'une bonne ligne: fur ce rebord fera collé un cadre formé avec quatres regles minces & larges de neuf à dix lignes, orné en-dehors d'un petit quarré & d'un quart de rond, & dont le bord intérieur avance de deux lignes fur la largeur de la table, pour former une couliffe entre elle & lui.

Chaque côté long du cadre, dans la partie comprise entre les deux chevalets fixes, fera peint en blanc & divifé par cinq lignes, dont une marquera la moitié de la longueur, une feconde marquera les deux tiers, celle d'après les trois quarts, la fuivante les, & la derniere les 2. Voyez la Fig. 5 qui repréfente le deffus du

fonometre. C'eft vis-à-vis de ces divifions qu'il faut placer le chevalet mobile, quand on appuye avec le bout du doigt fur l'une des deux cordes, pour la mettre dans le rapport d'un à deux, de deux à trois, de trois à quatre, &c. avec l'autre dont la longueur demeure entiere. Au lieu de cordes à violon, j'ai reconnu qu'il valloit mieux employer des cordes de laiton, telles que celles qu'on met aux clavecins; les Quinquailliers en vendent de toutes groffeurs, il faut en prendre du même numéro pour en faire deux femblables, & qu'elles foient affez fortes pour fouffrir fans fe caffer, une tenfion égale à dix ou douze livres. Vous en mettrez avec ces deuxlà une troisieme qui fera un peu plus groffe ou plus fine, pour faire voir qu'avec le même dégré de tension & la même longueur, elle rend un fon plus grave ou plus aigu que les autres, & vous placerez celle-ci entre les deux premieres.

Les trois cordes s'attachent d'une part à trois leviers angulaires dont je vais parler, & qui font placés

à l'un des bouts de l'inftrument, elles font tendues par des chevilles femblables à celles des violons, qui tournent à frottement dur à l'autre extrémité. Vous aurez foin de -recuire la partie de la corde qui passe dans l'oeil qui eft au bout de fon levier, & que l'on tortille enfuite afin qu'elle ne caffe point, quand vous viendrez à la tendre fortement.

Les trois leviers angulaires comme L, ont deux bras égaux, dont chacun a deux pouces de longueur, avec un trou fraifé au bout; ils ont à leur angle, qui est arrondi, un moyeu affez long, pour qu'il y ait d'un

levier à l'autre la distance d'un bon pouce: ils font tous trois enfilés fur un même axe, qui est de fer, avec un quarré à chaque bout, pour être pris par deux petites équerres attachées avec des vis au bout du fonometre. Il faut que le bras du levier auquel on attache la corde, foit un peu plas bas que l'arrête du chevalet fixe.

Ces leviers, avec leurs moyeux, peuvent être coulés en cuivre d'une feule pièce chacun; alors il faut avoir foin de battre à froid les branches,

pour

leur donner de la roideur; finon on les découpera dans une plaque de laiton, & l'on percera vers l'angle, un trou pour les fouder fur un canon tourné, de longueur convenable, & l'on écrouïra les branches avant de les limer.

Le chevalet mobile est un prisme triangulaire rectangle avec deux languettes à fa bafe, pour entrer dans des rainures pratiquées entre les grands côtés du cadre & la table de lapin; il faut qu'il gliffe aisément d'un bout à l'autre du fonometre,& que fon arrête foit à deux lignes audeffous des cordes.

Il faut encore que cet inftrument foit afforti d'un certain nombre de poids égaux, qui puiffent s'appliquer commodément aux leviers angulaires, pour produire fur les cordes des dégrés de tenfion connus. Je les fais ordinairemeut d'une livre chacun & ie les enfile fur des lames de métal, terminées par en haut en crochet, comme N, pour s'attacher aux bras des leviers. Voici comment je les prépare.

Dans un moule de bois ou de fable, je coule un peu plus d'une livre de plomb qui me donne une

molette cylindrique dont le diametre a dix-huit lignes ; & pour n'avoir pas la peine de la percer, j'arrête au fond & au milieu du moule, une lame de bois qui s'éleve perpendiculairement jufqu'à la hauteur du bord. Quand le métal eft refroidi, je fais paffer une lame de fer à la place de celle de bois, & je forge un peu la piece deffus, afin que cette rainure à jour s'uniffe également partout: après quoi je lime les deux faces & le pourtour, jufqu'à-ce que la molette pefe exactement une livre; en procédant ainsi, j'en fais treize semblables.

Je prépare enfuite deux lames de fer à crochets, longues de dix pouces, fur lesquelles mes mollettes puiffent s'enfiler aifément; j'en rive une au bout d'en-bas de chacune de ces lames, ayant foin de diminuer fur le plomb, le poid du fer auquel je le joins; avec cet affortiment, je puis tendre deux cordes avec des poids qui foient entre eux comme quatre à neuf, & faire voir que les tons qui en résultent (fi les cordes font femblables d'ailleurs) forment cet

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